c'est pas moi je l'jure!

prendre un enfant par la main

Quand j’habitais en Utah, il y a très longtemps, j’ai lu l’histoire d’un couple qui adoptait des enfants abandonnés par leurs familles parce qu’ils allaient mourir de graves maladies. En lisant cet article, je me suis dit que j’aimerais bien faire ça un jour, comme je n’ai jamais voulu “faire” d’enfant moi-même.

Et puis le temps a passé et j’ai mené ma petite vie égoïste.

En novembre dernier, j’ai écrit ce post qui était beaucoup plus sérieux qu’il n’y paraissait, et quelqu’un m’a recommendé d’adopter des enfants.

Et puis début juin, j’ai fait ce petit voyage à Fort McMurray avec mon amie et collègue Katrina. Pendant cinq heures de voiture à l’allée et cinq heures de voiture au retour, nous avons eu le temps de parler de beaucoup de choses. En particulier, nous avons parlé de son fils, sourd, qui termine ses études de psychologie à l’université, et aussi de Jane, la jeune fille de 18 ans, sourde, qui vit chez eux depuis quelques mois. En plus d’être sourde, Jane souffre du syndrome d’alcoolisation foetale et donc ne peut pas vivre seule (et elle a plus ou moins été rejetée par sa famille). Katrina et sa famille n’ont pas “adopté” Jane, mais ils lui offrent un toît, une vie de famille, et un soutient quotidien pour terminer le lycée et vivre une vie à peu près normale.

L’organisation qui organise ce genre de soutient pour les jeunes en difficulté (entre 13 et 22 ans) propose plusieurs modèles de vie, suivant les difficultés de ces jeunes. Par exemple il y a des group homes où plusieurs jeunes vivent ensemble avec quelques personnes qui travaillent là à plein temps. Il y a aussi ce que fait mon amie Katrina, d’accueillir une jeune chez elle pendant quelques mois, ou quelques années. Et puis il y a certains jeunes qui ne peuvent vivre une vie “normale” que quelques jours par semaine, le week-end, par exemple, ou qui ont besoin d’un endroit temporaire parce qu’ils traversent une période de transition vers plus d’indépendance, par exemple.

Ce matin, donc, je suis allée chez les Commissionaires (je ne savais pas ce que c’était jusqu’à ce matin!) pour demander un criminal record check (pour vérifier que je ne suis pas une criminelle), et ensuite je suis allée demander un child intervention record check au Child and Family Services de l’Alberta (pour vérifier je ne sais pas quoi). Et puis j’ai rendez-vous le 8 juillet avec une responsable de l’association qui s’occupe des placements temporaires et à courts termes de ces jeunes. Je ne suis pas aussi courageuse que ma copine Katrina (qui fait ça depuis des années). Je vais commencer par quelques week-ends, une semaine par-ci, par-là peut-être, et voir comment ça se passe.

Après tout, comme l’a si bien dit Eleanor Roosevelt, It is not fair to ask of others what you are not willing to do yourself. (J’aime aussi beaucoup cette autre citation d’elle: A woman is like a teabag: you can’t tell how strong she is until you put her in hot water!” Je suis peut-être plus forte que je le crois…)

path

20 comments

  1. je t’admire énormément! ta vie va changer..tu en retireras beaucoup de bienfaits..pour toi et le jeune que tu vas accueillir..
    bises respectueuses!

    {PS tu ne voudrais pas m’adopter?? nan je plaisante! ha ha }
    {cette Eleanor Roosevelt, c’était une sacrée bonne femme!!}

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  2. Ygaëlle

    J’ai en partie vécu ce type de relation, et des très proches y sont encore engagés.
    Le plus difficile n’est parfois pas là où l’attend.
    Je parlais justement de cela ce we. Le quotidien avec des enfants est parfois fatigant, stressant, culpabilisant, plein de doutes ou tellement £%ùµ$§#@|& qu’on a envie de les jeter par la fenêtre. Quand ce sont les nôtres, et bien on ne peut pas, ce seront toujours nos enfants ! Mais les enfants des autres, haaa, et bien, on pourrait les jeter par la fenêtre, dire qu’on en veut plus. Et c’est le choix de garder la relation, de garder le lien, de laisser la porte ouverte et la fenêtre fermée qui va parfois être le geste le plus fort pour eux et le plus difficile pour nous. Je peux ne plus aimer un enfant “étranger” mais le mien je l’aime toujours. Et c’est sans doute un grand paradoxe, car mon enfant, lui, sait déjà qu’il est aimé. Bon, ça mériterait plus qu’un commentaire à un post..
    C’est une aventure fabuleuse, celle du choix d’aimer (en donnant à ce verbe le contenu que l’on souhaite 🙂
    Félicitations !

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  3. linlin

    Félicitations pour cet élan de générosité ! Je pense que cette aventure va vous apporter à tous les 2 et en plus avec une calinette qui devrait apprécier une nouvelle vie à la maison!

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  4. E.

    Waouh! Tu m’impressionnes encore plus que d’habitude sur ce coup-là 🙂
    J’espère que cette expérience, aventure sera très enrichissante pour toi et pour l’enfant (ado) que tu aideras. Bravo et félicitations!

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  5. Bravo! j’ai eu la chance d’en fabriquer 3 moi même mais peut être que dans le cas contraire on aurait essayé cette expérience….ceci dit, essayé n’est pas le bon terme, car je pense que ça devient très difficile de revenir en arrière quand on a pris ce genre de décision….tu as raison de commencer par des week ends pour faire connaissance car l’engagement pris ne peut à mon avis plus être remis en cause après un certain temps…..ces jeunes déjà jetés une ou plusieurs fois ressentent à nouveau tout comme un abandon…..

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  6. fleur d'avril

    Une citation d’ E. R. que je pratique chaque jour : Do one thing every day that scares you. Des fois c’est plus que one thing, et cela m’aide. Il s’en passe des choses dans ta vie, je t’admire !

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  7. samantdi

    Tu n’auras rien à faire de l’admiration des gens, mais tu recevras beaucoup de la personne que tu aideras, et ta vie en sera transformée… Bon courage, car il en faut aussi, mais tu n’en as jamais manqué.

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  8. Anonymous

    Inutile de sauter dans l’eau bouillante comme le tea bag hein ? un conseil : démarrez prudemment, occasionnellement, la charge émotionnelle peut être plus importante que prévue…..

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  9. Alors, là, je te félicite ! Quelle belle et courageuse décision; J’ai toujours voulu adopter, en plus de mes enfants. Je n’ai pas suffisamment de cran pour m’occuper d’enfants à lourds problèmes. Mais je me suis tjs dit qu’adopter un enfant, c’est lui donner une chance d’avoir au moins, une vie stable.
    Bravo. Bravo. Bravo.

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Merci pour vos commentaires que j'adore :)