c'est pas moi je l'jure!

foule sentimentale

En anglais on dit don’t count your chickens before they are hatched, ce qui signifie “ne compte pas tes poulets avant que les oeufs n’aient éclos.” En français, je crois qu’on dit qu’il ne faut pas mettre la charrue avant les boeufs. Tout ça est bien bucolique!

Bref, après trois jours de folie intégrale, j’essaye de ne pas compter. Je n’ose même plus respirer. J’attends, pétrifiée, que mes oeufs éclosent… enfin… que les oeufs de la fille qui voudrait acheter mon appartement éclosent, plutôt…

Samedi matin, je me suis réveillée tôt et j’avais un email de mon agente immobilière qui m’attendait: quelqu’un veut acheter ton appartement! A partir de là, le ballet de la paperasserie a commencé, sauf que je n’ai pas de fax ni d’imprimante ni de photocopieuse ni de scaneuse chez moi donc je suis allée au boulot pour tout faire là-bas sauf que j’avais oublié que c’était LE jour de l’année où le courant était coupé sur le campus et que quand je suis arrivée à mon bureau mon ordinateur ne s’est pas allumé donc j’ai téléphoné aux mecs des ordinateurs pour gueuler et dire que merde, y’a des gens qui bossent le samedi, mais bien sûr ils n’étaient pas là le samedi, eux, donc j’ai essayé d’utiliser l’ordinateur de ma secrétaire qui ne marchait pas non plus donc j’ai téléphoné à ma secrétaire (un samedi, j’avais honte) pour lui demander son mot de passe mais elle n’a pas répondu donc je lui ai laissé un message et puis je me suis dit que je pourrais peut-être au moins utiliser le fax et là j’ai remarqué que l’imprimante-faxeuse-scaneuse-photocopieuse ne marchait pas non plus et puis que la lumière du bureau ne s’était jamais allumée et c’est là que la lumière fût (enfin, allégoriquement parlant) et que je me suis souvenue des trois emails jamais vraiment lus qui expliquaient qu’on n’aurait pas de courant sur le campus ce samedi-là!

Chiottes! (comme dirait ma frangine!)

Comme je m’étais toujours servie de mon bureau pour faire mes photocopies-scans-fax-imprimeries, je n’avais aucune idée d’où en ville je pourrais trouver un endroit où faire ça mais heureusement que je me suis souvenue que quelques semaines auparavant j’avais dû aller chercher mon nouvel iPhone dans un magasin FedEx ou UPS et je me suis dit qu’ils auraient sûrement des ordinateurs que je pourrais utiliser et donc j’y suis allée et en effet ils avaient des ordinateurs-faxeuses-imprimantes-scanneuses et j’ai pu tranquillement imprimer les dizaines de feuilles du contrat de vente et signer tous les documents qu’il fallait signer et téléphoner à mon agente pour tout vérifier vingt-cinq fois et scanner tous les documents signés et les emailer à mon agente qui était au milieu du désert de Mojave et avait une connection pourrite et ne recevait pas bien les gros emails et donc c’était le boxon et ça a pris des plombes et ça m’a coûté un bras et une jambe mais finalement tout s’est bien terminé.

Lundi matin, tout le tintouin a recommencé puisqu’il fallait encore imprimer et signer et rescanner et renvoyer des tonnes de documents, sans compter les coups de fils et les papiers à envoyer à la banquière et à l’avocate et aux locataires et… ça n’en finit jamais ces histoires c’est l’horreur!

Bref, maintenant on attend que la banque approuve la demande de prêt de la fille.

On attend.

Je n’ose plus respirer.

Je ne compte pas mes poulets, je ne compte pas mes poulets, je ne compte pas mes poulets…

L’autre soir, pour de amis, j’ai fait un gâteau au chocolat et aux pruneaux trouvé là-bas et comme je le trouvais trop amer (j’ai utilisé un chocolat que je n’avais jamais utilisé auparavant), j’ai fait une crème anglaise.

1. Prendre 170 g de pruneaux (séchés, donc, pour les Suisses) dénoyautés et les couper en petits morceaux; les faire mijoter à feu doux dans 80 ml de rhum et 1 cuillère à soupe de sucre juqu’à ce que le liquide soit absorbé. (Attention, ça va vite!)

2. Préchauffer le four à 165ªC et beurrer un moule à gâteau rond puis le saupoudrer de farine ou de cacao (j’ai utilisé du papier parchemin à la place, c’est plus facile à démouler).

3. Dans un large saladier posé sur une casserole d’eau bouillonnante, faire fondre 340 g  de chocolat à cuire avec 170 g de beurre jusqu’à ce que le mélange soit bien lisse. Retirer le saladier de la casserole et ajouter les prunes avec le liquide restant s’il en reste. Ajouter aussi 6 jaunes d’oeufs.

4. Dans un saladier séparé, battre les 6 blancs d’oeufs avec 1 pincée de sel jusqu’à ce qu’ils commencent à être fermes. Rajouter ensuite petit à petit 3 cuillères à soupe de sucre en continuant de battre les blancs jusqu’à ce qu’ils soient bien fermes. Mélanger 1/3 des blancs délicatement dans le mélange au chocolat puis le reste des blancs mais sans trop mélanger pour ne pas les casser.

5. Verser le mélange dans le moule et faire cuire 40 à 45 minutes au four ou jusqu’à ce que les bords du gâteau soient fermes et le centre pas trop cuit.

Réussite: 8/10. Le gâteau était bien cuit et tout mais ultra amer. Pour moi, à peine mangeable. Au lieu de couper des parts normales, j’avais des emporte-pièces de formes différentes et chaque personne pouvait choisir la forme de sa part. J’ai eu un mal de chien à faire ma première crème anglaise (utilisé une mauvaise casserole, trop fait bouillir le mélange, dû utiliser un mixeur QUATRE FOIS, terminé le bidule au bain-marie) mais finalement elle était délicieuse et assez sucrée pour contrebalancer l’amertume du chocolat. Mes amis ont adoré (ou étaient très polis), ouf!

18 comments

  1. charlottine

    En France on dit aussi “ne pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué “cela me semble bien correspondre à la situation… Allez , je croise les doigts pour toi !

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  2. Faut pas commencer par compter des poussins ? 🙂
    Faut pas faire sa Perette au pot au lait non plus 😉
    Ah oui Charlottine à raison 🙂 C’est la peau de l’ours qu’il ne faut pas vendre 😉

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  3. Olivier

    Ah, ça me rappelle quelques souvenirs, quand j’ai vendu mon premier appartement, puis ma première maison. C’est surtout stressant quand on a besoin de l’argent pour acheter un nouveau logement. vendre et acheter représente le double de paperasserie. La dernière fois que j’ai emprunté, j’avais dû fournir un dossier de 60 pages de justificatifs en tout genre.

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  4. nico@hou

    En italie, j’ai entendu: ne pas vendre la peu de l’ours avant de l’avoir attrapé”, ce qui est moins sanglant que la version française 🙂
    En tout cas, bravo, tu vas pouvoir recuperer de la liberté et ça c’est sans mesure.

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  5. catherine

    quelques jours où tu ne vas pas respirer…les banques ne sont jamais pressées de répondre, surtout quand c’est une grosse somme!
    mais je te serre aussi les pouces, tu seras libre comme l’air ensuite!!
    tu vas acheter l’appart où tu vis en ce moment ensuite??? ha ha je plaisante!
    bises bretonnes

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  6. Je suis aussi plutôt d’accord pour la peau de l’ours plutôt que la charrue et les bœufs…..et je croise aussi les doigts pour toi et espère que de bonnes ondes vont arriver aux banquiers de ta future acheteuse, pour lui accorder son prêt!…

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  7. Beau gâteau. Pas bon pour mon régime, mais beau gâteau :p.
    Sinon, on ne vend pas la peau de l’ours avant de l’avoir tuée, pour dire qu’on a parlé trop vite et qu’on crie victoire alors que tout n’est pas joué. On met la charrue avant les bœufs quand on est tellement pressé qu’on fait tout n’importe comment. Synonyme de l’expression culinaire “mettre les pâtes avant que l’eau ne bouille”.

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  8. Jenny

    Dans la lignée de l’ours dont il ne faut pas vendre la peau… en français, quelque chose de cher coûte les yeux de la tête et non un bras et une jambe (mais peut-être as-tu choisi l’expression exprès ?).

    Bonne chance pour la vente !

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  9. Caroline, moi aussi 😉

    krysalia, heu… je crois que je n’en perds pas mais je suis pas encore tout à fait sûre, j’ai pas vu la facture de l’avocat…

    llyn merci 🙂

    charlottine, ah oui, l’ours, c’est bien mieux! merci 🙂

    Mahie, en anglais, on passe directement de l’oeuf au poulet 😉

    Olivier, oui c’est compliqué tout ce bazar, hein!!

    Valérie 😆 voui m’dame, non m’dame!

    Doréus, moizossi 🙂

    nicoª@hou, les versions françaises sont toujours plus sanglantes 😉

    catherine, haha, non tu penses bien, aucune intention de racheter!!! bises canadiennes 🙂

    Babeth, merci 🙂

    elPadawan, oh, c’est un gâteau sans farine donc il devrait te plaire 🙂 (jolie l’expression des pâtes, jamais entendue auparavant. par contre, c’est “tué” et non “tuée” parce que c’est l’ours que tu tues et non pas la peau ;))

    Cynthia, bah, si c’est pour l’utiliser une fois tous les trois ans, pas besoin de perdre mes sous avec une imprimante-laser-scan et tout ça 😉

    Jenny 😆 en effet, c’était fait exprès, j’essaye d’enseigner l’anglais sans douleur à mes lecteurs!

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  10. Anonymous

    On avance on avance on avance…..mais tu dois te sentir un peu SDF, j’en suis sûr….ou le cul entre 2 chaises, ou quelque chose comme ça. Je me souviens d’un livre qui commence par ” J’ai eu autrefois une ferme en Afrique du Sud…” Qui sait le titre du livre ? Merci d’avance.

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Merci pour vos commentaires que j'adore :)