c'est pas moi je l'jure!

the story of your life

Histoire circonvolutée mais chouette.

En 2016, j’ai vu Arrival, un film de science-fiction, parce que le sujet de l’histoire était la linguistique. Normalement je déteste la science-fiction, mais là, Arrival m’a tellement intriguée que j’ai voulu lire le livre qui avait inspiré le film.

Le titre original était The Story of Your Life, et l’histoire faisait partie d’une collection de short stories dans un livre écrit par Ted ChiangStories of Your Life and Others

J’ai donc acheté le livre et lu les huit histoires qu’il contenait. Ces histoires m’ont fait découvrir un aspect de la science-fiction que je ne connaissais pas. Pour moi, la science-fiction c’était les petits hommes verts, les robots, les vaisseaux spatiaux sur des planètes imaginaires, des histoires dystopiques du XXXème siècle. Mais grâce à Ted Chiang, j’ai découvert que l’architecture, la linguistique, la religion, l’histoire, les mathématique, TOUT pouvait être pris comme point de départ pour créer un monde complètement différent, ou même un monde où une seule toute petite différence de “notre réalité” créait des possibilités insolites.

En février dernier, j’ai commencé à m’intéresser à l’Intelligence Artificielle et à l’informatique. Après avoir lu un livre extraordinaire de Melanie Mitchell, j’ai commencé un autre livre d’elle, Complexity–A Guided Tour. Et là, mortecouille, j’ai commencé à avoir du mal à comprendre certains concepts: chaos theory, information processing in living systems, cellular automata, genetic algorithm, etc. A certains moments, j’étais complètement larguée, mais j’ai bravement continué même sans tout comprendre–et ce que j’ai compris était fascinant!

Et puis avec ce putain de COVID-19, mon niveau de concentration s’est effondré, et en cherchant des lectures un peu moins ardues, je suis tombée par hasard sur le nouveau livre de Ted Chiang: Exhalation

En lisant ce nouveau bouquin, je me suis rendue compte que les histoires de Ted Chiang sont basées sur tous ces concepts d’Intelligence Artificielle et autres trucs hyper complexes que j’essayais de comprendre dans le bouquin de Melanie Mitchell! J’aurais très bien pu lire et apprécier Exhalation sans avoir lu auparavant quoi que ce soit sur l’Intelligence Artificielle, mais mes nouvelles connaissances me donnent une compréhension beaucoup plus profonde de ses histoires et une vision plus complexe des thèmes qu’il aborde. On peu lire et  apprécier ses histoires au premier degré, mais il y a aussi tout un monde beaucoup plus sophistiqué et philosophique derrière chaque histoire. J’ai envie de relire son premier bouquin pour découvrir tout ce que j’ai “raté” la première fois de part mon ignorance d’antan. Ca me rend parfaitement extatique d’avoir finalement compris plus que je ne le croyais, d’avoir accumulé, sans le savoir, des connaissances qui me sont utiles dans un domaine complètement inattendu, et d’être par hasard tombée sur ce deuxième bouquin de Ted Chiang alors que je commence tout juste à comprendre deux-trois trucs sur l’Intelligence Artificielle!

Mais la cerise sur le gâteau était quand j’ai commencé à lire la quatrième histoire de Exhalation, qui se base justement sur les principes de genetic algorithm, deep neural networks, et natural language processing. A un moment, Ana, une personne qui travaillait dans un zoo, pense ceci:

“Women who work with animals hear this all the time: that their love for animals must arise out of a sublimated child-rearing urge. Ana’s tired of the stereotype. She likes children just fine, but they’re not the standard against which all other accomplishments should be measured. Caring for animals is worthwhile in and of itself, a vocation that need offer no apologies.” 

Ce paragraphe tombe à pic, quand je ressens que quelques personnes (pas sur ce blog heureusement!) pensent que Calinette était “juste un chat” et que je l’aimais tant “parce que je n’ai pas d’enfant.” J’adore: “[people think that women’s] love for animals must arise out of a sublimated child-rearing urge.” J’adore: “[children are] not the standard against which all other accomplishments should be measured!”

Mortecouille!

22 comments

  1. Lucette

    Tes beignets de courgettes me font de l’œil, il m’en reste deux au frigo, j’ai mon dîner ….
    Pour le reste je pense être à 2 milliards années lumière (au moins) de ton intérêt pour ce type de livres, d’autant plus que mon anglais reste assez approximatif.

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  2. Valérie de haute Savoie

    J’ai deux enfants que j’aime et j’ai eu une chatte adorée qui faisait intégralement partie de ma famille, de ma vie. Lorsqu’elle est morte, je suis morte un peu aussi, elle a emporté une part de ma vie. Je crois qu’il est très difficile pour quelqu’un qui n’a jamais eu de chat, n’a jamais aimé de chat, de comprendre la douleur que c’est de le perdre. Et tes galettes méritent que tu nous donnes la recette 🙂

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  3. Est-il absolument obligatoire d’aimer son prochain, la tour Eiffel, soi-même, les tripes à la mode de Caen, ses enfants, La Marseillaise et le toutou à sa mémère, même si on aime vraiment michel Drucker ?

    Bleck

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  4. C’est le cliché de la “vieille fille” à chats… Comme si les femmes étaient dotées à la naissance d’une dose d’amour qu’elles devaient distribuer à tout prix. Comme si ne pas avoir d’enfant devait absolument être une frustration…

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  5. Mahie

    J’ai un enfant que j’adore. J’ai eu quelques chats qui ont vraiment beaucoup marqué la vie. On en parle toujours avec mes frères plus de 40 après… Aimé un animal ou un enfant n’a rien à voir et c’est bien des connards de vieux condescendants qui pensent qu’on aime chat “faute de mieux”(un enfant). Par ailleurs un mec célibataire qui adore son chien ou son cheval on va pas dire que c’est parcequ’il a pas d’enfants et qu’il fait un transfert…Tssss….

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  6. alcib

    On peut très bien aimer les enfants ET les animaux, ou encore ni les uns ni les autres.
    Je n’ai jamais été le père d’enfants biologiques, mais j’ai été si souvent le « père spirituel » de tant de jeunes entre l’adolescence et le début de leur jeunesse, et cela ne m’a jamais empêché d’aimer les animaux…
    Il y a, dans la maison d’à côté, de jeunes parents qui se croient tellement parfaits, de bons parents, des gens aimables et serviables, etc. Et pourtant, ils n’aiment pas les chiens, et Rupert est à leurs yeux un monstre qui n’attend que le moment propice pour les anéantir ! Leur comportement envers Rupert m’inquiète énormément et est pour nous, pour moi surtout, une immense cause de stress car, comme je le dis souvent : « J’ai peur des gens qui n’aiment pas les chiens… car on ne sait jamais ce dont ils sont capables ».

    Un cheval, oui, c’est excellent, mais il te faudra le mettre en pension.
    Un poney miniature, tu pourrais le mettre sur ton balcon.
    Et pourquoi pas un porc ou un sanglier ? Les porcs sont très intelligents et sociables ; les sangliers, je connais moins, mais certaines personnes en gardent chez eux.

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Merci pour vos commentaires que j'adore :)