c'est pas moi je l'jure!

tata fatiguée

Aujourd’hui, je suis tout simplement épuisée, physiquement et mentalement. Je ne comprends pas pourquoi je dois continuer à me lever le matin, je ne sais pas à quoi je sers, je suis fatiguée d’avoir toujours mal partout, j’en ai marre d’être coincée ici, je ne pige vraiment pas le but de ma vie.

OK, je me lève le matin pour aller gagner de l’argent pour pouvoir acheter des croquettes pour Calinette.

Ma psy me dit que je me lève aussi pour ne pas faire de peine à mes petits neveux/nièces et frangines/frangin. Je ne peux pas arriver à imaginer que je puisse manquer à qui que ce soit. Ma psy me dit “qu’est-ce que ça te ferait, si ta petite nièce de 10 ans te disait ce genre de chose?!” Je pleure et je ne sais pas quoi répondre parce que je ressens en même temps un coup de poignard dans le coeur, et en même temps je sais que je ne saurais pas quoi répondre à ma petite nièce si elle me disait ça, à part “ne parle pas comme ça, parce que je t’aime.” Mais pourquoi, POURQUOI il FAUT vivre, ça ne je sais pas pourquoi. On est égoïstes en fait–on ne veut pas perdre les gens qu’on aime parce qu’on les aime et que ça NOUS ferait de la peine qu’ils ne soient plus avec nous.

Mais là, personne n’est “avec moi” ici, donc je ne manquerais à personne, en fait. Ca compliquerait un peu la vie de quelques personnes au boulot, j’en conviens, mais pas pour longtemps, personne n’est irremplaçable, personne n’est indispensable, plein de gens peuvent faire mon boulot. Et pour moins cher!

Franchement, je ne comprends pas la vie et j’en ai marre de ce baratin qu’on nous sert à propos de l’importance de nos vies. Oui, il y a des gens qui font des choses extraordinaires, il y a des gens qui aiment la vie, il y a des gens qui savent se battre, il y a des gens qui trouvent des raisons de vivre, mais pas moi. Moi, je rêve de l’enfer de Sartre, celui où l’on disparaît petit à petit parce que les gens pensent à nous de moins en moins souvent… S’il m’arrivait quelque chose, dans un an ou deux, tout le monde m’aurait oubliée, alors pourquoi insister sur cette nécessité de vivre?

PS. La première personne qui écrit “si tu n’existais pas il faudrait t’inventer” sera bannie à perpétuité de ce blog! J’en ai marre des banalités new-ages et des niaiseries pseudo-religieuses, on n’est pas sur Fesse de bouc ici, mortecouille!

28 comments

  1. Tu as besoin de vacances mon amie… des vacances près de ta famille… tu as besoin d’être entourée… la raison que je te demandais, il y a un bout de ça, si tu aimerais retourner vivre en Europe près de ta famille. Vivre seule et isolée, c’est pas bon pour le moral et ça donne des pensées noires… et j’en sais qq chose 😦 toute ma famille est en Belgique et moi ici… mais là, je déménage et retourne vivre près de mes enfants ici, sur l’île de Vancouver… et je m’en réjouis 😀

    Je t’envoie un gwos câlin d’amitié ❤

    Liked by 1 person

    • Malheureusement, comme je l’explique toujours, il n’y a absolument aucune chance que je retourne vivre en Europe, mon boulot n’existe pas là-bas et je ne supporte pas le regard des gens sur moi, surtout en France et en Suisse. Je ne pourrais JAMAIS avoir la vie que j’ai ici en France ou en Suisse! Mais je suis contente pour toi 🙂

      Like

  2. Tu sais quoi ? Moi aussi je suis épuisée. J’ai décidé de prendre une semaine de vacances…à ne rien faire. Pas terrible pour le moral mais mon cerveau ne suit plus. Mes neveu et nièces sont grands à présents et ils se fichent complètement de moi. Donc je peux dire que je ne manquerais à personne si je devais mourir aujourd’hui. Du reste, mes animaux m’auront complètement dévorée avant que qui que ce soit ne s’aperçoive de ma disparition (bon, je suppose qu’au boulot ma collègue se demandera quand même où je suis). Et tu sais quoi ? J’évite de penser comme ça car ça me plombe le moral. Naïvement je continue à croire que les choses vont aller mieux…et que je ne finirai pas ma vie seule, bouffée par mon chien 🙂

    Like

  3. samantdi

    Tant que tu finis un billet par « Mortecouille », il reste de l’espoir. Un objectif pourrait être de vivre vieille pour embêter tout le monde et ainsi apprendre à ceux qui te côtoient que la vie, c’est pas une partie de plaisir, mortecouille, sinon ça se saurait. Comme le disait un slogan publicitaire pour une marque de camembert : « Vous êtes vivant, alors vivez » (et mangez du fromage).

    Liked by 1 person

  4. “La seule indulgence que je pourrai avoir sur ma vie me conduirait au suicide. Mais ce serait beaucoup trop simple. Je resterai accroché par les ongles à cette vie de merde. Par pur esprit de contradiction. Parce que la contradiction c’est la vie. Tant que je haïrai cette vie je serai vivant, pour en souffrir. C’est le Non qui tient debout. C’est la haine que j’aime. Les pierres n’ont pas la haine, les animaux n’ont pas la haine, les arbres n’ont pas la haine. Les hommes ont la haine. Je suis un homme parce que j’ai la haine. Peu importe contre qui ou quoi. Alors pourquoi pas contre moi. Je me hais et ça me tient debout. Haïr la vie c’est encore la vivre. Je vivrai cette vie que je hais. Je vivrai cette haine, parce qu’elle vit.”

    Mano Solo.

    Liked by 1 person

  5. Je ne risque pas de faire dans la banalité new age, je pense comme toi.
    Je pense aussi comme je ne sais plus quelle princesse de la Renaissance (je ne parviens pas à retrouver la citation exacte) que j’eusse préféré ne point naître. Et de loin.
    Quand je me demande pourquoi continuer à vivre, j’en viens à deux pragmatiques notes à moi-même : 1° Il y a deux personnes qui pour qui ma disparition serait très douloureuse (et pour avoir perdu BEAUCOUP d’êtres chers je ne sous-estime jamais l’abomination de ceci) et 2° Même si ce n’était pas le cas je n’arriverais pas à me supprimer (peur d’avoir mal, peur de me louper). Donc puisqu’il faut aller au charbon (la vie) tous les matins et que je n’ai pas le choix eh bien… au moins ça m’enlève un certain poids de ne pas avoir le choix. Autant essayer de passer mon temps de vie de la façon la plus optimisée possible.
    Bisous. Courage malgré tout.

    Like

  6. Mouais… Je peux parfaitement comprendre ce sentiment. Pour des raisons très différentes des tiennes… Mais en ce moment je me réveille bien souvent avec ce sentiment “A quoi bon?”…
    Alors bon… Je ne peux rien te dire d’optimistiquement insouciant et revigorant. Si ce n’est que tu me manquerais…
    Tu te rappelle de Benoit le blogueur? Il est décédé de son horrible cancer il y a bien des années… et il me manque!

    Like

  7. J’avoue être certains jours dans le même état d’esprit surtout quand je ne suis bien ni assise ni debout ni allongée…..avoir mal est assez épuisant et met le moral en berne….maintenant je ne sais pas trop si c’est le fait de savoir qu’on manquera à quelqu’un qui est très motivant….
    Pas de conseil new age à te donner donc….😉

    Like

  8. Mon fils a un livre sur le thème « pourquoi on est là » et les enfants sont invités à énoncer à la fin leur propre réponse. Le mien cet automne a répondu « pour être ensemble » et c’est exactement ce que je pense : on a besoin de se sentir relié aux autres, ce que ce soit un réseau amical, professionnel, amoureux, militant, familial, de voisinage…. ne pas être indispensable mais se sentir membre d’un ensemble plus grand, où l’on a sa place dans cette circulation, cet échange, de dons, donnés et reçus, de dialogue, d’idees, de créations, de sentiments. Et si on n’etait pas là cela marcherait aussi, mais notre présence compte par la singularité qu’elle apporte, petite contribution à la diversité époustouflante de la condition humaine. Ça c’est ma réponse positive. Ma réponse des mauvais jours c’est que la vie est comme une série tv, je veux connaître la suite.

    Like

Merci pour vos commentaires que j'adore :)