c'est pas moi je l'jure!

le jardin extraordinaire

C’est rare que je fasse quelque chose que j’ai à la fois tellement envie de faire et à la fois tellement envie de ne PAS faire! Je déteste profondément les grands stades, les arènes, les endroits où des foules énormes s’amassent et où je me sens très mal à l’aise parce que si c’était la panique, je serais la première à être écrasée par la foule. Donc quand construction de la “Rogers Place” a été terminée en 2016, je me suis bien dit que je n’y mettrais jamais les pieds!

Evidemment, c’était avant de voir passer une petite annonce lumineuse pendant à peine une minute, il y a quelques semaines, alors que je passais sous cette fameuse Rogers Place, entre quinze annonces de matches sportifs et de concerts inintéressants: “An Intimate conversion with Michelle Obama”!

J’ai bien évidemment immédiatement acheté un billet–juste en face de la scène, un peu au milieu des rangées du bas. $120. Les meilleures places coûtaient jusqu’à $500! Et c’est pour ça que je n’ai proposé à aucune de mes copines de m’accompagner. Mais c’était dommage, c’était vraiment un événement à vivre avec des amies.

Quelques minutes après avoir acheté ce billet, j’avais aussi acheté le bouquin de Michelle Obama qui est à la base de ce tour, Becoming. Et pendant les 20 jours qui ont suivi, surtout pendant mon voyage à Atlanta, je n’ai pas arrêté de lire! J’ai terminé ma lecture trois heures avant la fameuse soirée!

Rogers Place n’offre aucune place handicapées! AUCUNE! Ni aucune place pour le public en général. Les seules place de parking qui existent sont pour les riches, ceux qui ont un pass spécial, les VIPs. Le grand public doit aller se garer n’importe où dans le centre ville, il paraît que “ça marche très bien” d’après des études qui prouvent que les matches de hockey ont lieu le soir et le weekend, quand les gens qui se garent normalement dans le centre ville sont rentrés à la maison. Le flic à qui j’ai demandé s’il y avait des places handicapées m’a montré d’un geste magnanime LA place réservée aux véhicules qui déposent les handicapés devant l’entrée. “They can drop you off here, sweetie, and then go park elsewhere in town.” J’ai répété “non, où est-ce que je peux garer MA voiture?” Comme il n’a pas eu l’air de comprendre, j’ai expliqué “MOI je conduis, une voiture qui ne peut pas aller se garer toute seule après m’avoir déposée!” Finalement, il m’a répondu “non, il n’y a aucun parking handicapé ici,” ce que le site de Rogers Place a confirmé.

J’ai donc dû aller me garer à cinq blocs de l’entrée principale du truc, et à l’allée ça allait, il faisait jour et pas trop froid et je n’étais pas trop crevée. Mais croyez-moi quand je vous dis qu’au retour, j’aurais foutu un sacré coup de béquille à la gueule du premier flic qui aurait osé me dire de ne pas traverser la route en dehors des clous ou de suivre les détours de trottoirs à cause des travaux au lieu de marcher au milieu de la chaussée!

La foule était sympa, très différente des fans de hockey habituels, j’imagine, et probablement à 90% féminin. Et, parce qu’on est quand même à ATPN, surtout des femmes blanches. Mais l’arène était bien pleine!

Vous voyez la photo ci-dessous? Il y avait la scène, tout au fond, et derrière Michelle et Robin Roberts (qui l’interviewait), il y avait un immense écran qui montrait des photos. Des deux côtés, il y avait des écrans qui montraient le visage de Michelle pendant qu’elle parlait, et presqu’au-dessus de moi, il y avait un énorme écran qui montrait la même chose. C’est ce dernier que j’ai été obligée de regarder, affalée tout au fond de mon siège, la tête contre l’absence d’appui-tête de mon siège, pour pouvoir voir quelque chose. Pas hyper confortable!

Bref. Michelle Obama. C’était très sympa de la “voir” en vrai, cette femme est tellement intelligente et drôle et la foule l’adorait! Elle a surtout parlé de sa vie à la Maison Blanche mais très peu de sa vie après la présidence, à part pour dire qu’elle continuait ses efforts pour l’éducation des filles et la nutrition des enfants.

Cette soirée a été unique, spéciale, drôle, touchante, intéressante, et surtout remplie d’espoir, comme son livre, d’ailleurs. Je ne regrette pas d’avoir affronté les kilomètres et la foule pour aller écouter cette femme, mais 1) je hais ATPN encore plus qu’avant, et 2) je vous conseille de lire Becoming, le bouquin de Michelle Obama!

23 comments

  1. oh je t’envie, moi aussi je t’aurais bien accompagnée! et comme tu conseilles le livre, même si je ne vis pas aux EU et que cela n’est guère d’actualité ici, je le lirai (en pensant à toi)
    quelle ville tu habites, honte à tous ces gens d’ATPN qui ne pensent pas à l’handicap..tu es courageuse d’y rester (pourquoi aurais tu prendre un taxi? cela aurait été peut être plus facile..)
    bonne journée et des bises chère Dr

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    • C’est sûr, je pourrais toujours prendre un taxi, c’est d’ailleurs ce que la dame du bureau du parking de la ville m’a dit quand je lui ai expliqué que leurs régulations étaient merdiques: “mais madame, si vous ne pouvez pas vivre comme tout le monde, prenez un taxi!” Mais pourquoi je devrais payer pour un taxi alors que je peux conduire ma voiture?? C’est sûr, j’aurais aussi pu demander à ma voisine de me déposer et de revenir me chercher, mais pourquoi je devrais emmerder ma voisine et dépendre d’elle alors que j’ai ma propre voiture??
      J’espère que le bouquin te plaira, elle parle de sujets qui ne sont pas nécessairement seulement américains 🙂

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  2. Ah enfin on sait ce que tu as fait ce mardi 🙂
    Le livre de Michelle Obama a l’air bien inspirant même si à voir la couverture et le résumé sur le site de la FNAC j’ai 2 petites critiques qui me viennent… Je me demande pourquoi le choix de cette photo de couverture où elle dénude l’épaule qui est présentée au photographe.
    Egalement, le résumé dit qu’elle raconte ente bien d’autres choses comment elle a géré de front son travail et élever ses filles. Je me demande si Barack Obama a également raconté ce même combat quelque part dans un ouvrage ou dans la presse… C’est encore beaucoup trop une parole de femme.
    Ceci dit, je ne doute pas que le livre soit super et que la conférence ait été très chouette. Finalement tu ne nous dis pas trop ce dont elle a parlé… Est-ce que les gens ont pu poser des questions ? En quoi est-ce que c’était “intimate” ? 😉

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    • Je ne comprends pas du tout le commentaire “c’est encore beaucoup trop une parole de femme.” Est-ce que les paroles de femmes sont un problème? Est-ce que c’est un problème si lui n’a pas raconté la même chose? Il n’a pas vécu la même chose, et d’ailleurs elle le dit très bien, elle l’a haï pendant longtemps, ce fait que son job à lui c’était d’être à Washington alors qu’elle était seule à Chicago pour élever ses filles pendant des années, quand il était sénateur! Et puis elle l’a accepté parce qu’elle a compris qu’ils avaient tous les deux fait des choix. Qu’est-ce que ça veut dire, “une parole de femme”? Pourquoi ça serait négatif??
      A part ça non, les gens n’ont pas pu lui poser des questions et ça n’avait strictement rien de “intimate” 😆

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  3. Anonymous

    Oh! je suis justement en train de lire le livre et j’adore! Quelle chance d’avoir pu la rencontrer, elle semble tellement
    Peut-être que la photo est choisie justement pour dire qu’on peut être une femme, belle, un peu sexy, mener une belle carrière et même devenir FLOTUS? Pourquoi est-ce qu’une femme qui réussit devrait se montrer sous un air austère et/ou sérieuse?
    C’est vrai, elle raconte comment elle a du gérer ses enfants, pour que Barack Obama puisse se concentrer sur son rôle et que dans ce sens, c’est une parole de femme. Mais elle a accompli aussi tellement d’autres choses, et ce avant d’être femme de présidente. Son livre montre aussi qu’on peut gérer carrière et vie de famille et que les femmes, au lieu de se critiquer, devraient être solidaires dans leur rôle et, qu’en tant que femme justement, nous avons toutes un rôle à jouer et que nous pouvons nous accomplir. Et très franchement, je ne connais pas de femme qui a des enfants et qui ne se soucie pas de leur bien-être…
    De plus, peut-être que les femmes noires parlent encore moins de “charge mentale” que nous, qui commençons tout juste à en prendre réellement conscience? N’étant pas noire, je ne sais pas quelle est la culture et la place de l’homme /père dans cette culture et les obstacles qu’une femme noire et pauvre (Michelle Obama jeune donc) a probablement du surmonter et que nous ne pouvons pas comprendre, car véhiculés depuis des milliers d’années… Et cela Michelle Obama l’explique particulièrement bien dans la première partie. En tant que femme blanche et de classe moyenne, mon combat se situe peut-être dans la répartition des tâches domestiques, mais quand on est noire et pauvre, le combat se situe d’abord dans la survie… Enfin bref, j’ai aussi lu les critiques, mais elles ne me semblent pas tout à fait fondées, et je vous recommande de le lire pour vous faire un avis!

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    • Mon Dieu, j’ai raté quelque chose dans la culture franco-suisse, je ne sais pas pourquoi “une parole de femme” c’est négatif! Mais c’est horrible, vous entendez ce que vous dites, les copines???? Pourquoi est-ce important qu’elle ait “accompli tellement d’autres choses”?? C’est sûr, elle était avocate et président d’un hôpital avant d’avoir des enfants, mais est-ce que le fait d’avoir été mère pendant huit ans pour que son mari puisse être président diminue sa valeur en tant qu’être humain?? Je ne comprends pas, je suis désolée!
      Le bouquin n’est pas parfait, c’est sûr, on sent bien qu’elle ne dit pas tout, mais ce qu’elle dit est honnête et intéressant, et c’est une femme extrêmement belle et intelligente et je suis d’accord qu’elle n’avait pas besoin de choisir une photo sérieuse et/ou avec son mari ni quoi que ce soit. C’est son histoire à elle 🙂 (Et d’ailleurs, si lui avait écrit un bouquin avec sa belle tronche sur la couverture, personne n’aurait rien dit à ce propos, alors en fait de sexisme…)

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      • bou_dchou

        En France (et en Suisse), il vient de naître ce “mouvement” ou prise de conscience de la “charge mentale”, suite à la BD d’Emma, une sorte de prise de conscience que les femmes ont toutes les tâches dans la tête, alors que les hommes non. Je ne sais pas si ce mouvement est aussi arrivé au Canada!
        Je me suis peut-être mal exprimée, mais j’ai voulu répondre aux commentaires de miyax en reprenant son expression “parole de femme” et de quelques commentaires généraux de médias sur ce livre, commentaires qui laissent entendre que Michelle Obama s’est “sacrifiée” pour son mari en mettant sa carrière de côté et n’étant “plus que” femme au foyer” alors qu’elle avait accompli jusque là une belle carrière. Sous-entendu: une femme devrait de nos jours être une wonderwoman: non seulement être une super maman au foyer, mais aussi être une femme méga accomplie en travaillant et n’être “que” femme au foyer”, ce n’est pas assez (malheureusement je n’arrive plus à retrouver ces articles). Mais franchement, si j’étais femme de POTUS :-), je n’aurais sûrement pas pu faire autrement que de devoir gérer toute l’intendance pour que mon mari puisse exercer sa fonction. Et si ce choix ne m’avait pas convenu, j’aurais pu le quitter. Je suis maman et les mamans/femmes au foyer ont absolument toute mon admiration et mon respect parce que c’est un vrai travail que d’élever des enfants, travail qui n’est pas reconnu a sa juste valeur…
        En plus d’être une maman qui s’est souciée de ses filles et une femme de président loin d’être potiche, ce qui a absolument tout mon respect, elle a cherché a amélioré la vie et la santé de nombreux enfants et particulièrement de filles noires et pauvres et je ne peux, contrairement à quelques médias, que l’admirer pour tout ce qu’elle a accompli.
        Je ne vais pas revenir sur mes commentaires, mais avant d’émettre un avis sur ce livre, je recommande de le lire parce que Michelle Obama, a mes yeux, est une femme incroyable et j’ai adoré lire son autobiographie.

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        • bou_dchou

          Par exemple, le temps.ch: “Elle, si attachée à la liberté des femmes, se retrouve, comme tout son entourage, au service du président, ce “joyau précieux”, ironise-t-elle.

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          • Punaise, le temps.ch, quelle pourriture de commentaire!! L’histoire de la charge mentale n’est pas bête, je comprends bien l’affaire, mais ça n’explique pas cette expression “parole de femme” que Miyax utilise ci-dessus et que je ne comprends toujours pas. Mais merci, bou_dchou, pour tes explications 🙂

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  4. Pingback: passe le briquet | c'est pas moi je l'jure!

Merci pour vos commentaires que j'adore :)