c'est pas moi je l'jure!

pianolude

Jouer de la clarinette n’est pas une sinécure. Mes mains, mes poumons, mes pauvres lèvres, et mon cerveau doivent faire une sacrée gymnastique pour “traduire” mes connaissances musicales sur ce nouvel instrument! Mais ça me plaît toujours autant, et même si mes progrès sont plus lents que je le souhaiterais (c’est pas demain que je vous joue le p’tit concerto de Mozart), même si je suis souvent hyper frustrée par mon manque d’agileté et de mémoire et de souffle, je trouve que je ne suis quand même pas complètement nulle! Alors après mes six premiers cours, je viens de payer pour les six prochains (je prends deux cours par semaine sinon j’ai trop de questions et mes progrès sont trop lents).

A jouer. Bientôt. Dans 5 ou 10 ans.

A jouer. Bientôt. Dans 5 ou 10 ans.

Plus je joue, et plus je découvre des choses intéressantes à propos de cet instrument, par rapport à mes expériences au piano, à l’alto, et au chant chorale:

– Une truc que je trouve très dommage c’est que je ne peux pas chanter en même temps que je joue de la clarinette. Au piano et au violon, il m’arrivait souvent de jouer et de chanter (ou pester) en même temps.

– L’autre truc hyper triste et qui me manque terriblement, c’est que quand je joue de la clarinette, je ne peux pas m’accompagner au piano. La clarinette, c’est une seule note à la fois! Et je ne peux pas jouer un accompagnement et l’enregistrer pour jouer par-dessus avec ma clarinette, puisqu’il faut des partitions spécialement transposées pour la clarinette en si bémol! Je trouve ça très ascète et austère. On ne peut même pas faire de quatre mains comme au piano!

Construction de table

Construction de table, ça avance!

– Quand on joue, il est aussi impossible de compter en même temps pour le rythme, 1 2 3 4, 1 2 3 4, etc. On peut le faire dans sa tête mais c’est beaucoup moins facile que de compter à haute voix.

– Un truc marrant, c’est qu’il est impossible d’exercer les deux mains séparées à la clarinette. Au piano, très souvent, je jouais les mains séparées jusqu’à ce que chaque main ait mémorisé le truc, que ça soit devenu automatique, et ensuite seulement je jouais les deux mains ensemble.

– Au piano, les deux noires proches l’une de l’autre sont toujours les mêmes notes et SEULEMENT ces notes, et chaque note ne peut être joué qu’à un seul endroit — à la clarinette, chaque trou et clapet peut être utilisé pour faire plusieurs notes différentes, et chaque note peut être faite de plusieurs façons différentes.

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– Le piano est visuel, on voit ses doigts, on voit chaque touche, la distance entre chaque demi-ton est la même physiquement partout, les touches noires et blanches sont bien visibles et toujours dans le même ordre de tout en haut à tout en bas, et en regardant le placement de ses mains et doigts, on peut avoir une idée de la tonalité de ce qu’on joue et de si c’est dans les graves ou les aigus. Pas avec la clarinette!

– Le piano est symétrique et mathématique — en fait je viens de me rendre compte que comparer le piano et la clarinette c’est comme de comparer les distances en centimètres et kilomètres et en miles et pouces: à la clarinette, les notes de chaque octave ne sont pas à la même place, les doigtés pour chaque note à chaque octave pas les mêmes, c’est mon plus gros problème!

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– Petit truc énervant: au piano et à l’alto, quand je commençais à travailler un morceau, je notais les doigtés facilement (1, 2, 3, 4, 5 pour chaque doigt) alors que là c’est vraiment plus compliqué de noter “clapet du sud-ouest du petit doigt de la main droite” par exemple, et je pouvais aussi tenir le crayon dans ma bouche pour m’empêcher de le perdre. Là, c’est plus difficile!

– Dernière observation (pour le moment): le piano c’est pratique, pas besoin de l’emporter avec soi (et parfois l’oublier en allant à son cours, hum!). C’est plus facile et rapide de s’asseoir au piano et jouer quelques notes comme ça, en passant, sans avoir à monter et démonter le bestiaux à chaque fois, le nettoyer (ça crachouille, ça crachouille, un vrai bonheur!), et le ranger. Mais c’est sûr que c’est plus facile d’emporter sa clarinette avec soi en vacances pour s’exercer dans le TGV et dans sa chambre d’hôtel, par exemple.

Sac offert par ma Zia, absolument parfait pour ma clarinette!

Sac offert par ma Zia, absolument parfait pour transporter ma clarinette! (l’intérieur est doublé de tissu avec plein de jolis petits poissons!)

23 comments

  1. La zia

    Oh quel joli sac ! Et édition unique mondiale….. La fille d’une amie joue de la clarinette sur un CD de jazz spécialement enregistré sans la partition clarinette qu’elle a sous les yeux. Sublime résultat. Un vrai quartet de jazz chez soi. Sa prof de conservatoire qui lui a donné partitions et CD. Ça doit se trouver en ligne…

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    • J’en suis pas encore là, malheureusement. Je n’arrive même pas à passer de si à do, malgré 2 semaines d’exercises rien que pour ça, haha!!! Ton sac est 100% parfait, exactement de la bonne taille pour ma clarinette, avec des lanières assez larges et douces pour ne pas me pincer ou me faire mal aux épaules, léger mais solide, et en plus super joli 🙂

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    • Ben oui mais la guitare c’est pas facile non plus à jouer, et en plus ça fait très mal au poignet gauche, et c’est un peu grand à transporter 😉 Donc pas encore l’instrument idéal. Je pense au piccolo…

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    • Ce n’est pas une critique, je pense que quelqu’un qui a joué pendant longtemps de la clarinette aurait les mêmes problèmes (inversés) en commençant le piano, ce sont juste des instruments hyper différents, avec leurs inconvénients et leurs avantages 🙂

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    • Disons que le niveau où je me trouve actuellement est à la fois très pénible parce que tout est encore très moche et très difficile, mais en même temps, les progrès sont encore relativement rapides, donc c’est encore satisfaisant 🙂

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  2. alcib

    J’ai eu une voisine, pendant sept ans, à qui je n’avais jamais parlé…
    Récemment, Rupert (mon bulldog anglais) s’en est fait une amie et nous a présentés l’un à l’autre.
    J’ai donc appris qu’elle venait d’ATPN, avait vécu à New York avant de s’établir à Montréal.
    J’ai aussi appris qu’elle jouait de la clarinette, du piano…, qu’elle compose et chante, du classique et du populaire.
    Elle vient de partir s’installer à Toronto (elle est anglophone) où elle espère pouvoir plus facilement démarrer une carrière de chanteuse… Avant de partir, elle a confectionné pour Rupert un joli petit lit sur lequel il s’est empressé de… faire pipi 🙂

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  3. Estelle

    oui je confirme qu’on a les problèmes dans le sens inverse quand on essaye de jouer du piano avec un bagage clarinette. Au point que j’en avais conclu que la clarinette c’est vaaaachement plus simple et qu’on a bien moins de mérite à savoir en jouer. Comme quoi …

    – Une truc que je trouve très dommage c’est que je ne peux pas chanter en même temps que je joue de la clarinette. Au piano et au violon, il m’arrivait souvent de jouer et de chanter (ou pester) en même temps.

    -> oui, mais si tu veux réussir à passer dans l’aigu (du fameux si au do et surtout après), tu as intérêt à “chanter” dans ta clarinette. Je sais pas comment expliquer ça “scientifiquement”, mais je suis à peu près sûre que ma gorge et ma bouche changent légèrement de position. Désolée, il est 6h du mat, je vais pas essayer de sortir la bête maintenant pour mieux comprendre ce dont je veux parler 🙂

    – L’autre truc hyper triste et qui me manque terriblement, c’est que quand je joue de la clarinette, je ne peux pas m’accompagner au piano. La clarinette, c’est une seule note à la fois! Et je ne peux pas jouer un accompagnement et l’enregistrer pour jouer par-dessus avec ma clarinette, puisqu’il faut des partitions spécialement transposées pour la clarinette en si bémol! Je trouve ça très ascète et austère. On ne peut même pas faire de quatre mains comme au piano!

    -> c’est ce qui me manque depuis pas mal d’années, et qui fait que je joue peu (même si en ce moment je participe à un quintette classique, mais je vais devoir arrêter). Faut trouver d’autres gens pour jouer ensemble, ce qui forcément implique un certain niveau de base (et du temps, un moyen de transport, un planning …). Sinon sur les morceaux vraiment simples, tu peux essayer de les jouer en transposant à vue, il “suffit” de jouer un ton au dessus 😀 et là pour le coup c’est chouette d’avoir un synthé ou un machin électronique ou d’un simple bouton tu décales tout le piano d’un demi ton. Ce qui est dommage pour moi, c’est que mon cher et tendre maîtrise certes ce machin, mais par contre il est complètement autodidacte et à toujours joué seul dans son coin, du coup il n’est pas à l’aise du tout avec le fait de jouer avec d’autres. Je vais en conclure un truc positif pour la clarinette : ça te pousse à aller trouver d’autres gens avec qui jouer, parce que c’est vachement moins drôle seul-e qu’avec un instrument plus “complet” que le piano :p

    – Quand on joue, il est aussi impossible de compter en même temps pour le rythme, 1 2 3 4, 1 2 3 4, etc. On peut le faire dans sa tête mais c’est beaucoup moins facile que de compter à haute voix.

    c’est à ça que servent les pieds … ou les métronomes. C’est marrant, du coup battre la mesure me semble facile mais j’ai jamais imaginé compter les temps (sauf quand faut attendre plusieurs mesures de pause pendant que d’autres jouent)

    – Un truc marrant, c’est qu’il est impossible d’exercer les deux mains séparées à la clarinette. Au piano, très souvent, je jouais les mains séparées jusqu’à ce que chaque main ait mémorisé le truc, que ça soit devenu automatique, et ensuite seulement je jouais les deux mains ensemble.

    -> pour moi t’es juste en train de m’expliquer pourquoi y’a deux voir trois fois plus de boulot au piano qu’à la clarinette !
    au final, le seul moyen pour “mâcher” le travail et avancer petit à petit, c’est de jouer lentement au début, et de n’accélérer qu’avec une certaine maîtrise (sous entendu quand ton cerveau gère et se passe de ton avis conscient pour bouger les doigts).

    – Au piano, les deux noires proches l’une de l’autre sont toujours les mêmes notes et SEULEMENT ces notes, et chaque note ne peut être joué qu’à un seul endroit — à la clarinette, chaque trou et clapet peut être utilisé pour faire plusieurs notes différentes, et chaque note peut être faite de plusieurs façons différentes.

    -> oui, fin ça va, y’a pas 36000 versions de chaque note non plus (et certaines n’en ont qu’une). Pour la pire d’entre elle, il y en a 5, mais c’est vraiment l’extrême. J’avais du jouer un morceau de musique contemporaine qui les exploitait toutes et je trouvais ça horrible 🙂 Mais je conçois qu’il est pas forcément facile de passer d’une logique de touche à une logique de “note” avec un doigté premier et une variante, et où il n’y a aucun intérêt à s’inquiéter de ce que fait une clé en particulier vu que comme tu le dis, ça va dépendre des cas.

    – Le piano est visuel, on voit ses doigts, on voit chaque touche, la distance entre chaque demi-ton est la même physiquement partout, les touches noires et blanches sont bien visibles et toujours dans le même ordre de tout en haut à tout en bas, et en regardant le placement de ses mains et doigts, on peut avoir une idée de la tonalité de ce qu’on joue et de si c’est dans les graves ou les aigus. Pas avec la clarinette!

    -> du coup je trouve beaucoup plus dur de déchiffrer une partition au piano qu’à la clarinette, parce que je n’arrive pas à regarder la partition en continu et que je suis régulièrement obligée de vérifier ou je mets les doigts même si j’ai une vague idée d’où devrait se situer la touche. Sur une clarinette il y a une position “naturelle” pour chaque doigt qui ne se décale pas selon si tu monte dans l’aigu ou que tu descends dans le grave, du coup tu vois pas tes doigts, mais ils trouvent relativement facilement leur place.
    Pour les graves et les aigus sur la clarinette il y a deux (voir trois) plages, mais dans chacune, plus tu mets de doigts, plus c’est grave ! c’est facile ! :p

    – Le piano est symétrique et mathématique — en fait je viens de me rendre compte que comparer le piano et la clarinette c’est comme de comparer les distances en centimètres et kilomètres et en miles et pouces: à la clarinette, les notes de chaque octave ne sont pas à la même place, les doigtés pour chaque note à chaque octave pas les mêmes, c’est mon plus gros problème!

    -> si tu galère vraiment avec ça, essaye une fois un saxophone soprano… c’est la taille en dessous par rapport à l’alto qu’on voit partout, il est droit comme la clarinette (et probablement moins lourd qu’un alto). L’avantage, c’est que comme sur les autres, il dispose d’une clé d’octave( et non de douzième comme sur la clarinette, du coup les doigtés sont les mêmes) et au passage l’embouchure est probablement plus facile à gérer (faut surtout pas tendre le menton sur un sax, sinon tu sors rien comme note grave). Pour l’anecdote, ma mère joue de la flûte à bec, et il m’est arrivé de lui en emprunter, voir pour Noël on avait joué un petit truc ensemble. J’étais partie du principe qu’elle pouvait me filer n’importe quoi (elle a plein de modèles différents) parce que le doigté serait toujours un peu comme la clarinette, soit dans les graves, soit dans les aigus. Oui, sauf qu’au final, quand je lis un sol aigu, c’est pas spontané du tout de le jouer comme un do grave 😀

    – Petit truc énervant: au piano et à l’alto, quand je commençais à travailler un morceau, je notais les doigtés facilement (1, 2, 3, 4, 5 pour chaque doigt) alors que là c’est vraiment plus compliqué de noter “clapet du sud-ouest du petit doigt de la main droite” par exemple, et je pouvais aussi tenir le crayon dans ma bouche pour m’empêcher de le perdre. Là, c’est plus difficile!

    vive les aimants sur les crayons 🙂 ça ou les criterium pour pouvoir les accrocher
    et sinon bah … les gammes. C’est moche, mais c’est comme ça qu’on choppe les automatismes.

    – Dernière observation (pour le moment): le piano c’est pratique, pas besoin de l’emporter avec soi (et parfois l’oublier en allant à son cours, hum!). C’est plus facile et rapide de s’asseoir au piano et jouer quelques notes comme ça, en passant, sans avoir à monter et démonter le bestiaux à chaque fois, le nettoyer (ça crachouille, ça crachouille, un vrai bonheur!), et le ranger. Mais c’est sûr que c’est plus facile d’emporter sa clarinette avec soi en vacances pour s’exercer dans le TGV et dans sa chambre d’hôtel, par exemple.

    il y a deux trois ans, j’étais dans le métro entre deux gares de paris pour rentrer chez moi. J’avais ma clarinette dans mon sac de voyage et du coup un petit sac à dos à coté. Sur le quai non loin, il y avait un monsieur qui avait son sac de voyage, un truc de taille plus petite que le mien. Et à coté dans un sac…. sa contrebasse (bon, ok, je peux pas garantir que ce n’était pas “juste” un violoncelle, mais ça paraissait franchement immense). Vive la clarinette 😀 L’avantage du piano étant que tu en trouve partout j’ai l’impression, et que partager un piano, c’est vachement moins problématique qu’une clarinette ou autre instrument que tu mets en bouche. Par contre, le jour ou tu sais jouer au clair de la lune sur une clarinette, tu sais le jouer sur une flûte à bec ou sur un saxophone, et ce quelque soit le modèle (alto, soprano, ténor, basse…)

    sinon deux/trois trucs qui n’ont rien à voir avec ce post là, mais comme j’ai fait un pavé, on est plus à ça près (et désolée je suppose que parfois j’arrive bien après la bataille)

    – en éditeur de musique libre il y a muse score. Tu peux entre autre recopier une partition (et il propose un clavier pour cliquer sur les bonnes touches, parfois plus pratique que sur la portée), et la lui faire transposer directement. Pour tous les trucs où tu voudrais reprendre une partition d’alto …

    – un petit truc pour savoir à quelle sauce tu sera mangée niveau altérations à la clé, c’est facile, tu es à +2 en considérant que les bémols sont négatifs et les dièses positifs. Donc si une partition pour instrument en do a 3 bémols à la clé, tu en aura plus qu’un en transposant, si elle avait 1 bémol, tu aura un dièse, s’il y avait 3 dièses, tu en aura 5 etc… C’est pas la façon officielle de compter ça mais ça marche très bien 🙂

    – pour les douleurs au niveau de la lèvre basse, celle que tu dois bien tendre sur des dents avant d’écraser le tout avec le poids de la clarinette, rien de tel que le papier de cigarette. Une feuille pliée en 4 posée sur les dents du dessous et pouf, ça va vachement mieux. Ça ou comme moi des fausses dents, beaucoup moins aiguisées, ça aide aussi. Dans le même genre je pense que je vais finir par craquer et me trouver un embout pour le support sous lequel on glisse son pouce droit, parce qu’il prend cher aussi.

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