c'est pas moi je l'jure!

à l’école de la vie

Toute ma vie, j’ai entendu les “vieux” parler des “jeunes” et de leur mauvaise éducation et du déclin de leur façon d’écrire et de parler. Mes arrières-grands-parents le disaient. Mes grands-parents le disent. Mes parents le disent. Mes collègues le disent. Mes amis le disent. Les profs de Harvard le disaient déjà en 1870!

Je viens de lire un truc intéressant (dans un bouquin que je suis obligée de lire et qui me casse les pieds mais semble malgré tout fascinant, thank goodness: From Form to Meaning: Freshman Composition and the Long Sixties, 1957-1974, par David Fleming). Si on regarde les classes socio-économiques d’aujourd’hui (et d’hier), on peut parler de classe ouvrière et de classe intellectuelle (profs, médecins, avocats, ingénieurs, administrateurs, etc.) et puis il y a les riches, bien sûr. Les membres de la classe intellectuelle ne sont acceptés par leur groupe que quand ils affichent leur éducation (culture, connaissances, diplômes, etc.). Ils n’ont rien d’autre pour prouver qu’ils ne font pas partie de la classe ouvrière. Les riches n’ont pas besoin d’afficher leur éducation puisqu’ils ont de l’argent.

Et donc d’après ce bouquin, la raison pour laquelle les membres de la classe intellectuelle semblent toujours parler du déclin de la literacy (alphabétisation?) des jeunes est parce qu’ils n’ont que ça qui les distingue du commun (pauvre et/ou ouvrier) des mortels et donc l’anxiété de perdre cette singularité (ce qui les rend uniques) est terrible. Le bouquin parle de cultural capital, un capital de connaissance et de culture qui est bien propre à cette classe socio-économique et qui est ce qui la différencie–la dissocie, même–du reste de la masse humaine.

Bien sûr, l’auteur va essayer de prouver que ce déclin n’est pas réel mais simplement une “perception” de ce qui se passe réellement. Par exemple, aujourd’hui, beaucoup plus de gens vont à l’université, beaucoup plus de gens qu’avant doivent écrire, on écrit dans beaucoup plus de styles et de genres différents qu’avant (rapports, thèses, articles, etc.), les étudiants viennent de situations socio-économiques plus diverses qu’autrefois, il y a plus d’immigration, on étudie plus de trucs et on se concentre moins sur “les bases,” on commence à comprendre l’importance et l’influence de l’identité culturelle, les jeunes sont plus désillusionnés par l’éducation, on leur demande de faire de moins en moins de devoirs, l’influence d’internet est de plus en plus forte, les notes sont de plus en plus hautes (parce que les profs ont peur des évaluations), les tests de literacy étaient pourris à l’époque… Bref, peut-être que les proportions de nuls (à l’université) sont les mêmes qu’il y a 100 ans, c’est juste que la population totale (à l’université) augmente et donc les nuls sont plus visibles…. Je n’en sais rien, j’ai seulement lu 7 pages du bouquin pour l’instant…

Mais c’est une idée intéressante, non?

honolulu

Je commence à stresser parce que Hawaï c’est dans 10 jours, ensuite j’ai une semaine ici, puis une semaine à Dallas, puis une semaine de balade avec mon cousin, puis une semaine ici, puis deux semaines en Europe… OK, j’avoue, je ne “commence” pas à stresser, je stresse déjà à mort!

34 comments

  1. L’idée est intéressante, mais quid des enseignants qui permettent de voir l’évolution des niveaux de leurs élèves sur les X dernières années? En prenant l’exemple des maths au lycée (vu que ma mère est prof de maths), en France, il n’y a pas spécialement plus de gens. Le taux est stable. Et l’école, tout le monde y va. Les programmes sont simplifiés année après année. Et les niveaux semblent à peine se maintenir. Peut-être que les jeunes canalisent juste leur “capacités d’apprentissage” sur d’autres choses non liées à l’éducation?

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    • Le nombre de gens qui vont à l’école est peut-être stable mais ce ne sont pas les mêmes personnes dans les classes aujourd’hui qu’il y a 50 ans. L’immigration, les familles recomposées, la précarité… il y a plein de variables qui influencent les enfants aujourd’hui et qui n’étaient pas les mêmes il y a 50 ans.

      Ton idée me rappelle la blague sur les garçons Canadiens qui ne savent pas ce que 3 fois 3 signifie (et encore moins la réponse) mais qui peuvent t’expliquer en long et en large tout les détails sur les statistiques de baseball (ou de hockey) de toutes leurs stars sur tous les jeux depuis des années…

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      • Ma mère ne bosse pas depuis 50 ans, hein :). Et l’aspect démographique dans son lycée ne change pas trop (c’est une école privée, donc précarité on oublie, et immigration… L’enfant d’immigré dans cette école à peu de chances d’avoir de parents illettrés qui travaillent au noir pour payer l’école privée des mioches…). Je penche plutôt pour un problème du système d’éducation combiné avec un manque de motivation des élèves. Comme dit plus bas, les programmes deviennent n’importe quoi. On tranche, on fait dans l’inutile, puis on brade les examens puisqu’il faut faire du chiffre. À côté de ça on a des jeunes désabusés par une école qui ne sait pas les motiver et ne donne plus envie d’apprendre. Qui n’a pas ou ne se donne pas forcément les moyens d’accompagner correctement les élèves. Alors du coup, les jeunes, ils se focalisent sur le hockey, le foot, la starac ou amerrican idol… Tout fout l’camp ma pôv lucette…

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  2. Chris

    Un enseignant qui suscite la curiosité, “le désir d’en savoir plus” pour comprendre et aller chercher “plus loin”
    Des parents (investis ou en capacité de l’être encore) qui favorisent et encouragent cette curiosité
    Des compétences et diplômes acquis, reconnus dans le monde du travail
    etc…
    Je ne parlerai pas de “nuls”, il y en a, évidemment, mais je crois fortement que chaque individu à des compétences (aussi singulières soient-elles); cependant, pour qu’elles puissent se développer et s’exprimer il faut les “bonnes rencontres au bon moment” dès le début des apprentissages.
    Et quid de la valeur TRAVAIL (dans tous les sens du terme)…quand, par tous les moyens, il nous est inculqué que nous sommes interchangeables, dans ces sociétés ou notre grand Maître (aux couleurs de rentabilité, profits, économies (en tous genres)…) s’érige en mètre étalon de tous les instants laissant de plus en plus d’individus à la marge (où plutôt sur le bord de la route).
    Peut-être est ce le début du début de la queue d’une petite explication (un peu vaste je le concède) à la désillusion vis à vis de l’éducation ou plutôt des apprentissages.

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  3. je pense que c’est plus lié à l’évolution des mentalités et des méthodes qu’à un problème de vision de classe sociale. C’est une des étapes du développement de l’esprit humain, avec une curiosité pour les choses, un rejet de ce que fait la génération des parents pour marquer une indépendance, puis un retour à certaines valeurs quand l’indépendance n’a plus à être affirmé, puis une fixation de ces valeurs qui finit par faire prendre ce qui est nouveau ou différent comme un truc “moins bien”.

    les profs de ma génération se désolent que leurs élèves de 12 ans ne parviennent plus à apprendre le passé simple, alors qu’on l’a très bien appris à l’école (temps du récit etc). les profs de la génération au dessus de la mienne se désolaient qu’on ne sache plus bien utiliser les subjonctifs passés, ou les raccourcis que nous faisions sur des temps plus complexes. C’est la même chose qui se répète, chacun selon ses acquis et les nouvelles propositions, dans toutes les couches de la société. Les commerçants regrettent que les jeunes se lancent sans faire d’études statistiques avant, tandis que leur génération du dessus regrettaient qu’ils ne reprennent plus les commerces familiaux. c’est pareil pour la musique, pour la nourriture (les vieux disent que les jeunes mangent n’importe quoi, les jeunes disent que les méthodes des vieux sont moins bonnes que les leurs :D) etc etc.

    en résumé rhalala “tout” se perd, ma brave dame… Si dans “tout” on entend “pour chacun ses valeurs, pour chacun son époque, et ces jeunes incompréhensibles qui veulent faire autrement…”.
    encore une raison pour laquelle il fait moins bon de vieillir 😆

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    • Comme je ne suis ni hyper riche ni hyper pauvre, je ne peux pas confirmer ou contredire cette théorie, mais est-ce que tu penses vraiment que les hyper riches pensent aussi comme ça? Je n’en suis pas si sûre, je pense que c’est bien un “mal” de notre “middle-classe” d’intellos (ou pseudo-intellos) qui nous fait penser comme ça. Mais bon, ça serait intéressant à étudier 🙂

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      • je pense qu’ils pensent comme ça pour leur classe => les super riches de ma génération géraient mieux/faisaient mieux que ceux de la nouvelle génération . Je pense aussi qu’ils jugent les gens des classes différentes, avec le même escalier : déjà que les “pauvres” d’avant étaient cons mais ces nouveaux pauvres sont encore plus cons…

        en gros “c’était mieux avant”, et quand on trouvait un truc nul ou qu’on avait une hierarchie de valeurs, on voit tout descendre d’un cran ou de quelques uns 😆

        les super riches, la middle class et les super pauvres sont en fait des êtres humains avec un développement intellectuel et un rapport aux choses à peu près semblable, mais qui s’exprime différemment. le super pauvre te parlera des gens comme lui et des autres, en les jugeant suivant “les anciennes méthodes” et “les nouvelles”. les autres feront exactement la même chose. la seule différence dans leur expression c’est que certains ont plus de pouvoir que les autres pour se protéger de ce qu’ils considèrent comme une dégénérescence, une décadence de méthodes et de civilisation. Une façon en fait de “protéger ses valeurs”, selon leur point de vue, qu’ils peuvent accomplir ou pas suivant ce que leur porte monnaie leur laisse faire :D.

        ce que je sais, c’est que dans la littérature et le cinéma qui sont des formes d’expression personnelle pour leur auteur, on voit ce genre de sentiment (qu’on peut résumer par “c’était mieux avant !” dans TOUTES les couches de population dont sont originaires les auteurs, pas seulement la fameuse “middle class”, très loin de là. les photographes populaires et les grands auteurs latins, les auteurs de théâtre de boulevard et les cinéastes de renom des années 50, les écrivains modernes et leurs équivalents de la renaissance, nobles ou tombés dans l’anonymat, les oeuvre collectives et celles de superstars. toutes expriment le même sentiment, la même position intellectuelle sur le changement du monde… selon eux 😀

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  4. Oui c’est une question intéressante. Il se peut qu’il y est une part de “c’était mieux avant” qui ne veut rien dire… Ca toujours été mieux avant…
    Mais bon par exemple pour le niveau des bacheliers en France. Dans les années 80, un ministre de l’éducation a décidé que 80% des jeunes devraient avoir réussir au bac à l’avenir. On était alors autour de 60%.
    Et effectivement si on regarde les chiffres on est passé pour le bac général de 65,9% de réussite en 1980 à 88,9% de réussite en 2009. (On peut voir les chiffre là http://fr.wikipedia.org/wiki/Baccalaur%C3%A9at_en_France)
    Est-ce que ça veut dire qu’il y a plus de jeunes qui méritent le bac ou que le niveau du bac a baisser pour atteindre les objectifs fixés par un ministre? J’ai dans mon entourage des jeunes de 15/20 très brillant au lycée, qui ne me paraissent pas pour autant être des kadors…
    J’aurais tendance à penser que mon bac avait plus de “valeur” que celui des jeunes de maintenant, parce qu’on était beaucoup moins nombreux en pourcentage à l’obtenir.. Mais bon tout cela est bien compliqué n’est-ce pas?

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    • C’est effectivement hyper compliqué 🙂 Mais ton histoire de 80% de passeurs de bac prouve exactement ma théorie: il y a 50 ans, 40% des jeunes n’allaient pas à l’université. Après le changement du bac dans les années 80, il y a soudain eu 20% de plus de gens QUI AUPARAVANT NE SERAIENT PAS ALLES à l’université qui s’y sont retrouvés! Donc le niveau de literacie des universitaires en général a chuté, non pas parce que les étudiants sont devenus moins bons mais parce qu’il y a soudain eu plus d’étudiants qui n’auraient peut-être pas dû être là et qui n’étaient probablement pas prêt pour survivre à l’université.

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      • tu présumes qu’ils ne sont pas prêts. tu le fais sur la base des anciennes méthodes. 20% d’élèves en plus qui selon les anciennes méthodes ne pouvaient pas aller à l’université et qui s’y retrouvent en sont en effet pas à leur place. mais s’ils sont mieux formés avec un changement de méthode ? alors ils ont probablement le niveau requis pour y rentrer. on l’a simplement donné à plus de monde.
        c’est un changement, que tu vois comme une baisse de niveau sur la base des méthodes précédentes qui sont ton point de référence :). Ce point de référence était déjà probablement très décrié par la génération qui t’a précédé, disant que c’était une perte de valeur terrible… selon son propre point de référence. :lol:. ainsi va la roue de la vie :D.

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        • “maintenant” concerne la partie “internet” uniquement. mais le copier coller comme travaux de facs, c’était un lu-recopié… depuis que les facs existent :D, depuis que des travaux sont à rendre, depuis que le monde est monde :D. il n’y a strictement rien de différent.
          le fait de ne pas faire ce qu’on vous demande, de chercher un biais pour accomplir la tache sans vraiment donner de soi, c’est humain surtout et donc, vieux comme le monde.

          pourtant, combien ont lu ce que j’ai marqué ci-dessus et pensé “oui mais au moins ils cherchaient dans des livres !” :D… parce que de votre point de référence chercher dans un livre vaut mieux que chercher sur internet, est plus difficile ou dénote d’une plus grande volonté de “faire” le travail :D. C’est vraiment une question de référentiel personnel et lié à une génération. Il est probable que les enfants de ceux à qui nous enseignons cette année n’aillent même pas voir sur internet, et leurs parents leur diront “moi au moins je faisais l’effort de chercher quoi écrire, de trouver des textes adaptés à copier voyons ! alors que votre génération est tellement fainéante ! votre niveau baisse” 😆

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          • et donc j’insiste, le point commun à toute ces sensations que “tout fout l’camp”, “y’a plus de jeunesse” “le niveau baisse” etc… C’est la fixation de nos valeurs personnelles par l’usage et l’expérience. Ce qu’on a expérimenté pendant une bonne partie d’une vie, les solutions qui nous on semblé fiables et solides après des tas d’essais, nous les considérons comme immuables. Ce n’est pas que nous ne pouvons pas voir le progrès, mais que nous avons la sensation de perdre quelque chose avec un changement, pas de gagner en richesse. C’est une question d’âge ou d’évolution personnelle (car on n’évolue pas tous au même âge. Ce n’est pas une question de classe sociale, d’époque ou de genre/de sexe. C’est une question de point de vue, et ça a aussi beaucoup à voir avec “chacun voit midi à sa porte” :D.

            c’est ce que j’enseignais à mes élèves : chaque être humain qui a vécu sur cette planète depuis l’existence des humains a vécu… à l’époque moderne. J’aurais pu ajouter : avec des parents qui étaient des vieux cons incompétents et des enfants qui sont idiots, désordonnés et bien moins intelligents qu’eux :D.

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  5. Personnellement, je trouve cette théorie intéressante … et super flippante !
    En tous cas, ce dont je me rends compte, ayant deux enfants scolarisés, l’un de 13, l’autre de 10 ans, c’est que l’enseignement part en live total, ma p’tite dame ! Les programmes sont aberrants de bêtise, de superflu et l’essentiel est complètement minimisé. En outre, ce qui manque à l’enseignement français, c’est le BUT, l’OBJECTIF … Dans quel but enseigne-t-on les matières aux enfants ?
    A quoi ça leur sert des racines carrées en 3ème, quand le gosse ne connait pas ses tables de multiplication, qui devraient lui servir toute sa vie ?
    Comment est-il arrivé jusqu’en 3ème ??
    Qu’est-ce qu’il en a foutre, le gosse, en 4ème, de la musique des troubadours du moyen-âge ? L’éveil … mouhais …
    Revenons au basique, déjà, ça sera pas mal …
    Personnellement, je suis une vieille peau de 40 ans intransigeante. NON, on ne traduit pas un texte d’anglais ou d’espagnol sur Reverso. Non, des recherches sur un thème ne se limitent pas à Wikipédia, non on n’écrit pas “sa va”, même pour un SMS …
    Et parfois, je pense à mes grands-parents, dont un était un italien naturalisé français, qui a quitté l’école à 10 ans et ne faisait pas une seule faute de français en étant dix fois meilleur que moi en math …
    Je pense à ma grand-mère qui a réussi son certificat d’étude en 3ème et qui a du quitter l’école, pour aider ses parents. Elle a pleuré toutes les larmes de son corps.
    Peut-être parce qu’à cette époque, l’école avait un intérêt pour les enfants. Ca représentait quelque chose d’important. Ca leur évitait aussi les corvées de la maison, parfois.
    Bref, je trouve qu’on a beaucoup perdu. Mais je suis un peu négative en ce moment … 🙂

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    • Pfiou… c’est là que je suis contente de ne pas avoir d’enfant parce que je ne supporterais pas de les laisser faire face à ce genre de bizarretés!! Je les éduquerais moi-même, à la maison… En même temps je me sens très triste pour les profs parce que je sais que ce n’est pas non plus de leur faute et qu’ils souffrent aussi de devoir faire les choses comme ça…

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    • Tiens, salut toi 🙂 Je stresse beaucoup de laisser les coquines seule, surtout Coquine No. 2 (j’ai peur pour ses reins). Et puis je déteste les avions, les aéroports, la sécurité, tout ça, et j’ai très mal au dos et aux jambes dès que je reste assise 10 minutes alors 8 heures d’avion plus les heures d’attente dans les aéroports et tout, ça me stresse beaucoup beaucoup beaucoup!

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  6. Moi aussi j’ai toujours entendu ces remarques sur la “baisse du niveau”. Depuis 20 ans, je n’ai rien constaté de tel. J’ai toujours des étudiants très limités dans les matières que j’enseigne, dont certains plafonnent malgé un travail personnel conséquent, et aussi des étudiants brillants, et tous les intermédiaires. J’ai constaté que l’avancement des études (licence, master…) ne réduit pas ces différences de niveau. Je trouve que ces jeunes ont un certain talent pour réussir à s’en sortir après avoir survécu à un enseignement secondaire archaïque qui impose à tous les enfants d’un même âge les mêmes programmes et les mêmes méthodes d’enseignement dans toutes les matières, au lieu de permettre à chacun d’évoluer à son rythme au mieux de ses possiblités. Sans parler des notes chiffrées qui n’offrent pas de lisibilité sur les compétences évaluées, et des programmes parfois irréalistes, notamment en mathématiques…

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    • Très intéressant tout ça, merci 🙂 Je ne suis jamais passée par l’enseignement français ni d’ailleurs l’enseignement traditionnel public, mais je dois avouer que ce que je vois et lis et entends à ce propos ne me donnerait pas envie d’y mettre mes enfants!! Enfin, c’est partout pareil semble-t-il…

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  7. ah… la nostalgie n’est plus ce qu’elle était….
    Et la technologie ne suit pas, vu que je récris de mémoire mon comme pas passé ce matin (écrit de mon iTruc)…

    La théorie est intéressante, interpellante en tout cas.
    Ce que j’entends c’est que le sens de l’effort n’existe plus tellement, que lorsqu’on échoue… on a encore une vie, une autre chance. L’échec a été “valorisé” au niveau des mots (c’est pas grave de redoubler, ça fera du bien, ça permettra plein de bonnes choses…) mais dans les faits, l’échec continue de faire mal. Et ce qui fait mal est politiquement incorrect, n’est-ce pas? Donc limitons ce qui fait mal, limitons l’échec et les risques d’échec… abaissons donc le niveau, que tout le monde ait le bac! (je rejoins Mahie sur ce coup…)

    En même temps, il y a une accélération de toutes choses… et l’on peut décemment se poser la question de savoir à quoi sert de savoir ses tables de multiplication lorsque j’ai dans mon sac à main/la poche arrière de mon jean le iTruc qui me permettra d’avoir la réponse si rapidement? A quoi sert l’écriture manuscrite (c’est pas une sorte de pléonasme?) lorsque je peux taper plus vite à mon clavier… sans avoir de crampe en plus? Et l’écriture liée? ah, la motricité fine… bien bien…
    Bref, comme Axelle, 2-3 ans en plus, mais avec des enfants du même âge, je me pose les mêmes questions…

    Je pense aussi que les parents “lambda” ont aussi nettement plus accès à l’information en général, et que du coup, les maîtres ont perdu beaucoup de leur autorité en matière de connaissances. Et sont donc moins mis sur un piédestal, et finalement moins respectés par leurs élèves… Sans parler des enseignantEs dans des coins de ville ou de cité où la seule autorité respectée porte ses bijoux de famille entre les jambes et pique au menton…

    Bref, tu n’es sans doute pas la seule à te poser des questions!

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    • Je vois je vois 🙂 Mon point de vue est plus universitaire que primaire ou secondaire, puisque c’est ce milieu que je connais le mieux, donc c’est très intéressant pour moi de connaître un peu mieux ce qui se passe ailleurs. Après tout, vos enfants seront mes étudiants dans quelques années, hehe!

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  8. catherine

    ce soir je ne comprends pas ce que tu as écrit, mais je vais lire tout ça à tête reposée demain!
    j’aimerais être à ta place pour stresser..les voyages, c’est ma seconde nature..je plaisante (à peine)
    bises!

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  9. linlin

    En tout cas bon courage dans ta lecture!! Efffectivement, pour tout résumé , l’on à le sentiment que le niveau baisse , mais tout à été dit et plein de facteur rentre en ligne de compte!! Ici, dans 5 jours , je serai dans l’avion via le Brésil!! 3h de vol avec le 1er ;9 heures avec le second! Et 2 h de route esnsuite ! Je stresse aussi , à cause de l’attente dans les aéroprts !! Mon chat sera en vacances aussi chez des amis ou il s’y plait enormément ! C’est déjà ça!

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  10. ça m’étonne que personne n’ait encore cité cette phrase fameuse : Children today are tyrants. They contradict their parents, gobble their food, and tyrannize their teachers. les enfants d’aujourd’hui sont des tyrans. ils contredisent leurs parents, engouffrent leur nourriture et tyrannisent leurs professeurs.

    le mot “aujourd’hui” prend toute sa saveur quand tu sais que c’est une citation de… Socrate 🙂 .

    (elle est souvent attribuée à socrate mais on parle aussi d’Ovide. Elle est de cette large époque sans que l’attribution soit ferme et définitive à mon avis. Elle est en tout cas citée dans le travail de plusieurs auteurs parlant de Socrate et dont la date n’est pas remise en cause :D).

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  11. Mel

    Vaste sujet. Sans doute les enfants d’aujourd’hui acquièrent-ils des compétences différentes. Je pense que tu as mis le doigt sur un point important : le niveau baisse sans doute mécaniquement du fait de l’absence de sélection et de l’accès du plus grand nombre aux études secondaires puis supérieures. Avant, pour envisager de poursuivre, il fallait être issu-e des classes dites favorisées, ou être boursier-ère. J’ai aussi une hypothèse (non vérifiée). Historiquement, l’enseignement obligatoire et donc les débuts de l’alphabétisation massive date de la seconde moitié du XIXème siècle dans les pays occidentaux, en France en tout cas. Dans un premier temps, donc, augmentation massive du niveau de “literacy” de la population. Avec fin de l’éducation obligatoire au fameux certificat d’études, qui se préparait en deux ans après la primaire je crois. Et des happy few qui vont directement au collège et passent le brevet. Puis des happy fewer qui vont au lycée et obtiennent le bac. Et enfin un petit nombre plus ou moins trié sur le volet qui fréquente l’université, les grandes écoles…
    Le niveau monte, c’est logique. Je visualise ça comme une courbe de Gauss (ortho ?). Il serait donc logique de penser que pendant une période (plusieurs décennies sans doute), la population maîtrisant les savoirs de base était nombreuse (et les conditions d’enseignement étaient meilleures, les profs reconnus et respectés, je ne sais pas si les programmes étaient plus cohérents, on peut le supposer) ; sans doute la valeur travail était-elle mise en avant. Mais il y a eu la fin des Trente glorieuses, les crises pétrolières, le chômage, une accélération des changements (la France, pour s’en tenir à elle, a longtemps été une société très rurale, donc les évolutions étaient sans doute plus lentes), une perte des repères…
    Bon, c’est peut-être n’importe quoi ce que je dis.

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  12. Mel

    Mais pour avoir eu des parents profs, j’ai constaté la dégradation de leurs conditions de travail au fil des ans, le fait aussi qu’avec la notion (a priori positive) de “collège pour tous” ils se retrouvaient avec des élèves qui relevaient parfois de la psychiatrie (et il suffit d’un seul pour foutre en l’air une classe), ou alors en très grande difficulté et qu’on faisait passer parce qu’on ne savait pas quoi en faire, etc. Il m’est arrivé de lire des rédactions et j’avoue que c’était assez effrayant.
    D’après eux, des bons élèves (et même des très bons), il y en a toujours, mais ce qui a augmenté, c’est le nombre d’élèves en grande ou très grande difficulté. Et ils avaient l’impression que les “moyens” étaient moins nombreux, comme si une faille s’était creusée.

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