c'est pas moi je l'jure!

longue histoire courte

Quand je me suis installée à Toronto, en 2006, je suis rapidement tombée sur des blogs de français vivant là-bas. Je n’étais pas du tout intéressée par ces centaines de jeunes pvtistes (permis vacances-travail) qui ne voulaient pas s’installer mais juste vivre quelques mois à un endroit et puis partir voir ailleurs, mais deux personnes ont fait surface–je ne sais pas si c’est eux qui sont tombés sur mon blog ou le contraire, mais j’ai vite fait la connaissance d’une jeune femme et d’un jeune homme que nous appellerons Nat et Mat.

Nat était pleine d’énergie et de créativité et m’a fait découvrir le côté culturel de Toronto, ses concerts, ses parcs, et même le baseball (que j’ai détesté)! Elle venait de temps en temps chez moi pour dîner, souvent avec d’autres copines très chouettes et souvent Françaises elles aussi, dont une dentiste qui s’est occupée de ma dent fracturée. En été on allait sur le toit de l’immeuble pour la superbe vue sur le lac. Nat prenait des cours de ces gros tambours japonais, les Taiko je crois (?), et elle participait à tous les défilés, toutes les courses sportives, tous les événements culturels… Je ne suis pas du tout sportive mais c’était vraiment une copine chouette, et c’est bien triste (pour moi) qu’elle soit partie un an à peine après mon arrivée pour aller vivre deux ans au Japon!

Mat était un jeune homme fort charmant, très intelligent, et particulièrement marrant. On s’est rencontrés dans un resto japonais sur Queen Street West. Et puis à chaque fois que j’allais prendre des cours de cuisine, j’apportais tout ce que j’avais préparé de bon chez lui et on le mangeait en regardant des épisodes de House et Desperate Housewives (et veuillez prononcer DèsPRèt et non pas DespERéït je vous en supplie!!!). Il m’accompagnait aussi à mon resto préféré, le Bier Markt, pour y manger des frites à la sauce au curry et boire des bières étrangères quand j’étais trop déprimée par mon boulot. Il arrivait toujours à me faire rire!

Il habitait un minuscule appartement au moins au 40ème étage (je ne sais plus exactement mais c’était beaucoup plus haut que moi et j’habitais au 30ème) avec une superbe vue sur les rails de la Union Station de Toronto, au bord du lac. Je crois que j’avais un petit faible pour lui et que c’était réciproque. Malheureusement, à l’époque, j’étais conne, et je me suis convaincue que Mat était trop jeune et trop peu sérieux pour moi (et en même temps, j’ai trouvé un autre mec qui voulait sortir avec moi trop vieux et trop sérieux). Et puis Mat est tombé amoureux d’une charmante jeune fille qui n’était pas moi et puis il a quitté Toronto avec elle.

Il y a seulement deux choses que je regrette dans ma vie: 1) d’avoir arrêté de jouer du piano à 18 ans, et 2) d’avoir eu la trouille de laisser ce type vraiment sympa, intelligent, marrant, et charmant, trop s’approcher de moi.

Deux rencontres trop brèves.

Les gens qu’on aime #17: quelqu’un qu’on n’a fréquenté que peu de temps

25 comments

  1. J’aime lire ces portraits. Deux chouettes personnes ! J’ai aussi regretté l’arrêt du piano vers 18 ans…à 35 je me suis mise à la clarinette (qui attend depuis plus d’un an que je la remonte, et toi, as-tu ressorti ta clarinette?). Bises et bon mercredi !

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    • Ahhh la clarinette… hélas non, ça va faire un an que je n’y ai pas touché. D’abord j’étais en Europe en janvier, et puis j’ai eu la flemme en février, et en mars, le monde s’est cassé la gueule. Je n’ai vraiment pas envie de prendre des cours sur zoom. J’espère que les cours en personne pourront reprendre un jour…

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  2. 444

    Comme me disait récemment une personne croisée par hasard à qui je racontais ma rencontre tardive avec B et la façon dont il m’avait séduite : «  tu t’es enfin laissée aimer »… et ce n’est pas si facile

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  3. ta petite tarte est chouette! j’aime beaucoup tous tes carrés crochets😊
    # 17 c’était il y a très très longtemps, et je suis toujours nostalgique de ce moment là..même si ensuite ma vie ne s’est pas arrêtée et que je ne regrette rien..
    bon mercredi, bises, à demain😊

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  4. Bleck

    # 17 Quelques-uns qu’on a fréquenté que peu de temps.

    Une évidence, François et Paul. Un jour je me réveille et vlam, un grande claque dans la gueule, je suis père de famille ! C’était hier, un siècle. une grande claque je te dis !
    Est-ce que j’ai vraiment voulu, décidé d’avoir des enfants… j’ai voulu vivre avec une femme, oui c’était écrit, avec des enfants je pense que ça fait partie que package, du cadeau ou quelque chose comme ça.
    Les enfants une somme d’emmerdements inimaginables assortis de bonheurs fulgurants, voilà une définition qui correspond à mon sentiment.
    Bon, jusqu’à 5 – 7 ans c’est quelque chose comme des petits animaux fragiles, ils dépendent totalement de toi, génial et un tout petit peu pénible, nous n’étions que parents exclusivement parents. Vient ensuite l’enfance de 5 – 7 à 12 – 14 ans une période absolument formidable, les apprentissages de part et d’autre, quelque chose d’unique dans la relation cette période je l’ai jugée extraordinaire, une relation qui a duré que peu de temps.
    Depuis leur 14 – 17 ans c’est l’envol… Aujourd’hui mes deux mecs sont des hommes, ils sont maqués avec des femmes qui leur correspondent, maintenant je les regarde vivre avec un certain regard mâtiné de recul et de fierté, les fondamentaux sont présents. Une histoire banale.

    Bleck

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  5. Tes histoires ont le mérite de me faire réfléchir aux miennes, et de me souvenir de personnes que j’ai aimées. Les gens que j’ai connus à Trèves, lors de mon semestre en Allemagne, rentreraient dans cette catégorie de “fréquentés trop peu longtemps”, et je pense en particulier à Mélanie. J’ai su qu’elle avait passé le même concours que moi, plus tard, mais j’ignore ce qu’elle est devenue, depuis 20 ans.

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  6. Geneviève

    Il y a quelques années j’ai travaillé sur un marché de fruits et légumes les dimanches estivaux. C’était très marrant de passer de l’autre côté du rideau. On était une petite équipe de bénévoles et on se marrait bien, c’était dans le cadre d’une action citoyenne de réappropriation des parcs urbains. Fallait arriver tôt le matin, monter les stands, installer les denrées, apprendre les prix, et puis servir la clientèle, où se croisait de tout, depuis le vieux BS jusqu’à la dame distinguée au foulard dans les cheveux.
    À la tête de cette petite équipe sympatoche, il y avait JP, un gars rigolo comme tout. Petites lunettes façon Harry Potter, dents de devant écartées, T-shirts délavés et cheveux en bataille. Son dada, c’était l’autosuffisance alimentaire, et il travaillait pour un organisme sans but lucratif qui chapeautait plusieurs marchés de ce genre dans la ville. C’était le seul d’entre nous à être payé et il venait essentiellement nous livrer la marchandise et le “floater” (le cash dans la petite caisse), et récupérer le fric et la aliments qui restaient le soir. Il allait chercher ça de nuit au marché central, au gros, et quelques-uns d’entre nous l’ont accompagné parfois, paraît que c’était très impressionnant.
    JP était de ces gens qui savent parler à tout le monde, de sorte que mon mari était persuadé qu’il était un musicien accompli comme lui (faux), qu’un autre bénévole de mes amis le pensait charpentier de formation (faux aussi), et qu’un troisième le croyait travailleur social à la base (encore faux). Ce mec-là avait un flair incomparable pour se mettre sur le terrain de son interlocuteur et donner à n’importe quelle conversation la chaleur de celles qu’on n’a qu’avec ses meilleurs amis.
    Cerise sur le gâteau, il avait beaucoup d’humour, et un passé sulfureux d’étudiant gréviste en 2012, qui a impliqué qu’un dimanche il etait méga stressé parce qu’il devait passer en cour le lendemain pour des faits d’occupation illégale des bureaux de la ministre de l’époque…
    On a tenu ce marché les 8 dimanches d’été pendant 4 ans, aussi bien dire que j’ai vu JP pas plus de 32 fois quelques dizaines de minutes dans ma vie…
    Après ça on s’est tannés (on avait fait les frais d’une campagne électorale dégueulasse), et JP est parti vivre son rêve d’autosuffisance alimentaire dans la campagne reculée avec sa blonde et leurs deux petites filles. Je n’ai malheureusement aucune idée de ce qu’ils sont devenus, et je regrette de ne pas avoir su garder le contact. C’était un éternel optimiste et le fréquenter, même juste le temps d’une livraison de 300-400kgs de fruits et légumes, te donnait la pêche pour le reste de la semaine…

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  7. Céline de Belgique

    Oh je comprends, on reste sur sa faim ! Mais peut-être que ce qu’on a vécu est intense et n’aurait pas résisté au temps? Cela me donne comme conclusion qu’il ne faut pas se retenir ni se restreindre mais vivre à fond nos histoires.

    #17 et #13 : ça y est, j’ai enfin à raconter une histoire avec une personne dont j’ai oublié le nom et qui n’a pas duré longtemps.
    En arrivant à Bruxelles, je me suis ré-inscrite sur un site de sorties: je connaissais celui de Paris et je trouvais le principe super: on propose des sorties et vient qui veut. Ce n’était pas un site de rencontres ´amoureuses’ mais pour rencontrer des personnes à des lieux ou activités choisies. Concept génial pour rencontrer des gens dans une nouvelle ville. Je ne sais pas s’il existe encore mais à une époque il avait pris un mauvais tournant à mon goût.
    Bref, j’y ai rencontré disons A lors d’une de ses sorties. Je pense que c’était un film et nous nous sommes vite bien entendues. Elle était d’origine allemande et interprète pour le parlement. Elle m’avait beaucoup plu par sa façon de vivre, sa liberté de ton. J’étais aussi en période de questionnement et elle m’a un peu aidée à trouver des réponses et m’a -si je me souviens bien- un peu poussée sur un vrai site de rencontres. Ce qui a causé la fin de notre amitié car j’ai fait la belle rencontre et que la suite s’est enchaînée très vite avec mon compagnon.
    Il n’y a pas eu de « dispute » mais un éloignement. C’est dommage et j’aurai vraiment voulu la garder comme amie. Elle était fraîche et affirmée. Je me souviens d’un brunch géant pour l’inauguration d’une place, je nous revois à pleins d’endroits différents de Bruxelles et je confonds aussi peut-être avec des activités faites avec d’autres membres du groupe, comme un pique-nique au parc du cinquantenaire avant d’aller faire ma première balade à pieds-nus. Je crois que nous étions aussi ensemble pour visiter Brugges et faire une visite par les canaux. Je confonds peut-être mais ce sont d’agréables souvenirs, alors ils peuvent bien être réveillés ensembles!

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  8. Ah… Les amours ratés qui auraient pu être et n’ont pas été…
    J’en ai un aussi comme ça… Moi je le trouvais trop vieux (lol) il devait avoir 5 ou 6 ans ans de plus que moi! mdr la belle affaire!
    j’adore lire tous ces portraits.
    Bisous

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  9. Jenny

    # 17 quelqu’un qu’on n’a fréquenté que peu de temps
    J’ai deux exemples en tête et dans les deux cas, la “rupture” est venue de l’autre en raison de mon comportement (ou en raison de non-compatibilité ?).
    J’ai rencontré C. à un cours de gym. Une grande jeune femme très gracile, souriante, avec un air très doux et demagnifiques cheveux longs et bouclés. Nous avons aprlé un peu avant les cours et j’ai pris l’habitude de a ramener chez elle car on finissait tard et il faisait nuit en hiver. On a sypathisé. elle venait du sud-ouest, avait unee soeur (comme moi) et étions toutes les deux célibataires. Quand on la connaissait, C. était très bavarde et avait un sacré caractère, malgré les apparences.<
    Bref, un été, elle m'a proposé de partir an vacances avec elle dans le Gers dans une maison qu'on nous prêtait gracieusement. Les vacances se sont bien passées mais on ne s'est pas revues après. Je pense qu'elle ne m'a pas appréciée… Je n'ai jamais vraiment su pourquoi.

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  10. wam

    #17: quelqu’un qu’on n’a fréquenté que peu de temps
    C’était au lycée un peu chic du centre ville. Nous étions dans la même classe de 1re, peut être même de 2nde. La classe était difficile, dans le sens où quelques élèves perturbateurs y mettaient le bazar et la mauvaise ambiance. Lui, JFC était mal dans sa peau. Je ne me sentais pas non plus particulièrement à ma place dans cet environnement là, j’ai d’ailleurs fait ma Terminale dans un autre établissement. Nous parlions beaucoup, à la récré, aux pauses de midi, ou pendant des balades dans le centre ville. Il a eu de bons gros passages à vide, y compris une tentative de suicide fugue. Nous nous sommes écrit quelque temps. Je sais qu’il avait fait de la voile et était devenu moniteur. Je ne sais pas ce qu’il est devenu, je ne sais pas quelles études il a fait. Aucune idée. Et son nom est relativement courant… C’était un type bien. J’espère qu’il va bien et est heureux.

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  11. Pingback: les p’tits souvenirs du dimanche soir | c'est pas moi je l'jure!

Merci pour vos commentaires que j'adore :)