c'est pas moi je l'jure!

partir sur un bateau blanc

Si je quittais ATPN ça serait pour deux raisons seulement:

1) l’hiver: les difficultés à cause de la glace et du point numéro 2.

2) le anti-handicap vu par ATPN: l’autre jour, je suis allée au cinoche, et dans le parking souterrain il y avait deux places handicapées. Un énorme pick-up truck était garé sur l’une des deux places qui n’était handicapé visiblement que du cerveau. Je suis allée voir le monsieur à qui on paye le parking, dans sa petite cabine, pour lui demander s’il allait faire quelque chose et il a dit que non, il ne pouvait rien faire, ce parking était une propriété privée donc les flics ne pouvaient pas mettre de PV sur ce pick-up. (J’aurais dû lui demander si les flics pouvaient faire quelque chose, alors, si je cassais le par-brise du connard!) Je reçois ce genre de “tu me déranges, fous-moi la paix et reste chez toi au lieu de me faire chier!” beaucoup trop souvent et ça me démoli complètement, mentalement. Ce n’est pas nouveau, ça fait depuis que j’ai déménagé ici que j’en prends plein la gueule comme ça, régulièrement, et j’en ai vraiment, vraiment marre.

Raisons moins importantes mais quand même:

1) départ à la retraite de mes deux meilleures amies l’été prochain.

2) la distance du reste du monde.

Ne sont pas des raisons pour partir:

1) les emmerdeurs au boulot (il y en a partout).

2) la ville pas mal chiante (on s’y habitue).

3) coût de la vie (j’ai assez d’argent pour vivre confortablement, finalement).

Raisons pour lesquelles je ne veux pas partir:

1) j’aime mon boulot.

2) magnifique appartement.

3) magnifique hiver.

4) job relativement permanent (tenure) très difficilement trouvable ailleurs.

4) fatiguée de devoir me refaire une vie à un nouvel endroit, me prend une énergie folle et plusieurs années à chaque fois.

5) je déteste déménager.

C’est difficile d’évaluer le pour et le contre. Compter les raisons dans chaque catégorie ne suffit pas, parce que certaines raisons sont plus importantes que d’autres. Par exemple l’histoire du handicap me bouffe complètement la vie pratiquement tous les jours. Et l’hiver est rude et long mais ce n’est pas ça le problème, le problème c’est que je n’ai pas les moyens de le vivre à peu près correctement. Chaque jour est une lutte (et/ou une chute).

Bref, je n’arrive pas à me décider ni dans un sens ni dans l’autre.

2 3 4

54 comments

  1. C’est vrai que c’est difficile de changer de vie, comme tu l’as fait deja plusieurs fois, de tout recommencer, de se refaire un trou. En meme temps, tu es loin des tiens non? Je sais que tu es habituee a la vie nord-americaine ou les distances dans les familles ne veulent plus dire grand chose, mais peut-etre qu’etre plus pres de ta famille te ferait du bien?

    (je dis ca, je me mele vraiment de ce qui ne me regarde pas…)

    Like

  2. chacun de nous derrière l’écran a des conseils pour toi, mais personne n’est à ta place..
    difficile de vivre dans une ville si franchement anti handicap, je le comprends! es tu capable de le supporter encore (très) longtemps?
    donne des notes sur 20 à chaque raison de rester ou partir..et additionne..tu seras peut être étonnée du résultat!
    et surtout il faut trouver l’Endroit où tout serait idéal pour toi, vie quotidienne, boulot etc..
    courage!
    bises de Bretagne!

    Like

  3. Val Làô sur la Colline

    Je suis de l’avis de Catherine : donner des notes à chaque point est sans doute une bonne façon de faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre. Mais nous là, on ne peut pas t’aider ! On n’est pas à ta place, et nos aspirations ne peuvent pas être transposées à ta situation.
    Cela dit, je pense que cette histoire du rejet du handicap est abjecte.

    Like

  4. Ce bureau ressemble terriblement à… un bureau. Et si tu commençais par le personnaliser un peu plus, juste pour changer un peu d’ambiance?
    Pour le reste, ma foi, personne ne peut se mettre à ta place pour prendre quelque décision que ce soit.

    Like

  5. Mel

    Si tu n’arrives pas à trancher maintenant, c’est probablement que tu n’es pas prête à partir. Laisse mûrir, un jour la décision (de partir ou de rester) t’apparaîtra comme une évidence. Enfin, ce n’est que mon humble opinion. 🙂

    Like

      • Je ne voulais pas te vexer, désolée. Quand j’ai fait ce genre de liste, je me suis toujours rendue compte, après coup, que les réponses pointées vers ce que j’avais déjà décidé sans l’assumer complètement. Mais ce n’est peut être que moi…

        Like

        • Tu ne m’as pas vexée, pas de soucis 🙂 Je te posais réellement la question parce que je ne vois sincèrement pas dans quel sens ma liste est orientée et je suis d’accord avec toi, les listes sont souvent orientées sans qu’on s’en rende compte. Si j’ai paru impatiente dans quelques réponses c’est que ça fait des années que je parle de ces problèmes en Alberta (qui ont commencé là: https://cestpasmoijeljure.com/2009/11/04/au-bar-des-naufrages/) et certaines personnes semblent encore penser que j’exagère ou que je ne sais pas de quoi je parle ou qu’il suffit que je décore mon bureau ou que je regarde le bon côté des choses pour que ça “passe”…

          Like

  6. Axelle

    Tu sais, des connards qui se garent sur les places handicapés, il y en a partout. Si tu viens dans le sud de la france, où j habite, je t assure que l incivisme de 80 pour cent des gens te rendra malade, comme il me rend malade, parfois.

    Like

  7. laurence

    mais elle est où ta théière ou ta machine à expresso ? hum ? impossible de vivre sans cela ! je comprends que ces comportements inciviques te hérissent le poil mais tu ne serais pas sûre de ne pas vivre la même chose dans une autre grande ville… c’est vrai que l’éloignement ou le long hiver peuvent peser à la longue mais tu as listé toi-même toutes les choses que tu devrais mettre en branle pour changer d’endroit… un jour peut être si ça commençe à germer dans ta tête , pas tout de suite sûrement… des bisous et poste plein de photos mortecouille !

    Like

  8. Un seul écran d’ordinateur, et en plus tout petit !!! C’est très peu. Je travaille toujours avec deux grands écrans, au bureau et chez moi. Çà permet d’avoir directement sous les yeux de nombreuses informations (par exemple plusieurs emails, sites WEB, cartes conceptuels, article, document en cours de rédaction…) et d’être plus, je crois, efficace et en tout cas de travailler de manière plus confortable.

    Like

  9. N

    C’est bien de faire des listes surtout parce que si tu te décides à partir, tu auras un moyen réel de te souvenir des raisons qui t’on fait partir. On a toujours tendance à idéaliser là où on n’est pas. Par exemple, j’ai de très bons souvenirs de mes années au Canada, mais quand ma nostalgie me prend je tâche de me rappeler de L’HIVERS (dans tous mes bons souvenirs c’est l’été… ha ha) et tout à coup, pouf!, je suis très heureuse là où je suis! :mrgreen: Tout est question de perspective.

    Like

  10. Moi qui suis aussi en situation de handicap et qui voulais partir au Canada (à Toronto) pour mes études, je suis toute stressée maintenant.. Je pensais que les Canadiens étaient plus “sympatiques” que les Français (sans faire de généralités bien sûre) !

    Like

  11. La zia

    pour les parkings, prévoir une feuille+ gros marqueur et laisser un message sous les essuies-glaces, ça marche ! les gens ne pensent même pas que des handicapés puissent conduire une auto ! je t’assure….

    Like

    • Pas besoin de m’assurer, ça fait 40 ans que je m’en rends compte…

      Et les messages sur le par-brise ça ne me rend pas la vie plus facile à digérer et ça ne change rien à l’opinion du connard qui s’est garé sur ma place!

      Like

  12. pile ou face

    Tu as encore l’âge qui peut te permettre de refaire ta vie, car tu as encore de la souplesse. Avec l’âge cela devient terrible de changer même des habitudes simples, et je ne trouve quand même pas ta ville très passionnante. Tu as connu mieux. Bon, tu as prouvé que tu pouvais résister au pire climat et au pire isolement, tu peux partir sans honte. Et tu aurais plus de visites, même si tu es seule, dans un environnement plus attrayant…Quant au handicap, je te comprends. Quand je rentre dans un magasin, je lis dans les yeux des vendeuses un désintérêt total, ou un mépris, elles savent bien à combien s’élève mon compte en banque rien qu’en me voyant….Des parias, il y en a de toutes sortes…Partout. Je crois que l’hiver si rude ne permet pas aux habitants de développer l’esprit subtil qu’on connait en Provence, pour parler de la douce France…Et au fond de toi, tu connais déjà la réponse, non ?

    Like

  13. linlin

    En effet, difficile de se mettre à ta place !! Je ne pense pas que ton problème de place par rapport au handicap soit différent en France ! Moi aussi dans le sud comme Axelle et je pense comme elle !! Il est certain que la balance la plus importante est le travail et il est dans la colonne ” ne pas partir” ! Je ne t’aide pas plus que les autres , mais le choix n’est pas facile non plus !! Courage en tout cas déjà pour l’hiver bien installé chez vous !

    Like

  14. pile ou face

    Pas seulement mes fringues , mais aussi mes cheveux, mon absence d’escorte, mes demandes modestes, mon âge canonique, mon attitude de perdante, bref, des parias il y en a de toutes sortes, et encore… Je promène un monsieur en fauteuil roulant et j’ai de nombreuses occasions de me rendre compte combien sa vie est diificile. As tu déjà vu un comptoir destiné à quelqu’un comme lui? On lui parle d’en haut, on lui prend sa carte et on lui fait son code, bref, l’horreur.

    Like

  15. Patton

    Le piége de ce genre de questionnement blogueste est que … quelque soit le conseil empathique donné … on se fait envoyer sur les roses si ça ne va pas dans le bon sens du rédacteur . Donc , il vaut mieux s’abstenir .

    Like

Merci pour vos commentaires que j'adore :)