c'est pas moi je l'jure!

le livre de la jungle

La photo est mauvaise mais il y en avait quatre, tout blancs, superbes, qui s'amusaient comme des petits fous dans la neige hier soir, sur le campus.

Quand le Père Noël est passé par chez moi l’autre jour, il m’a filé un petit cadeau pour moi aussi: trois bouquins de littérature canadienne.

Depuis mon arrivée au Canada, il y a trois ans et demi, j’ai essayé de me cultiver et de lire des livres écrits par des auteurs canadiens. Hélas… je n’ai pas encore réussi à trouver un seul bouquin qui ne soit pas “pesant.” C’est bien écrit (parfois), c’est intéressant (souvent), et les histoires se passent à de nombreuses époques différentes (comme The English Patient de Michael Ondaatje), et parfois même en-dehors du Canada (comme Fugitive Pieces, de Anne Michaels), mais un thème se retrouve dans tous ces livres: la vie est une lutte. Que ce soit dû à la misère, la guerre, l’hiver, l’alcool, la vieillesse, la distance, la solitude, la haine, la violence, la drogue, la trahison, la folie, l’immigration, la mort, la maladie, ou même la beauté “sauvage” des grands espaces canadiens (comme Late Nights on Air, d’Elizabeth Hay, que j’ai beaucoup aimé), la lutte est toujours présente. Quelle que soit l’histoire, il y a une sorte de sombreur, de défaitisme inhérant, et on sent que quoi qu’il se passe, il va falloir se battre pour survivre… et on n’y arrivera probablement pas, d’ailleurs! J’ai toujours pensé aux Vikings quand j’entendais les mots “peuple rude,” mais je commence à me dire que les Canadiens ont l’air pas mal non plus, dans le genre!

Les pires sont les histoires qui se passent dans les années 50 ou 60. Mais même les histoires “modernes” racontent des luttes incroyables et sans rédemption, sans triomphe, sans délivrance finale. Le roman que je viens de finir s’appelle Bloodletting and Miraculous Cures (de Vincent Lam), et raconte l’histoire de quatre jeunes médecins (dans la ville où j’habitais avant). Les déceptions, l’alcool, l’épidémie de SARS (histoire incroyable, d’ailleurs), la solitude, les limites de la médecine, les problèmes de pénurie de médecins au Canada, la police, les urgences, la folie, tout y passe, et finalement, l’un meurt du cancer, l’autre du SARS, et les deux autres ne sont pas indemnes non plus… et c’est la fin de l’histoire. Le happy ending hollywoodien auquel on est quand’même vachement habitué est un concept innexistant ici!

L’autre bouquin, Love of a Good Woman, d’Alice Munro, que je viens de commencer, est encore bien pire. Heureusement, j’ai un peu d’espoir avec le troisième livres, The Golden Mean (par Annabel Lyon), qui parle d’Aristote, et que j’espère être un peu plus réjouissant. Mais on ne sait jamais…

Si vous avez quelque chose de léger et facile à lire à me recommender, écrit par un(e) Canadien(ne), (à part How to Become a Canadian, par Will Ferguson, qui, je l’avoue, est très drôle mais pas vraiment de la littérature, et Anne aux Pignons Verts, par Lucy Maud Montgomery, que j’ai adoré dans ma jeunesse), allez-y! Je demanderai au Père Noël de repasser pour me filer cette fois quelque chose de moins funeste, parce que là, mortecouille, il va vite falloir que je me replonge dans Le petit Nicolas, si ça continue comme ça…

Encore un magnifique cake!

C'est bon, j'ai compris, j'abandonne l'idée de réussir mes cakes...

27 comments

  1. “… à part anne aux pignons verts” 😆

    heuu… bon alors non, rien 😀

    Sinon, ton cake, je dirais que la pâte est trop humide, parce que ce n’est pas une recette prévue pour cuire sous cette forme ou parce que tu as fait une cuisson à trop basse température ?

    refais la même recette mais dans un moule à manqué ou un plat carré de 5cm de haut sur 20x20cm de large, et ça devrait fonctionner très bien. Si tu veux la cuire en cake, rajoute un tiers de farine en plus environ 😉 .

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  2. laurence

    Change de moule ma poule (ouais c’est pas beau comme expression mais ça rime, na !) ou alors tu mets un papier cuisson sulfurisé ! tu démoules et tu remets le cake en place dans le bôô moule en porcelaine ! sinon c’est cuisson à 180°c hein avec pointe sèche de couteau comme d’hab ! … l’a l’air fichtrement bon quand même !

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  3. catherine

    quand j’étais ado j’ai lu Jalna, cette saga m’a fait rêver!
    mais bon, j’habitais à des lunes du Canada, je ne savais même pas qu’un jour je connaitrais le Québec, et j’étais très romantique!!
    pas vraiment une bonne idée, non?

    tu trouveras bien un auteur qui te plaira..

    bises parisiennes!

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  4. ahh, oui, dieu des chats voit plus clair que moi à cette heure matinale 😆
    je maintiens l’idée du moule, mais je confirme la version de dieu des chats, avec les bords cramés que je n’avais pas vus c’est que le four au contraire est trop fort :D.

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  5. T’as lu la trilogie de Marie Laberge pour finir?

    Un roman de Tremblay qui est pétri de nostalgie enfantine et bien agréable à lire: Bonbons assortis, actes Sud.

    Presque tous les Dany Laferrière mélangent joie de vivre, soleil et accessoirement fatalité à contourner pour les plus malins 😉

    J’avoue que ton analyse au sujet des happy end du type hollywood est perspicace et ça me fait réaliser que je n’ai pas été plongée dans une culture littéraire qui privilégie inexorablement cet aspect final… je parle de la littérature québécoise bien évidemment 😎

    Je te citerai d’autres auteurs dès que j’aurai pris mon 2e café tiens!

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  6. J’ai oublié de dire que c’est vraiment particulier de voir ces lièvres s’aventurer en ville!

    Si tu aimes les thriller, tous les Patrick Senécal sont à donner froid dans le dos, Jean-Jacques Pelletier a une saga plus qu’intéressante à découvrir aussi 🙂

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  7. Delph

    Bonjour, je suis une lectrice anonyme, qui vient juste de terminer la trilogie de Marie Laberge (“Le gout du bonheur”). C’est leger, et ca se lit bien ! 🙂
    Aussi lu :
    – “Fall on Your Knees” de Ann-Marie MacDonald
    Pas mal, mais j’ai eu plus de mal a m’y mettre …
    – “No Great Mischief” et “Island: Collected Stories” de Alistair Mac Leod. Super, mais moins legers que les precedents (pas le meme genre du tout).

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  8. Fabulous Fabs

    – J’allais dire la même chose que Béo, Marie Laberge , la trilogie Le Goût du Bonheur.

    – Si tu aimes les romans policiers, il y a Chrystine Brouillet. Mais elle ne fait pas que du polar.

    – Mordecai Richler.
    – Arlette Cousture
    – Nelly Arcan
    – Nancy Huston, auteure canadienne née à Calgary, qui écrit ausi bien en français qu’en anglais

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  9. Nancy Huston, super mais pas vraiment gai (en tout cas ce que j’ai lu d’elle).
    Pour le cake je ne sais pas !!! je fais en moule téfal ou porcelaine selon l’humeur et je n’ai jamais vu de différence (pitete 5 mins de plus en porcelaine?) tu mets quoi dedans ?

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  10. Nancy Huston, e x c e l l e n t ! beaucoup d’humour. Il faut absolument que tu lises Dolce Agonia – elle utilise systèmatiquement en début de chaque chapitre un monologue explicatif d’un Dieu imaginaire, qui va situer précisément pour le lecteur le moment et les conditions de la mort des convives ; d’elle j’ai lu aussi Lignes de faille – une saga familiale. Et puis j’ai lu aussi tous les volumes de la série Jalna de Mazo de la Roche (malade j’avais beaucoup de temps à combler) série qui m’a hérissée au début , mais prise par l’histoire j’ai regretté qu’il n’y en eut pas d’autres.
    Et un lien :

    http://www.evene.fr/tout/ecrivain-canadien

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  11. Krysalia, je fais jamais deux fois les mêmes recettes, impossible pour un blog culinaire 😉

    Valérie, ben quoi, il est très beau mon moule 😉

    dieudeschats, je sais pas ce qu’il a mon four, mais il me fait chier! 😀

    lanrence, j’ai suivi la recette à la lettre! Et je ne vois pas pourquoi le moule ferait une différence, mais si tu peux me l’expliquer scientifiquement, je te croirai peut-être 🙂

    catherine, bien sûr que j’ai lu les Jalna, il y a fort longtemps de ça 🙂

    !Béo! je n’ai pas encore eu le temps de lire ta trilogie mais je vais m’y mettre pendant les vacances de Noël 🙂 Et je ne veux plus de nostalgie ou de fatalité, je ne veux plus de trucs qui font froid dans le dos (j’ai déjà assez froid comme ça merci 😉 ), je veux des bouquins normaux, quoi! Mais je vais regarder les autres auteurs que tu proposes, merci 🙂

    Delph, bienvenue, et merci pour les suggestions 🙂

    Fabulous Fabs, merci, je vais essayer de trouver quelques bouquins de ces auteurs! Et si il y a en plus un auteur d’Alberta, ça sera encore plus chouette 🙂

    Cynthia, je ne veux plus rien de torturé, merci!! Par contre, j’ai lu The Life of Pi et c’était assez chouette (très philosophique, et un peu ennuyeux au milieu, mais pas lourd du tout) 🙂

    Lune, nan, j’ai décidé de ne plus rien faire de sucré pour l’instant. C’est la débâcle totale 😆

    Narayan, je mets quoi dedans quoi? Dans mon cake? Ben ça dépend, là c’était de la ricotta, des amandes moulues, du citron… l’autre c’était des prunes… Faut juste se souvenir que je suis nulle en cake et tout ira bien 🙂 Quant à Pélagie, voilà ce que je trouve dessus: “Pélagie-la-Charette (1979), by Antonine MAILLET, narrates the epic journey of the widow Pélagie LeBlanc, who in the late 1770s leads her ACADIAN people back to Grand Pré from the American South, where they had been deported in 1755. Hers is a double odyssey – the “people of the carts” are haunted by the phantom cart, the cart of death associated with Bélonie, the aging raconteur who accompanies the pilgrims; and by the more tangible phantom ship, an English schooner taken over by Pélagie’s beloved Capt Beausoleil-Broussard, also dedicated to repatriating his people.” … pas exactement joyeux non plus on dirait 😉

    Michèle, merci pour les bonnes idées 🙂 Oui j’ai lu les Jalna et bien aimé aussi (en fait je ne m’en souviens plus du tout, c’était il y a au moins 20 ans que j’ai lu ça!).

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  12. drcaso> le moule peut tout changer parce qu’il conditionne la façon dont l’eau de la pâte va s’évaporer d’une part, et la quantité de croute que le gâteau va faire d’autre part. Entre un moule plat type tarte et un moule à cake, il y a un gros % de croute en moins, d’autre part l’aspect compact du cake limite l’évaporation, au contraire de la grande surface du moule plat.

    même deux moules à cake de mêmes dimensions mais dans deux matières différentes vont mener à des cuissons tout à fait différentes : la céramique aide pour une cuisson en profondeur, la cuisson est plus rapide dans la silicone mais la croute colore plus vite et croustille plus dans un moule en métal.

    Si tu ne refais pas la même recette, alors tu peux toujours tenter de tirer des leçons de ces échecs pour les recettes du même genre en modifiant la quantité de liquide de ta pâte, la forme du moule, ou les réglages de ton four. Ce sont les trois paramètres qui te permettront d’éviter cet aspect masse peu cuite au centre, croute trop épaisse et un peu brûlée dehors, et surtout écroulement au démoulage…

    dans ton cake précédent comme dans celui là, tu as un problème de cuisson et peut être un problème de farine, si elle n’a pas les mêmes qualités d’absorption que celle employée dans la recette (à cause du phénomène de dessechement, deux paquets identiques de la même marque peuvent aussi se comporter differemment).

    peut être que tu pourrais tenter le papier cuisson pour le démoulage facile, et d’autre part de faire une cuisson plus douce, on va dire la moitié du réglage que tu utilisais.

    je dis ça parce que le vieux four chez ma mère dans lequel j’ai appris à cuisiner m’a fait rater tous mes cakes… jusqu’à ce qu’on comprenne qu’il chauffe à mourir et qu’on ne cuise plus rien au dela du thermostat 3 😆

    mais bon y’a un bénéfice à ce genre de four : en général on y fait d’excellentes pizzas 😆

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  13. Drole que personne ne parle de Margaret Atwood, les hommes y sont de doux rêveurs incapables de se débrouiller sans les filles… Nicolas Dicker il faut tout lire, la saga de Pelletier particulièrement brillante, et Ducharme surtout les premiers L’avalée des Avallées ou je suis persuadé que tu te reconnaitrais… et ” Le nez qui voque” qui commence par la magnifique phrase, ” qu’il est laid le Québec avec les États-Unis planté jusqu’au coeur, jusqu’à Pohénégamouk. ” La preuve qu’il ne faut pas survivre à la perfection de l’adolescence…

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  14. je ne sais pas si j’ai des livres canadiens…..une honte….je dévore des bouquins mais ne sais pas toujours l’origine de leur auteur….enfin maintenant tu me donnes des idées…
    je t’ai fait un petit coucou sur mon blog….

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  15. j’ai le même genre de considérations existentielles… Je me rends compte que ma culture littéraire française est à peine plus élevée que celle de l’actuel président du royaume de France, ce qui veut dire que j’ai pas mal de retard à rattraper. Et après, je me rends compte qu’il faudrait aussi que j’aborde la littérature classique tchèque (Kafka inclus, puisqu’il a vécu là-bas, les tchèques le comptent comme “un des auteurs incontournables de la culture tchèque, même s’il est pas tchèque, on l’aime quand même”). Alors j’ai mangé du Hrabal (pas les steaks hachés), et là, j’ai du Kundera dans la file d’attente :).

    Soit dit en passant, “La vie est une lutte”, c’est pas un des thèmes centraux de l’oeuvre de Dickens? (Ou alors, j’ai mal compris, mais au vu d’Oliver Twist et A Christmas Carol, c’est ce que j’ai envie de dire…)

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  16. elPadawan 😆 la différence c’est quand les bouquins finissent bien. Le happy end c’est quand’même vachement rassurant et agréable. En fait, les livres canadiens finissent un peu comme les films français: y’a pas de fin. y’a pas de morale. y’a pas de conclusion. C’est ça que je trouve difficile (en plus du reste). Ceci-dit, la littérature slave/Europe de l’est n’est effectivement pas joyeuse non plus, bon courage! (j’ai beaucoup aimé Kundera, quand j’étais jeune).

    Babeth59, je pense que j’ai dû lire quelques bouquins canadiens sans le savoir, avant d’arriver au Canada, moi aussi 🙂

    Moukmouk, j’ai essayé Margaret Atwood et j’ai pas trop aimé (en fait, j’ai même pas réussi à finir les bouquins en questions). Par contre, j’ai vu qu’elle a écrit tout un livre justement à propos de la littérature canadienne, comme je la décris, haha! Faudra que j’essaye celui-là 🙂

    krysalia, merci pour le cours de “cuisson” 🙂 Je me doutais bien de tout ça, mais comme j’aime mon moule à cake, je préfère dire que c’est mon four qui est le coupable! Ce que je pense toujours, d’ailleurs…

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  17. Pingback: a sky full of stars | c'est pas moi je l'jure!

Merci pour vos commentaires que j'adore :)