c'est pas moi je l'jure!

la vie de bohème

Lors de ma dernière visite à Toronto, en juin, j’ai rencontré une fille super sympa que nous appellerons Sylvie à cause de Sylvie hôtesse de l’air parce que la fille super sympa en questions est justement hôtesse de l’air! Quelle coïncidence!

Or il se trouve qu’à ce moment précis, Sylvie l’hôtesse de l’air allait déménager de Toronto pour aller vivre à… Calgary, qui n’est, comme vous le savez maintenant, pas très très loin de chez moi, et que comme elle est hôtesse de l’air, elle passe de temps en temps une nuit à ATPN.

Et donc il y a quelques semaines, un matin j’ai reçu un petit message me disant “je suis libre jusqu’à midi, on se fait un petit café?” Et le petit café en question, au soleil, fût très sympatique!

Et l’autre jour, j’ai trouvé un autre petit message me disant “j’arrive ce soir à 17 heures à ATPN, on se fait un petit dîner?” Et le petit dîner au Blue Plate Diner fût non seulement très sympatique mais aussi absolument délicieux (elle a même commendé un second bread pudding tellement il était bon!).

Mais pendant ce dîner fort sympathique avec Sylvie l’hôtesse de l’air, qui elle aussi aime voyager et a vécu un peu partout et ne se voit pas rester très longtemps à Calgary, nous avons papoté de nos envies, nos voyages, nos déménagements, nos rêves… Et elle m’a demandé si je partirais, comme ça, paf, du jour au lendemain, si on m’offrait un boulot aux Etats Unis ou en Nouvelle Zélande ou en Australie…

C’est là que je me suis rendue compte de trois choses (que je savais avant mais n’avais pas encore exprimées clairement avec des mots dessus):

1) Non, je ne partirais pas demain, parce que si j’ai ma tenure, je me sentirais coupable de partir juste après l’avoir reçue, et en plus ça me casserait les pieds de devoir repasser par là si le boulot qu’on m’offre ailleurs n’inclue pas la tenure et donc ça limite pas mal les possibilités;

2) En plus, je n’ai plus jamais envie de déménager parce que c’est vraiment trop fatiguant (le déménagement lui-même mais aussi de se refaire une nouvelle vie dans un endroit inconnu) et puis je ne trouverai jamais un appartement aussi chouette que celui que j’ai ici;

3) Mais en même temps, je ne me vois pas passer le restant de mes jours à ATPN.

C’est un peu contradictoire, tout ça, non?

Frozen mist sur la rivière! La ville a disparu!

Alors bon, pour l’instant j’ai décidé de rester. On ne sait jamais ce que la vie nous apportera demain et après-demain. J’ai eu plein de hauts et beaucoup de bas, ces dernières années, mais mes hauts d’ATPN n’étaient pas plus bas que mes hauts de Toronto, et mes bas d’ATPN n’étaient pas plus bas que mes bas de Toronto (rappelez-vous l’hiver 2009!).

On verra bien ce qui arrivera dans un mois, six mois, deux ans. Ce n’est pas un échec, de décider de rester. Tout simplement un besoin de me poser, de respirer calmement, et peut-être de participer un peu à la vie locale et de créer quelques racines, au lieu de fuire la stabilité et le monde autour de moi comme je l’ai toujours fait jusqu’à présent.

On pourrait dire que pour la première fois de ma vie, la paresse l’emporte sur l’aventure… Mais peut-être que c’est tout simplement une autre sorte d’aventures qui m’attend!?

Ce gâteau aux poires et au yaourt vient de chez Isa. Je vous copie sa recette ici (sauf que j’ai utilisé des pommes au lieu des poires):

Pour 8 personnes :
1 et 1/3 tasses (200 g) de farine à pâtisserie
2 pincées de cannelle en poudre
1 pincée de sel
1/2 tasse (100 g) de sucre
3/4 tasse (180 g) de beurre non salé, fondu
2 gros œufs
1/2 tasse (125 ml) de yogourt nature
2 poires, pelées, épépinées et tranchées finement
Le zeste de 1 citron
1/3 tasse (65 g) de sucre pour saupoudrer

Préchauffer le four à 350 F (180 C). Beurrer un gâteau rond à parois amovible de 9 po (23 cm).

Dans un bol moyen, mélanger ensemble la farine, la cannelle et le sel.
Dans le bol du batteur électrique muni d’un fouet plat battre la 1ère quantité de sucre (1/2 tasse/100 g) de sucre et le beurre fondu jusqu’à ce que la préparation soit allégée.

Ajouter les oeufs, un à la fois, en battant entre chaque addition et en raclant le bol au besoin. Réduire la vitesse du mélangeur et ajouter le mélange de farine en alternant avec le yogourt, en commençant et en terminant par la farine.

Incorporer les tranches de poires et le zeste de citron et verser la pâte dans le moule préparé. Saupoudrer le dessus de la pâte avec la 2ème quantité de sucre (1/3 tasse/65 g).

Enfourner pour 40 minutes ou jusqu’à ce qu’un cure-dent inséré au centre, en ressorte propre. Laisser refroidir dans le moule avant de servir.

Réussite: 9,5/10! C’était délicieux tiède (j’ai adoré en particulier la petite croûte de sucre sur le dessus!) mais un tout petit peu sec une fois refroidi (je pense qu’avec des poires ça aurait été plus moëlleux). Ce qui n’a pas empêché mes employés de le dévorer le lendemain matin!

PS. Il neige!

20 comments

  1. La vie de Bohème. Si je n’ai pas entendu cette expression mille fois :-). C’était l’expression favorite de ma mère lorsqu’elle évoquait notre maison de campagne. Ce n’était évidemment pas en nouvelle Zélande, mais pour nous c’était pareil car le dépaysement de dépend pas du nombre de kilomètres.

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  2. “J’voudrais bien mais j’ai la flemme” :). Je te comprends. Et ta raison numéro 1 aussi. J’étais dans la même situation en déménageant à Prague. La boîte me laisse déménager puis travailler de chez moi, j’aurais eu des remords à changer de boîte sans demander mon reste 2 mois après le déménagement…

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  3. Kcenia

    je participe pas , mais je te lis régulièrement… ton post m’amuse un peu parce que ça fait plusieurs fois là que tu parles d’initiatives, de rencontres, d’évènements chouettes autour de chez toi, comme si tout d’un coup il y avait plein de trucs sympas et prometteurs là où tu es.
    je comprends très bien que ça te donne envie de rester ne serait ce qu’un peu 🙂

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  4. J’aime vraiment bien les photos que tu prends de chez toi 🙂 On commence à être familié avec cette vue, comme si on y avait déjà été!!! 🙂
    Pour les déménagements je comprends que tu en est ta ration… je suis comme toi : je ne me vois pas finir mes ours dans le Béarn, (ma Charente-Maritime m’attire comme un aimant!) mais re-déménager… Pfiouo! On est arrivé ici en 2007 et ce n’est finalement que début 2012 que j’ai fini par me sentir, pas chez moi, mais “intégrée”! Ca prend du temps de se faire des amis, de connaître une ville comme sa poche, de pas se sentir tout le temps “étrangère”! De connaître les bon plans d’une ville, etc. Ca prend du temps!
    Pour la tenure : je cours regarder encore une fois sur le net ce que ça signifie exactement 😉 Je ne m’y fait pas à ce mot!
    Bises!

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  5. T’as des gens qui veulent descendre le fleuve sans arrêt et t’as ceux qui au bout d’un moment remontent sur le rivage. Et tu as ceux qui hésitent longtemps à rester ou replonger, rien de répréhensible à ça 🙂
    Je viens de passer mon diplôme et j’ai du mal à me dire que le temps est venu de m’installer quelque part, et également du mal à redéménager après mon dernier stage.
    Je pense que si je m’installe loin du Rhin – i.e. Alsace/Baden-Württemberg/Canton de Bâle-Ville ou Bâle-Campagne ou Solothurn, y a un petit crochet qui va tirailler quelque part…

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  6. il faut autant de force et de courage pour partir… que pour rester! Je l’ai testé à un niveau très personnel ces 2 dernières années. La question peut se poser à un niveau de déménager, ou “simplement” de changer de boulot!
    “Bloom where you’re planted” est une bonne maxime je trouve!
    Et pour pimenter le quotidien, un peu de vie de bohème, gardant sa porte ouverte à des gens qui sont toujours en l’air (littéralement!), des rencontres avec d’autres qui ont aussi roulé leur bosse, des échanges, des mini aventures comme celles que tu nous relates ces derniers temps… Et c’est parfait!
    Je pense que tu vois les choses par un meilleur bout de lorgnette qu’il y a quelques temps, et ça me réjouit pleinement!

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  7. J’en connais deux qui doivent être bien contentes de cette nouvelle 😀
    Tu m’as fait rire lorsque j’ai lu ” et peut-être de participer un peu à la vie locale” il me semble que tu participes déjà bien à cette vie locale, avec toutes les balades que tu fais, les rencontres et les découvertes dont tu nous parles.

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  8. catherine

    j’ai eu un frisson en lisant le début, je me suis dit, tiens le virus de l’aventure la reprend..et comme tu parlais de la Nouvelle Zélande et que que je rêve d’y aller…je pensais ainsi assouvir mes envies de voyage! hélas non, mais si tu te sens bien à ATPN, c’est préférable pour toi! moins de soucis, et tu as raison de sortir, de voir d’autres personnes..de découvrir d’autres univers..
    je te souhaite une bonne fin de semaine!!

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  9. Olivier, je comprends bien ce dépaysement pas loin de chez soi, pour nous (en Suisse) c’était “la France”… 🙂

    elPadawan, contente de savoir que je ne suis pas la seule à penser à ce genre de chose. Les gens ici croient que je suis folle… 😉

    Kcenia, je ne pense pas que tout à coup il y ait plein de trucs sympas autour de chez moi mais je sais que la ville est en plein changement et qu’il y a de plus en plus d’initiatives intéressantes, ce que je trouve encourageant 🙂 Merci de la visite!

    Mahie, oui, je commence à peine à connaître la ville (le nom des quartiers, etc.) et à me sentir un peu chez moi ici, après plus de trois ans. C’est fou, hein, le temps qu’il faut 🙂

    Seer, en même temps c’est chouette de savoir que tu vas commencer une nouvelle vie quelque part, non? 🙂 Bon courage pour tous les changement, et bravo pour le diplôme!!

    Caroline, je crois que l’été y était pour quelque chose (dans ma meilleure humeur) 🙂 Va falloir voir comment se passent les choses avec le retour de l’hiver…

    Babeth, aahhh, dans mes bras ma coupine 🙂 J’aimerais bien les relire, maintenant que j’y pense!

    laurence 😆 ça ne m’étonne pas de moi non plus 😉

    Valérie, oui, je pense que les deux poilues ne sont pas malheureuses ici 🙂

    catherine, la Nouvelle Zélande est toujours un rêve… mais j’ai attendu pratiquement 15 ans avant de suivre mon rêve de Canada, alors je peux bien attendre encore quelques années pour la Nouvelle Zélande 🙂 Bonne fin de semaine à toi aussi!

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    • Merci 🙂
      Et j’apprécie ton commentaire, c’est réconfortant. Mais est-ce que je suis prête à lâcher tout ce que j’ai construit ici n’est pas une question dont la réponse est évidente. On doit avoir des conflits internes similaires.
      Copain à Strasbourg, peu disposé à quitter son petit coin francogallois (pour lui la langue étrangère est une sacrée barrière) / Petite vie construite ici, entre Nantes et Strasbourg (pas galère déjà) : amis, associations, etc.
      C’est pas si facile ^^
      Mais ça se résoudra, j’en suis sûre.

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  10. Béo

    Chouette cette nouvelle copine voyageuse, j’espère qu’elle restera un bon moment dans le coin pour continuer à te faire des petits coucous comme ça!
    Ton allusion à Sylvie m’a replongée dans mes lectures de jeunesse, ce que j’ai pu aimer cette série de romans!

    Perso: je débute ma 15e année en Suisse et quand je repense à mon départ, je ne crois pas que je pourrais refaire idem maintenant.

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  11. Ahhh, l’aventure du quotidien, c’est quelque chose aussi ! De toute façon,il faut goûter à tout pour savoir ce que l’on préfère. A l’heure qu’il est, j’aime à me dire encore que j’aurais le cran d’aller voir ailleurs dans quelques années. En attendant, quelques énergumènes parsemés un peu partout sur la planète m’ouvrent une petite fenêtre vers ces ailleurs qui m’attirent autant qu’ils m’effraient, ça permet de voyager à peu de frais. Même si je dois me résoudre à ne jamais aller dans les deux pays qui me font de l’oeil depuis ma tendre enfance : le Canada (la lecture de Jack London y est pour quelque chose), et l’Australie, à moins qu’on finisse par inventer la téléportation ! 😀

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  12. linlin

    Les déménagements , j’en ai fait un paquet avec un mari dans l’armée!! Cela fait maintenant 9 ans que nous sommes dans le Var et nul envie de redéménager!! L’intégration est parfaite !! L’age aussi y fait et à un moment c’est bien de se poser un peu! Par contre mes 3 enfants ont la bougeotte et les déménagements ne leur font pas peur!!

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  13. Partir du jour au lendemain ? Trop compliqué. Je trouve que ça se prépare, autant pour les cartons (berk) que pour dire au revoir aux gens qu’on connaît, aller voir les lieux qu’on aime bien.
    Je ne me verrai pas repartir à l’étranger dans l’immédiat. Peut-être dans quelques années, on verra.
    C’est du luxe de se poser ces questions là, en y réfléchissant bien, parce que beaucoup de gens sont coincés dans une ville/région pour leur travail et que cette ville peut être méga moche.

    Sylvie fait des escales à Genève ? 🙂

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  14. N

    Ah là là, tu peux pas savoir à quel point je m’identifie à ce que tu écris! Moi qui rêvais de m’installer “pour de bon” dès le premier poste de mon mari… On vient d’arriver et on sent déjà qu’on ne restera pas ici pour toujours. Ça me fait chier un peu mais je ne veux pas vivre les prochaines années “en attendant”, y’en a marre! Je veux faire de mon mieux pour me sentir chez moi et me poser. Remarque avec les enfants, je n’aurais pas trop le temps de réfléchir… j’espère! 😀

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  15. Je suis arrivée où je demeure maintenant il y a juste un peu plus d’un an. Mais déjà en partant, je n’aimais pas cette ville et j’ai comme été obligée de déménager ici. Ça ne s’est pas amélioré depuis et il ne se passe pas un jour où je ne rêve de partir. Mais déménager c’est très coûteux (j’ai une énorme bibliothèque) et je n’en ai pas les moyens pour le moment d’où l’émergence d’une grande frustration. Comme partout ailleurs oui, il y a de jolies choses, des arbres noyés dans le brouillard du petit matin, des daims qui viennent me voler des pommes et qui me regardent avec leurs yeux de biches, des cougars qui ronronnent sous mes fenêtres et des ours qui font les fous dans les arbres, des arbres qui auraient besoin d’un chiropraticien car ils poussent tout croche comme figés dans une pose de danse du ventre, un torrent qui roucoule… Je prends aussi beaucoup de photos de ma petite vie ordinaire — mais c’est comme si les “vibrations” de la place sont trop dense pour moi, je ne m’y sens pas vivre, l’air y est lourd. J’y suis entourée de chasseurs et de pêcheurs qui braguent leurs trophées alors que je suis végétarienne accomplie et contre ces tueries idiotes — quand c’est pour te nourrir, cela pourrait être OK mais quand c’est juste tuer pour le plaisir de tuer… là, je ne suis pas d’accord. Bref, je ne suis pas heureuse ici. J’aimerais bien retourner en Europe mais là encore… allo les sous. Aller vivre au Québec…les hivers y sont tellement froids et je suis super frileuse et… allo les sous :). Je suis contente de demeurer sur l’île ici mais pas dans cette ville coincée entre des montagnes, entourée de routes dangereuses et où il n’y a même pas une association francophone.

    Je suis une grande voyageuse aux ailes coupées et je me sent vraiment “pognée” et seule, prisonnière d’un endroit que je n’aime pas. Tristounet.

    Oh! Question…quel genre d’appareil photo utilises-tu? Est-ce un iPhone ou..??? Serait-ce indiscret de demander? J’aime beaucoup la clarité des détails dans tes photos. Merci de partager!

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  16. N

    Je reviens car j’y ai repensé. En fait si j’avais eu une autre vie, célibataire et sans enfants, je pense que j’aurais aimé être hotesse de l’air. Et oui, je n’aurais pas hésité à déménager d’une ville à l’autre. Maintenant avec mari et enfants tout devient plus difficile. Rien qu’un délai de connexions dans un aéroport devient une torture ! Pas de regrès des choix que j’ai fait, hein, mais je ne pense plus faire de déménagement international, à l’interieur du pays oui par contre.

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