c'est pas moi je l'jure!

ma mère me disait

C’est atroce d’être si loin et de ne strictement rien pouvoir faire! Je ne peux ni aider ma mère ni mes frangin/frangines ni personne. Il y en a une qui peut sauter dans un avion quand elle veut, et les deux autres qui se dépatouillent là-bas jour et nuit du mieux qu’ils le peuvent dans des imbroglios médicaux et juridiques dantesques, et moi, là, je ne peux que rester ici et essayer de ne pas trop les déranger alors que je suis morte d’inquiétude et en même temps je ne veux pas qu’ils pensent que je les laisse tout faire… alors que c’est déjà le cas, pratiquement, bien malgré moi… De toutes les manières même si j’étais sur place je ne sais pas trop à quoi je pourrais servir, et partir maintenant alors qu’il ne me reste que deux semaines de cours ça ne serait pas génial côté boulot, et en même temps, continuer à bosser alors que tout s’effondre à grande vitesse là-bas, et me réveiller tous les matins huit heures plus tard que là-bas dans l’angoisse de la prochaine tuile, et passer des heures à texter et skyper et emailer et téléphoner et attendre sans pouvoir rien faire d’autre…

Mais on s’en fiche du boulot et de qui fait quoi et de qui dit quoi et de l’angoisse et des heures perdues. Ce qui est atroce c’est de se sentir comme pris dans une avalanche: ça va de plus en plus vite, on ne voit plus rien clairement, on essaye tous de s’accrocher à ce qu’on trouve sur notre passage mais on est de plus en plus déboussolés et perdus et secoués dans tous les sens et ça continue à s’accélérer et on perd complètement le contrôle de la situation. Et ça fait très très mal.

Et puis même de tout ça on s’en fiche. La seule chose importante dans l’histoire c’est de tout faire et même plus, pour notre mère. Et nos coeurs qui se brisent.

17 comments

  1. je n’écris que pour te dire que je pense sincèrement à toi, je t’envoie des tonnes de courage pour les semaines qui te restent avant de partir et celles que tu passeras en Suisse, et je pense à ta maman bien fort
    gros bisous

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  2. ddc

    Peut-être que tu peux déjà aider en cherchant des infos (médicales, juridiques, etc.) sur le web ou en faisant certaines démarches par email ou téléphone ?
    Je vois très bien ce que tu veux dire quand le corps est au boulot et que la tête est là-bas, pleine de préoccupations, à se poser des milliers de questions, le coeur serré d’inquiétude…
    Même sur place on se sent parfois impuissant hélas 😦
    Je t’envoie des câlins !

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  3. wam

    que dire ? tous les mots seront dérisoires.
    je pense à toi, à ta famille. j’espère que ton séjour suisse qui approche te permettra de te sentir un peu mieux.
    Je ne peux que t’envoyer mon soutien virtuel, mais c’est du fonds du coeur. Bisous.

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  4. samantdi

    Toutes mes pensées viennent vers toi… Comme ces moments sont cruels… Quoi que tu fasses, sache que tu fais au mieux, on fait tous au mieux quand ça nous arrive, dans cette avalanche qui nous emporte. Courage.

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  5. Hello,
    je connais les deux situations: d’abord ma mère âgée, usée, endeuillée, en dépression profonde à deux heures de chez moi, je faisais le voyage tous les mois. Maintenant je l’ai rapatriée à 100m de chez moi et ça n’est pas plus facile à vivre.
    Bien sur c’est plus pratique pour la soutenir et l’aider, mais j’ai toujours le sentiment de ne pas faire assez ou de ne pas faire ce qu’il faudrait puisque son état ne s’est pas amélioré.
    De toutes façons c’est difficile et ça ne va pas s’arranger.

    Surtout ne pas perdre de vue ce qu’il y a aussi de bon dans la vie.

    Te souhaite encore du courage.
    et des petits bisous pour alléger mon message
    xxx

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Merci pour vos commentaires que j'adore :)