Mi-juin 2006, ma tante est venue me rejoindre depuis Paris, et ma soeur, enceinte jusqu’aux dents, a conduit pendant quatre heures depuis le Michigan pour passer quelques jours avec ma tante et moi dans l’appartement de mon champ de maïs.

On était un peu serrées dans ce petit appartement, avec en plus deux chats, et il faisait une chaleur à crever, mais ça ne nous a pas empêché de passer de très bons moments ensemble. La dernière fois qu’on était toutes les trois ensemble, c’était lors de notre épopée homérique à travers les Etats Unis, en 2002.

Bref, juin 2006. Je nous revois tous dans cette petite salle avec ma directrice de thèse à ma droite et à côté d’elle une autre femme de mon comité, et à ma gauche, le chef du département et un prof qui faisaient eux aussi partie de mon comité. Ensuite, tout autour de la longue table, il y avait ma soeur, ma tante, mes amis, des copains de classes, des collègues, d’autres profs de notre département, et deux profs du département de psychologie qui m’avaient beaucoup aidée avec mon projet de recherche. La petite salle était pleine à craquer et plusieurs personnes avaient dû rester debout.

Ma frangine, ma tante et moi, on avait préparé plein de bonnes choses à manger pour la “célébration de soutenance de thèse de doctorat” dont une éééééééééénorme pizza…. qui nous avait glissée des mains juste au moment où on l’apportait dans la voiture…

Je n’avais pas peur, je savais que j’était hyper bien préparée, que je pouvais parler de ma recherche pendant dix heures s’il le fallait, et que je serais entourée de profs et d’amis que j’aimais–en plus des 2,5 membres de ma famille venus exprès pour me soutenir!

J’ai présenté mon projet pendant 15-20 minutes, et puis les membres de mon comité m’ont posé des questions pendant une heure ou deux, et puis des gens du “public” ont aussi pu me poser plein de questions. Ensuite, tout le monde est sorti de la salle pendant que les quatre membres de mon comité ont papoté de leur dernier tournoi de golf de si j’avais fait du bon travail et étais digne de recevoir mon doctorat ou non. Au bout d’environ 30 minutes, la porte s’est rouverte, tout le monde est retourné dans la salle, et ma directrice de thèse ma félicitée, moi, Docteur CaSo pour la première fois de ma vie, devant tout le monde!

Et après on a tous bu plein de jus de fruits et mangé les flûtes au gruyère et déploré l’absence de pizza et puis dîné dans un resto italien sympa en ville.

Onze ans plus tard, en ce mercredi 28 juin 2017, c’est au tour de mon petit frère (qui a exactement onze ans de moins que moi) de soutenir sa thèse de doctorat, et j’aurais beaucoup aimé pouvoir être avec lui pour lui offrir une petite bière pour célébrer le troisième “docteur” de la famille (ma tante était la première et moi la deuxième)! J’espère que tout se passera aussi bien pour lui que ça l’a été pour moi et qu’il gardera d’aussi bons souvenirs que je garde de ce jour si spécial! Fingers crossed, mon frère que j’adore, et je te dis même déjà félicitations! parce que je suis sûre que tu vas t’en sortir brillamment ❤️