c'est pas moi je l'jure!

juste avant que je

La semaine dernière j’ai rempli 250 formulaires pour demander l’autorisation d’engager trois employés de plus parce que je suis débordée et je travaille 15 heures par jour weekends inclus. Et les formulaires à remplir n’aident pas. Cette semaine, j’ai reçu l’autorisation d’engager trois employés de plus, un anglophone et deux francophones.

Youpi me direz-vous. Mais en fait non. J’ai passé la semaine à créer la description de l’emploi en question en suivant les 250 mille régulations des Resources Humaines, et comme si ça n’était pas assez, j’ai ensuite dû traduire cette description en français. Ce qui m’a pris le double de temps et m’a tellement découragée que j’ai failli abandonner l’idée d’engager des gens.

“Ce contrat sera pour le Gouvernement du Canada et nécessite donc une vérification de sécurité. Comme ces contrats doivent commencer le plus rapidement possible, les candidats avec une habilitation de sécurité auront la priorité. La priorité sera aussi donnée aux détenteurs de la nationalité canadienne ou de la Résidence Permanente.”

Mais maintenant c’est fait me direz-vous. Mais en fait non. Le processus-d’enfer-pour-engager-des-employés est à peine commencé. Le premier problème c’est qu’il n’y a AUCUN francophone à la FAK ni à l’université d’à-côté qui veut ce genre de job (sont pas fous), donc il faut que je recrute à Toronto et Montréal et Ottawa alors que je n’y connais aucun francophones non-plus. Et les centres d’écriture comme le mien n’existent pas dans les universités francophones, donc je ne peux même pas aller piquer des gens ailleurs.

Le deuxième problème c’est que quand les gens auront (j’espère) envoyé leur candidature, je devrai ensuite les évaluer suivant des règles draconiennes qui n’ont rien à voir avec le boulot lui-même et ça va prendre des plombes et ENSUITE si je sélectionne des gens, ils vont devoir passer des semaines et des mois à remplir de la paperasse et à attendre que le gouvernement veuille bien leur filer “l’habilitation de sécurité” (la security clearance).

Bref, tout cela est épuisant. Et je suis épuisée. Mercredi, j’ai parlé pendant une heure avec une directrice d’un centre comme le mien dans une université militaire américaine. C’était génial, TOUT était aussi merdique chez elle que chez moi, et ça m’a rassurée! C’est une lutte quotidienne contre les militaires et le gouvernement chez elle aussi. On est bien!

J’ai des invités chez moi demain, pour la première fois! Ma gentille voisine est venue prendre le thé lundi après-midi, et c’était très sympa, mais là c’est un dîner! Avec des vrais invités! Aaaaaahhhhhh!!!!!!

17 comments

  1. Alcib

    Il ne s’agit peut-être pas d’un service exactement comme le tien, mais il existe à l’Université de Montréal (université francophone), un Centre de communication écrite qui offre aux étudiants (et au personnel de l’université aussi, je pense) certains services qui peuvent s’apparenter aux tiens. J’ai travaillé, non pas pour le Centre, mais en collaboration avec les deux précédentes directrices. http://www.cce.umontreal.ca/
    Il y a donc dans ce service des gens qui font sans doute ce que tu voudrais que fassent les personnes que tu recherches. Mais les personnes de l’Université de Montréal seraient-elles intéressées à s’exiler en Ontario ? Je n’en suis pas sûr.

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  2. mmechapeau

    Une gentille voisine qui s’occupera de Miss Penny quand vous serez à à Toronto; un dîner avec des vrais invités; des cheveux moins longs et donc moins lourds sur la tête sont des points positifs. Courage pour tout le reste.

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  3. Geneviève

    Ben là… J’ai presq envie de lire la description de poste et d’appliquer Ciboire ! 😉 Sans rire, non seulement c’est paperassement chiant, mais en plus c’est la pénurie sur le marché de l’emploi ces temps-ci ma bonne dame… Des tas de pensées positives !

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