c'est pas moi je l'jure!

il faut cultiver notre jardin

Fin août, je suis allée faire un truc très chouette. Pour $10 seulement, j’ai pu faire le tour de plusieurs grandes fermes du nord-est d’ATPN (juste au nord de chez moi, en fait). Le tour (il y avait un bus qui partait toutes les heures, toute la journée, et plus de 300 personnes en ont profité) durait trois heures et avait été organisé par une association de fermiers de la ville qui voulaient protéger leurs fermes contre la construction excessive et précipitée de nouveaux “blocs” de logements dans cette région de la ville.

On était une bonne vingtaine par bus, des gens de partout, de tous âges, et qui étaient là pour des raisons différentes mais toutes intéressantes.

Il faisait un temps absolument superbe!

On ne se rend pas compte, en arrivant à ATPN, de combien la ville est large. On est passés sans s’arrêter devant plusieurs petites et moins petites fermes qui proposaient toutes des choses différentes et intéressantes.

C’était dingue, on roulait dans la cambrousse, au milieu de rien, et soudain, on voyait un trottoir qui apparaissait… sans rien autour… et qui longeait la petite route de campagne où ne passait pas un chat…

Et soudain, au bout de ce trottoir, il y avait un énorme bicoque ou deux qui étaient en train d’être construites (les photos ne sont pas géniales parce que les fenêtres du bus n’étaient pas super propres! Cliquez dessus pour les voir en plus grand). Tout était rasé et hop, une ou deux baraques qui poussaient comme des champignons…

On voyait bien les endroits où la construction avait commencé l’été précédent et attendait que la ville approuve ces développements d’urbanisme sauvage. Là, on voit les tipis d’une communauté de Premières Nations…

La ville a organisé un forum où tout le monde est invité à dire ce qu’il a à dire, mais malheureusement je ne serai pas là ce jour-là. Ensuite, la ville décidera si elle approuve ou non ces développements urbains massifs.

Ce que je ne savais pas, c’est que cette partie de la ville bénéficie d’un micro-climat unique dans la région, où il gèle moins sévèrement qu’ailleurs à ATPN, et en plus la terre est extrêmement fertile.

On était vraiment au milieu de nulle part!

A chaque arrêt, l’un des propriétaires de la ferme en question entrait dans le bus et nous parlait de son histoire, ses soucis, ses rêves, et pourquoi ils voulaient continuer à cultiver leurs terres.

Là, on était dans une ferme qui produit six sortes différentes de framboises! On a tous pu se régaler pendant 20 minutes, miam!!!

Je ne savais pas qu’il y avait autant de sortes de framboises différentes!

Là, on voit notre bus scolaire jaune typique, à gauche, et le camion de la télé qui nous a suivi pendant les trois heures et qui interviewait les fermiers et les visiteurs.

Comme il faisait très chaud dans le bus, on entrouvrait les fenêtres… et des tonnes de guêpes nous rendaient visite! Je les prenais doucement dans ma main et les virais les unes après les autres, mais l’une d’entre elles m’a piquée!

La bonne nouvelle, c’est que je ne suis pas allergique aux guêpes! La mauvaise, c’est que leurs piqûres sont hyper douloureuses!

Dans une des fermes, il y avait des frites qui nous attendaient, préparées devant nous avec des patates récoltées le jour précédent, et on pouvait se servir d’autant de patates qu’on voulait directement dans le camion où elles étaient encore pleines de terre!

A côté de moi, dans le bus, il y avait une femme super intéressante et qui faisait partie du conseil d’administration de l’organisation organisatrice des tours.

J’ai appris énormément de trucs intéressants sur ATPN, ses fermes, ses marchés, etc.

Elle a dit qu’ATPN était l’une des villes qui grandissait le plus rapidement de tout le Canada et qu’il fallait bien, hélas, trouver où loger tous les nouveaux arrivants…

Et que bien sûr, le gouvernement (ultra-conservateur) de l’Alberta ne soutenait pas exactement l’idée de “manger local” et bio!

Dans une autre ferme, il y avait un petit marché qui nous attendait! J’y ai acheté des haricots de toutes les couleurs, du maïs frais, et un chou-fleur violet!

Ils avaient aussi préparé du maïs absolument incroyablement délicieux, sur lequel il n’y avait même pas besoin de mettre de beurre ou de sel tellement il était sucré et doux!

On est restés là un bout de temps, au soleil, à se coincer du maïs plein les dents, au grand air, à faire connaissance de gens intéressantes, à admirer les alentours, à profiter du moment…

Cette journée a vraiment été unique et incroyablement agréable! Je n’ai pas regretté une seconde d’avoir décidé de faire ce tour passionnant, super bien organisé et délicieux!

Et bien sûr la télé nous suivait fidèlement… Je ne sais pas si j’ai été filmée, je n’ai pas la télé! (Mais on avait tous dû signer un papier disant qu’on acceptait d’être photographiés et filmés et interviewés.)

A la sortie de la “brousse” du nord-est de la ville où étaient ces fermes, on est soudain tombés sur ça… Une mosquée? Je ne l’avais jamais remarquée et c’était fort surprenant! (Faut dire que je ne vais pas souvent dans ce coin de la ville.)

Le lendemain, je me suis fait un délicieux gratin de pommes de terre (de chez Norbest Farms) et de chou-fleur violet (de chez Riverbend Gardens). C’était rigolo, la béchamelle est devenue toute violette elle aussi!

Réussite: 10/10! Délicieux et d’une couleur surprenante!

PS. Article justement à propos du développement de l’argrigulture à Minneapolis.

23 comments

  1. papier buvard

    Beau reportage, qui pose la vraie question de notre temps : face à la surpopulation mondiale, comme laisser une chance à la nature, qui, de toutes les manières, n’ a plus que très rarement encore quelque chose à voir avec la nature…

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  2. samantdi

    Je trouve chouettes toutes ces activités que tu fais depuis quelque temps ! Celle-là avait l’air particulièrement intéressante… Qu’est-ce que c’est plat par chez toi 🙂 où sont les collines ?

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  3. Je ne pensais pas qu’on pouvait cultiver autant de choses au “pôle nord”. Mais je suppose qu’en hiver, la couche de neige protège les plantes en dormance. mais que fond, justement, ces gens losrqu’il y a 1 mètre de neige au sol ? Ont-ils un autre métier ?

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  4. L’expansion des villes en Alberta, sans égard aux terres agricoles fort précieuses qu’elles envahissent sans vergogne, n’est nullement nécessaire pour loger la population qui y afflue. Le problème central de l’Alberta est la résistance à la densification de l’habitat: tout le monde veut habiter une unifamiliale, sans vraiment se soucier des problèmes critiques en termes d’étendue des services publics (égoûts, aqueduc, transports privés ou en commun) que ça entraîne. Les gouvernements libertaires (conservateur est leur étiquette, mais ça n’explique pas vraiment l’idéologie qui les sous-tend) ne veulent pas se mêler de réguler quoi que ce soit, croyant l’Évangile du marché auto-régulateur… malgré tous les problèmes que cela comporte. Donc, les villes s’étendent parce qu’on n’encourage pas le développement de l’habitat au centre. Le centre-ville d’ATPN est triste à mourir: composé de centaines de terrains de stationnement déserts la nuit. Un no-man’s land qui n’a pas de vie. Tout ceci pourrait changer… et freiner l’étalement urbain, mais il n’y a pas de volonté politique.
    Belle visite, en tout cas. J’ignore s’il y avait aussi des politiques parmi les visiteurs. Eux qui sont généralement très ouverts aux problèmes des agriculteurs (c’est ça. le vrai conservatisme), ne semblent se soucier que du capital et des profits à faire dans l’immobilier à court terme…

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  5. Je trouve cette idée ex-ce-llente ! C’est un concept humain qui me plait beaucoup. Entre la découverte du pays, des gens, de leur métier, de leurs problèmes aussi, de leur lutte …. ça me brancherait vraiment de voir ça, chez moi aussi.

    PS : J’ador eles fermes rouges et blanches … Je sais, ça fait super cliché mais j’adore …

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  6. ddc

    Pour le venin, une solution facile : la chaleur !! Tu approches un briquet ou le bout d’une cigarette de la piqûre jusqu’à être juste à la limite du seuil de la douleur… et hop, détruit, le venin ! A faire immédiatement, pas 1h après bien sûr…

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  7. ag.

    Bonjour Docteur,
    Je me permets ces quelques mots, car cet article m’interpelle… puisque je suis agriculteuse, épouse d’agriculteur, cheffe d’exploitation, très loin là-bas genre aux portes du Périgord.
    Je me sens particlièrement concernée par la photo des deux grosses maisons au milieu de nulle part, avec le trottoir et la route et les réverbères (très stylés), qui indique bien que malgré toute la bonne volonté de ces agriculteurs et de vous, leurs visiteurs d’un jour, les jeux sont déjà faits…

    C’est une drôle d’histoire, que nous vivons aussi – à notre toute petite échelle bien sûr : ce repeuplement des campagnes, à rebours de la grande désertification du XXème siècle.
    Je suis triste, car ma question est simple, simplissime même : mais que vont MANGER les gens à l’avenir ??? Je n’ai pas de réponse…

    Pour la dernière photo du périple, je pencherais plutôt pour un temple (hindouiste ?), car il me semble que le minaret est indispensable à la mosquée.

    Bon, je retourne à mes bocaux de tomates… 🙂 Portez-vous bien.

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  8. papier buvard, eh oui, mais il y a des villes qui trouvent des meilleures réponses que d’autres…

    krysalia 😆

    samantdi, c’est la prairie, hein, même si on est à 3 heures des montagnes 🙂 Il faut que tu relises La petite maison dans la prairie!

    Olivier, heu… je sais pas, mais ce que je sais, c’est qu’il y a des hivers partout, donc les agriculteurs d’ici doivent faire la même chose que les agriculteurs d’ailleurs 😉

    elPadawan, moizossi 🙂

    Doréus, c’est vrai que le centre-ville est nul, ce n’est pratiquement que des bureaux, mais ça se construit lentement… Disons que le centre-ville “vivant” est sur Whyte avenue, plutôt…

    Mahie, merci 🙂

    axelle, oui, c’était passionnant! Et je savais bien que quelqu’un allait aimer mes photos de fermes rouges et blanches 😉

    ddc, cool, merci, je vais me remettre à fumer pour pouvoir essayer ça la prochaine fois 😉 (plus sérieusement, même si j’avais sû ça, je n’ai pas vu une seule personne fumer en trois heures de tour…)

    ag. c’est effectivement LA question qu’on se pose et à laquelle on essaye de répondre. Mais c’est pas facile 🙂 Quant au temple, effectivement ça me paraissait étrange pour une mosquée, mais je sais qu’il y en a une au nord de la ville donc je me demandais si c’était ça…

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  9. Je suis épatée par le choux fleur violet. J’adore le choux rouge en bonne alsacienne, avec des marrons bien sûr, mais ton plat a l’air fameux (mais non je ne suis pas au régime :D)
    Moi aussi je trouve que ces derniers temps tu fais des trucs vraiment intéressant, c’est fou comme ta région semble dynamique même si elle est au boutduboutdumonde !

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  10. catherine

    j’aurais adoré faire ton périple, visiter les fermes, les plantations, admirer les légumes, en acheter, discuter avec les agriculteurs et apprendre tout plein de choses sur les légumes anciens, oubliés ou non!!! (mon côté jardinière..) je t’envie fortement!
    hélas, certaines photos font peur (les maisons au milieu de nulle part..c’est horrible!)
    en France, du moins dans ma commune, on essaie de construire à l’intérieur des villages (les “dents creuses”, les terrains vides des centres villes, pour épargner les champs..)
    et la cerise sur le gâteau, le gratin!!
    bon vendredi!

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  11. Nous avons les mêmes bus mais pas les mêmes étendues ni fermes ni légumes…
    J’avais raté le changement de look, ça le fait ! Je vais aller voir ce thème, il me botte. J’aurais rêvé qu’un ours pareil traverse devant notre van lors de nos séjours au Canada (rapport à la bannière). Je vais aller lire ton compte-rendu de sorties filles. Bye !

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  12. Valvita, moi j’étais pareille, jusqu’à récemment, mais ça vaut la peine de se forcer à se bouger, parfois 🙂

    Valérie, les choses bougent par ici, la ville devient un peu plus intéressante, il y a des jeunes qui essayent de faire changer les choses, c’est sympa, oui 🙂

    catherine, oui, ces maisons sont bien tristes! Tu dis que chez toi, on construit à l’intérieur des villages, mais ces maisons SONT à l’intérieur de la ville, tout comme ces fermes, c’est ça le problème, les fermes sont A L’INTERIEUR des limites de la ville et la ville a besoin de construire!

    papier buvard, ben je sais pas…

    boljo, je n’ai toujours pas réussi à trouver où tu te trouves 😉

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  13. linlin

    Très belle initiative!! Je fais partie d’une “AMAP” Associtation pour le maintien de l’agriculture paysanne!! Le chou fleur violet , je connais , mais faire découvrir tous ces beaux légumes en bus et de faire monter ces agriculteurs , je trouve l’idée géniale ! Belle promenade culturelle également en quelque sorte!

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  14. Fauvette

    Quelle belle journée, merci pour les photos je suis impressionnée. En région parisienne (et sans doute ailleurs aussi) les adhérents des Amap peuvent aller passer une journée dans une ferme, et même participer à certains travaux. Une copine vraiment citadine a découvert comment pousser les patates et tomates… J’étais morte de rire elle imaginait la vie d’agriculteurs plus facile et légère ! Tout une découverte positive pour elle, et comme elle ne connaît la vie qu’à travers les livres, je sens qu’elle va avancer et ouvrir les yeux sur le vrai monde qui l’entoure.
    Bises.

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  15. Pingback: les p’tits souvenirs du dimanche soir | c'est pas moi je l'jure!

Merci pour vos commentaires que j'adore :)