c'est pas moi je l'jure!

fruits de ma passion

ling1 Quand je dis que je suis une linguiste, les gens me demandent toujours combien de langues différentes je parle. Pourtant, la linguistique ce n’est pas que ça! Comme on me l’a encore faite, celle-là, dans l’avion l’autre jour, je me suis dit qu’il fallait remettre les pendules à l’heure et vous explicationner ma passion.

Ma langue maternelle est le français et je parle anglais assez bien, mais j’ai de plus en plus de “trous” dans certains domaines. Par exemple quand j’ai adopté Coquine No. 1, je ne parlais pas le cat English! Je ne savais pas comment dire litière, griffes, stériliser, collier, croquettes, etc. En français, je suis incapable de parler d’éducation, de linguistiques, de statistiques, d’administration, et d’aucun autre sujet que j’ai appris aux USA/Canada. Pendant longtemps j’étais plus à l’aise en français avec les trucs de voitures, mais je suis de plus en plus à l’aise en anglais quand il s’agit de gasket, de belts, de clutch (je ne me rappelle jamais du mot français), de fender (c’est quoi en français?), et de wheel bearing (c’est quoi en français?). C’est ce genre de problème qui m’intéresse: l’apprentissage des langues et comment ça se passe.

ling3  Là, je suis en train de relire un bouquin qui parle de language policy. J’adore. Imaginez que vous et moi voulions créer la Suisse. Nous devons donc inventer des règles: les Suisses peuvent parler suisse-allemand à la maison mais doivent parler allemand à l’école et au travail. Ils peuvent aussi parler français ou Italien ou Romache mais l’allemand est la langue la plus importante en Suisse, et Romanche est une langue nationale mais pas officielle.  C’est ce qu’on appelle status planning.

Ensuite, comme les Suisses préfèrent parler suisse-allemand plutôt qu’allemand, nous choisissons le dialecte de Bâle plutôt que celui de Berne comme “dialecte officiel” et nous décidons donc que tout le monde doit parler le Bâlois. Mais comme le Bernois a certains mots bien pratiques, on les lui emprunte et on les fait adopter par le Bâlois. C’est ce qu’on appelle corpus planning.

Il faut aussi établire des règles de grammaire et d’orthographe du Bâlois (qui n’était auparavant que parlé), pour uniformiser l’écriture du suisse-allemand devenu officiel. C’est ce qu’on appelle le language standardization.

ling4Comme nous savons que peu de gens parlent suisse-allemand, français, italien, ou romanche dans le monde, nous décidons que les enfants suisses doivent apprendre l’anglais avant toute autre langue parce que l’anglais est la langue du prestige et du succès  (c’est ce qu’on appelle language hegemony). Les enfants commenceront l’apprentissage de l’anglais à 8 ans, deux heures par semaine, puis quatre heures par semaine à 9 ans. C’est ce qu’on appelle une language education policy.

Et finalement, comme l’anglais devient vraiment important dans le monde entier, nous décidons que tout le monde doit parler anglais et nous donnons plein de sous à toutes les écoles et les universités pour que l’anglais soit enseignés à tous. Ceci est un language diffusion policy. Rapidement, nous réalisons que plus aucun Suisse n’apprend d’autres langues nationales suisses mais seulement l’anglais, qui devient officièlement une lingua franca en Suisse comme un peu partout dans le monde d’ailleurs.

ling2 Et voilà, vous savez maintenant ce que font certains linguistes, ceux qui écrivent les dictionnaires, les administrateurs qui décident de quels livres ils vont utiliser pour enseigner l’anglais, le gouvernement Québecois qui décide que les immigrants doivent apprendre le français, l’Union Européenne qui décide de « sauver » les langues en voie de disparition (comme l’irlandais ou le breton), etc.

Les linguistes étudient aussi plein d’autres choses comme, par exemple, la façon différente de parler des hommes et des femmes ou des jeunes et des vieux ou des riches et des pauvres, l’évolution des dialectes, des ethnolects, des idiolects, des sociolects, des pidgins et des créoles, comment les langues meurent et peuvent être ressucitées, comment la politesse et l’humour marchent et pourquoi ils sont si difficiles à maîtriser dans les langues étrangères, comment on change tous notre façon de parler suivant à qui on s’adresse, comment notre langue crée notre identité, comment et quand et pourquoi on casse parfois les règles établies de notre langue, comment les politiciens utilisent le langage pour manipuler les foules, pourquoi les enfants apprennent les langues étrangères plus facilement que les adultes, pourquoi certaines langues ont plus de prestige que d’autres, etc.

Vous savez donc maintenant qu’un linguiste ne parle pas nécessairement plusieurs langues! Moi, je trouve tout ça passionnant! Et je ne sais toujours pas comment s’appelle le bidule pour changer les vitesses…

60 comments

  1. Llyn

    C’est effectivement passionnant! Les langues transportent avec elles bien plus qu’un simple moyen de se comprendre.
    Pour la voiture, tu veux parler du levier de vitesse, de la boîte de vitesse? Je suis mauvaise en parler voiture en anglais, chez moi, c’est remplacer par le parler tricot et moto *rires*

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  2. axelle

    Ca a l’air passionnant, effectivement ! J’avais … survolé la linguistique, lorsque j’étais à la fac d’italien. Je ne savais pas du tout ce qu’était cette matière et le peu que j’en avais vu m’avait fasciné.

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  3. j’ai trouvé ton billet passionnant aussi, je l’ai lu avec beaucoup d’intérêt..
    tu as un métier fascinant!
    le cas de la Suisse est captivant, mais je pense que d’autres petits pays ont eu le même souci de langue (la Norvège par ex, où même les caissières de supermarché parlent un anglais presque parfait… )
    honte aux Français chauvins qui ont une culture si imparfaite des langues étrangères! et au gouvernement qui supprime les profs au lieu d’aider les jeunes à s’ouvrir au monde extérieur!

    levier de vitesse à mon avis..

    et bonne journée!

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  4. Tu me demandais si j’étais pas journaliste (la réponse est toujours non) mais je ne suis pas linguiste non plus… cependant je suis intéressé par le sujet, j’ai lu quelques trucs en rapport avec ce que tu fais et je trouve le sujet passionnant. Merci pour ce billet instructif avec des exemples et mots simples… La linguistique pour les Nuls 🙂

    Moi aussi je penche pour “pédale d’embrayage”, et fender ce ne serait pas les “portières” (parfois appelées “ailes”) ? J’ai la flemme de chercher, la question ne me passionne pas et je me rappelle dans mes cours d’anglais en fac que pour le vocabulaire de la bagnole, les Britanniques et les Nord-Américains ne sont pas du tout sur la même longueur d’onde, il fallait donc apprendre le double vocabulaire… super ! En plus j’ai jamais eu de bagnole et j’ai un super vélo comme tu sais aussi 🙂

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  5. E.

    Tiens à propos de linguiste l’autre jour j’écoutais une interview (entrevue) de Claude Hagège sur France quelque chose (info? Inter? je ne sais plus) qui disait qu’il voyait deux explications possibles au mauvais français que parle notre candidat-président-candidat: un manque d’éducation ou bien de la démagogie!!!!

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      • E.

        Il ne parlait pas en général et n’en faisait absolument pas une règle. Il s’agissait d’un constat suite à une intervention télévisée dans laquelle le candidat-président-candidat avait à plusieurs reprises massacrée la grammaire.
        Et démagogue pour démagogue qu’au moins on ne m’écorche pas les oreilles!

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  6. Super article, merci pour la plongée dans ce monde.
    J’adore la linguistique aussi, même si je ne l’étudie que toute seule et donc de façon irrégulière et probablement assez superficielle. Mais j’avoue que, peut-être contrairement à toi, parler de nombreuses langues fait partie de mes objectifs. Ce que tu décris m’est assez peu connu, mais si tu as des bons bouquins sur ça, j’avoue que ça m’intéresse, je trouve que ce n’est pas facile à trouver (en français ou en anglais, peu importe).

    J’ai vu cette vidéo récemment, j’ai trouvé ça tout à fait fascinant :
    http://www.bbc.co.uk/news/uk-17107435
    et en fait je pense beaucoup comme lui, même si je suis plus âgée et suis encore loin de parler couramment onze langues….

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  7. J’ai découvert la linguistique il n’y a pas si longtemps. Je ne savais absolument pas de quoi il s’agissait ! Depuis j’ai pris du plaisir à découvrir l’évolution du français à travers les âges (retenir le tout nettement moins) et je découvre la linguistique de la prose.

    Ton travail doit être passionnant.

    PS Rien à voir avec cet article (ou presque) mais en lien avec le français (et nos divers échanges), j’ai trouvé très drôle d’entendre parler de francophonie ce matin à la radio : http://www.loisirs.ch/agendas/15520/ensemble-chantons-la-francophonie-grimentz

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  8. Tu veux parler du stickshift (bras de vitesses) ou bedon de la clutch (pédale d’embrayage ou embrayage, selon que l’on parle de la partie du mécanisme que le/la conducteur/trice actionne ou bien de celle qui effectivement change les vitesses)? Quant aux fenders, en Alberta, c’est généralement le mot utilisé pour les pare-chocs et non pour les ailes, comme c’est le cas ailleurs. L’anglais albertain est intéressant, d’ailleurs, par le mélange d’influences linguistiques qui s’y font jour; il est d’ailleurs assez différent de l’anglais ontarien à plusieurs égards. La première chose qui m’avait frappé ici, c’est l’utilisation (agaçante, selon moi) du «you betcha!» pour dire «oui» (plus commun dans le sud de la province, autour de Calgary qu’à YEG) ou encore ces utilisations, pas toujours par des gens manquant d’éducation, de formes fautives du passé: «I been [sic]to my friend’s place yesterday».
    Ceci dit, les anglicismes, particulièrement dans le domaine automobile, ne sont pas rares en francophonie canadienne… Mon père était mécanicien, j’en sais quelque chose!

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  9. Pendant qu’on y est, un gasket, c’est un joint d’étanchéité ou encore une garniture de piston, car le mot anglais est plus large dans son étendue sémantique que les mots français, qui désignent des objets assez différents remplissant une fonction semblable. Les belts sont des courroies (de transmission) et les <wheel bearings sont des roulements à bille (pour les essieux). Tout ça me rappelle une chanson, si je me souviens bien, des Colocs (ou des Cowboys fringants, que je traduis en anglais par the frisky cowboys pour mon cher et tendre). Si je retrouve la référence, je te mets ça en lien…

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  10. C’est vrai que ça doit être passionnant….mon anglais manque de pratique même s’il était assez correct il y a un certain nombre d’années…et quand je dois l’utilise actuellement, c’est souvent avec des personnes dont ce n’est pas non plus la langue maternelle…on arrive à un mélange qui intéresserait sans doute certains linguistes….

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  11. mai 68

    J’ai entendu dire qu’il y avait eu un vote dans un pays autrefois occupé par les Russes je ne sais plus lequel, pour que le russe y devienne une langue officielle et que ce vote n’a pas été couronné de succès. Est-ce-que parfois on peut obtenir par votation qu’une langue ou une autre soit parlée dans un pays ou pas ?

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  12. J’imagine que l’apprentissage des langues n’a pas grand chose à voir avec la linguistique, mais ce qui m’interpelle c’est l’incroyable difficulté qu’ont certaines personnes à apprendre une deuxième langue, ou plutôt, l’incroyable facilité qu’ont certaines personnes à le faire.
    Je suis devenu phobique scolaire le jour où il y a eu des cours de langue dans mon cursus, c’est à dire à mon entrée au collège. Pour moi, assister à ces cours était un calvaire. Et ceci pour une raison simple : je ne comprenais pas ce que disait le prof, et pour une raison simple, c’est qu’il parlait dans une langue que je ne comprenais pas. Aussi incroyable que ça puisse paraitre, il s’exprimait dans une languie que je ne comprenais pas pour m’expliquer comment parler cette langue ! Ce qui m’a toujours stupéfait c’est que cette pratique, qui je crois est appelée méthode immersive, fonctionne avec beaucoup de gens. En cours de langue, je considérais mes camarades comme des extra-terrestres car ils comprenaient ce que disait le prof, par exemple lorsqu’il indiquait à quelle page il fallait ouvrir le livre. Je n’en reviens toujours pas de voir arriver cette prof qui, le premier jour, se met à parler allemand sans même nous dire si, en langue allemande, il existe des noms, des verbes, des adjectifs, et sans s’appuyer sur ce qu’on connait déjà, à savoir la langue française, en nous expliquant par exemple les points communs et les différences avec l’allemand. De mes 7 années d’allemand, je n’ai retenu que les noms de mes profs. L’autre jour, j’essayais vainement de me rappeler comment on dit oui et non en Allemand ! Si je n’avais pas eu des moyennes proches de 20/20 en physique, je me serais certainement dit que j’étais débile.

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    • Et ç’est encore comme ça !!! Olivier . Mon dernier fils débute l’Espagnol que je lui ai conseillé comme 2éme langue ( J’ai fait Allemand 2éme langue …… qui ne m’a servi à RIEN , et que j’ai oublié faute de pratique ) , Donc , Fiston est perdu face à une prof qui débite un laïus à toute vitesse avec des gestes d’auto stoppeuse hystérique .
      Mais , hélas , en Anglais , la Prof a une méthode plus classique ….SAUF que constatant la pauvreté de vocabulaire de Fiston , j’ai découvert que NOTRE MAGNIFIQUE EDUCATION NATIONALE ne pratiquait plus la VIEILLE méthode du VOCABULAIRE par Théme à apprendre par coeur !!!!! Trop primaire , sans doute et trop simpliste !!!!!
      J’ai appris quelques dialectes Africains par la connaissance du vocabulaire élémentaire ! Fi de la grammaire ! Les mots permettent la compréhension élémentaire .
      Mais pour nos Fonctionnaires de l’Intellect ….Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ????
      De ceux qui jargonnent sur ” Un référentiel bondissant ” pour signifier un ballon ….!!!! Rien à attendre de ces Diafoirus .

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    • L’apprentissage des langues a TOUT à voir avec la linguistique, au contraire, n’est-ce pas ce que je dis au début de ce post? Les linguistes étudient quelles méthodes d’enseignement des langues marchent ou ne marchent pas… avec plus ou moins de succès, parfois… Mais l’apprentissage des langues est tellement individuel que c’est difficile de n’utiliser qu’une méthode et de croire qu’elle marchera avec tout le monde, hélas.

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  13. Super métier ! 🙂
    Chez moi on aime les langues, moi je travaille en anglais mais quand je m’énerve, les gros mots me viennent en Espagnol ! Ou souvent dans mes rêves je rêve dans la langue de la personne à qui je rêve…
    Un truc que m’a super intéressée c’est de voir que en Wolof, on apprends les chiffres sur une base “5” et aussi qu’il y a plein de genres, dans un sens ça ouvre des horizons une langue qui est structurée de façon totalement différente, en tous cas c’est super marrant 🙂

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  14. C’est simple, je ne parle pas l’anglais et le comprend encore moins, mon truc sur internet pour me faire comprendre c’est le traducteur soit celui de yahoo ou de bing..

    Bonne nuit de Pleine lune à tous(tes)))) 🙂

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  15. aline

    Ma fille après des études d’allemand, vit et travaille en Allemagne depuis plusieurs années : eh bien, maintenant, elle connaît mieux les noms des outils de bricolage ou de certains aliments en allemand qu’en français !

    Sinon, pour E. l’interview de Claude Hagège est passé sur France Info dans “Tout et son contraire”

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  16. Beo8

    C’est un métier passionnant que j’aurais bien aimé faire 🙂

    La Suisse est un très bel exemple pour démontrer toutes ces possibilités. À propos…. j’ai mis du temps à piger que le suisse allemand était essentiellement une langue parlée, c’était inconcevable pour la québécoise que je suis, car notre joual s’écrit très bien 🙂

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  17. Pardon pardon, j’ai répondu à tout le monde individuellement et puis j’ai tout perdu 😦 Merci à toutes et à tous pour vos commentaires, je suis contente de voir que ça vous intéresse autant que moi 🙂

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  18. Ton article m’a beaucoup intéressé.
    J’y ai appris beaucoup de choses.

    Voici mon propre témoignage.

    Pendant mes études d’humanités gréco-latines, si le grec ancien et le latin m’ont passionné (je lis encore assez couramment le latin), j’ai fait un blocage complet vis-à-vis du Néerlandais (2° langue en Belgique à Bruxelles) et de l’anglais (alors que ma mère s’appelait Mary et avait de très large notions d’anglais dues à sa grand-mère).

    Il a fallu que je me trouve confronté avec des obligations de la vie pour que je m’y mette, avec un réel plaisir, (et toujours par un apprentissage avec un prof individuel et beaucoup d’efforts solitaires).

    Un an en Iran dans le cadre d’un échange inter-universités (Hé oui, déjà en 1966-1967): j’ai appris à baragouiner le farsi et à me démerder en anglais.
    Direction belge d’un important programme de recherche multinational : acquisition de l’anglais “international” (prof individuel, immersion dans des téléconférences et réunions).
    Conseiller d’un ministre belge fédéral : apprentissage très solide du Néerlandais en 2 ans (prof individuel, lecture quotidienne du journal, immersion dans des réunions).
    Projet de vie en Italie: je parle actuellement de façon courante un italien “correct” (2 ans de cours individuel, immersion d’un mois à Florence en vivant chez une professeur avec 6 heures de cours individuel).
    Echec : l’allemand (deux ans de 2 heures hebdomadaires de cours individuels, mais sans lien avec un objectif concret). Je le lis avec un dictionnaire, ne le parle pas, et ne le comprend que très partiellement grâce à ma très bonne connaissance du Néerlandais.

    Actuellement, à presque 70 ans, j’ai développé un goût majeur pour les langues étrangères et, vivant en un endroit très touristique, j’ai l’occasion de pratiquer celles que je connais bien…

    J’ai réussi à transmettre le virus à mes enfants et, par exemple, ma fille de 28 ans parle à la perfection le français, l’anglais, l’espagnol, très bien le catalan et le néerlandais, et a quelques notions de japonais.

    Je rêve en français bien sûr, très couramment en italien et en Néerlandais, et en anglais mais seulement quand je séjourne depuis deux ou trois jours aux USA.

    Actuellement je me suis remis au persan pour en acquérir une connaissance mieux structurée (méthode à la maison et le site internet LIVEMOCHA).

    Je pense que les enseignements scolaires des langues sont archi nuls !!!

    Ma conclusion, c’est qu’il faut éveiller chez la personne une motivation individuelle, puis l’aider à utiliser tous les moyens modernes de communication (internet, voyages low-cost, échanges Erasmus).

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  19. C.

    J’arrive un peu tardivement pour réagir à cet article. Je n’ai aucune formation en linguistique et suis pourtant confrontée quotidiennement à ce que vous décrivez. Avez-vous quelques ouvrages de base qui pourraient m’aider à progresser dans ma compréhension des politiques linguistiques?
    Je suis dans une ile Mauricienne beaucoup plus francophone que sa grande sœur, le créole mauricien fait son entrée dans les programmes scolaires alors que le créole local montre grand nombre de particularités… passionnant mais loin d’être évident.
    du coup je me plongerais volontiers dans des ouvrages de vulgarisation de linguistique.
    C. (celle de Valerie de Hte Savoie) 🙂

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    • Salut C. de Valérie de Haute Savoie 🙂 J’ai des tonnes de bouquins mais ils sont tous en anglais! Et je ne sais pas du tout ce que tout ça donne en français. Je ne peux pas dire non plus que je connaisse beaucoup d’ouvrages de “vulgarisation” de linguistique puisque c’était mon domaine de recherche pendant longtemps donc je lisais des bouquins assez complexes là-dessus.

      Si tu lis bien l’anglais, va dans amazon.com, et fais une recherche avec “sociolinguistics” par exemple. Un bouquin comme “Introduction to Sociolinguistics: Society and Identity” by Sharon K. Deckert and Caroline H. Vickers serait un bon début. En cours, j’avais lu “Introducing Sociolinguistics” by Joan Swann, Andrea Deumert, William L. Leap and Rajend Mesthrie qui est très accessible, je pense, mais qui présente beaucoup d’aspects de la sociolinguistique, pas seulement les questions de langue et d’identité. Enfin, c’est un livre super intéressant 🙂

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Merci pour vos commentaires que j'adore :)