Je suis allergique aux produits utilisés pour les anesthésies. Ce n’est pas très pratique quand on passe sur le billard tellement souvent qu’on arrête de compter*.
Ce qui se passe, à chaque fois, c’est que je suis hyper malade quand je me réveille, pendant exactement trois jours. Je vomis mes tripes, toutes les 30 minutes, non-stop. A chaque fois c’est la même chose. Le jour-même c’est l’horreur, la première nuit c’est l’horreur, le deuxième jour c’est l’horreur, la deuxième nuit je peux peut-être dormir deux ou trois heures, le troisième jour ça commence à se calmer, la nuit suivante c’est presque fini, et le quatrième jour, je revis. En plus, j’ai des douleurs intercostales terribles parce que j’ai plus rien à vomir et donc ça devient très douloureux très vite.
A chaque fois, je survis de la même façon: je compte les secondes et les minutes et les heures. Je SAIS que le quatrième jour, tout sera terminé. Alors je compte sans m’arrêter, 1, 2, 3, 50, 51, 52, 53, 60, 1, 2, 3… Cinq minutes! Vingt-cinq minutes (attention, je vais bientôt vomir!). Trente minutes (hop, je vomis). 1, 2, 3, 4, 5… Deux heures… Plus que cinq heures avant la fin de la première journée… Encore 10 heures avant la fin de la deuxième journée! 1, 2, 3, 4, 5, 59, 60, une minute… deux minutes… Allez, j’arriverai peut-être à dormir un peu pendant la deuxième nuit! Une heure entière sans vomir, quel bonheur! 1, 2, 3, 4, 5…
La seule raison pour laquelle je survis à cet enfer c’est que je sais exactement comment ça va se passer et combien de temps ça va durer.
J’aimerais que la vie soit toujours aussi facile. J’aimerais savoir quand j’arrêterai de pleurer Sosso et quand j’aurai oublié Bob et Guillo et James, par exemple. J’aimerais savoir quand John trouvera un boulot ailleurs et quand Viggo arrêtera de me faire chier. J’aimerais aussi savoir si un jour quelqu’un m’aimera et quand, comme ça l’attente sera moins difficile et je pourrai compter sans m’arrêter: 1, 2, 3, 4… 96 heures, 97 heures… 13947 jours, 13948 jours, 13949 jours…
* Full disclosure: la dernière fois c’était en 2001, ça n’arrive heureusement plus très souvent ce genre de truc.
oh comme je te comprends..les 7 derniers mois j’ai été opérée 2 fois, mais je n’ai pas souffert autant que toi..je suis vraiment désolée pour toi..j’espère que tu ne repasseras pas sur la table avant longtemps!
pour le reste, si seulement c’était aussi facile de deviner..tu oublieras tous ces boy-friends quand tu auras trouvé le bon, je suppose?
est ce que le 1er mai est férié chez toi?
bonne journée
bises bretonnes!
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Non, le 1er mai n’est pas férié ici, j’ai lu et noté 15 dossiers de candidature pour une nouvelle secrétaire, aujourd’hui. Bises à toi aussi 🙂
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Quelle horreur… un puzzle pour les anesthésistes aussi!? j’espère qu’en 12 ans des progrès et découvertes ont été faits… (je demande à mon mari et je te redis!)…
Pour le reste, les choses arrivent quand elles doivent, ni plus tôt, ni plus tard. C’est nous qui sommes impatient(e)s… et souffrons. Dans la perspective du long terme (très long, comme je t’en avais parlé ;)!), tout devient relatif!
Au lieu de te réjouir de qqch pas encore arrivé, essaie de te réjouir du temps présent! Une minute à la fois ;)!
Je t’embrasse fort!
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Ben… comment dire… le temps présent il est un peu merdique, là, en ce moment précis 😉 Je t’embrasse aussi!
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je me suis fait opérer deux fois, une fois en 87 ou j’ai été malade comme un chien, après, et il y a trois semaines ou je me suis portée tout à fait comme un charme. Je n’ai jamais fait d’allergie, mais je crois en revanche que les produits, et surtout le monitoring ont vachement évolué. La façon de bien savoir où en est la personne, la façon de donner des doses fines en fonction de son métabolisme etc, je crois que c’est bien mieux. En tout cas, j’ai vraiment vu la différence…
je ne te souhaite pas de te faire opérer, c’est clair, mais si tu le devais vraiment, je crois que tu verrais la différence aussi !
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Contente que ça se soit mieux passé pour toi la dernière fois!!!
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Je te sens vraiment malheureuse et comment dire … celà me fait de la peine !
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Exact same feeling, verO…
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Merci pour le petit mot, verO, ça me fait du bien de savoir que mes amis pensent à moi 🙂
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on t’aime fort chère cousine ! et on est content d’avoir récupéré l’adresse de ton blog ; Samuel nous en parlait non stop depuis plus de 2 semaines, sauf qu’on n’avait pas internet pendant les vacances !!
bises
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Salut les cousins, grosses bises à vous tous!!
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Ce sont des jours comme ça où on se dit qu’Internet est génial mais a ses limites. Allez, viens boire un café à la maison ou quelque chose de plus fort.
Ce n’est peut-être pas ce dont tu as besoin en ce moment, mais nous on t’aime. On te lit et on te soutient. Et ça nous fait mal au coeur quand tu n’es pas au top.
Hug.
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Merci ma coupine, j’adorerais aller boire un café (ou quelque chose de plus fort) avec toi, c’est exactement de ça dont j’ai besoin en ce moment 🙂
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À défaut de billet pour cancun, je t’enverrais bien une boîte de mouchoirs et un sac en papier (pour le vomi), mais ça va faire un peu cheap, je crois…
Bon courage
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Je suis complètement d’accord avec toi. On peut supporter énormément de choses quand on en connaît la durée et que l’on en connaît la fin.
Sinon je partage la phrase de verO : “Je te sens vraiment malheureuse et comment dire … celà me fait de la peine !”
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