c'est pas moi je l'jure!

cœur dessus, cœur dessous

Je repars pour le Canada demain matin et j’en suis vraiment triste. Tout n’a été que des montagnes russes pendant mon séjour, et c’était épuisant, mais j’ai aussi passé des bons moments avec ma mère. Jeudi, après avoir bien parlé avec les deux psys de l’EHPAD, j’ai passé un bon repas et début d’après-midi avec ma mère avant d’aller déguster des crêpes divines le soir. Par contre, j’ai eu mal au crâne toute la journée et la zia était frustrée à propos du personnel de l’EHPAD. Moi qui ai vu ma mère si mal en point en décembre dernier, j’ai beaucoup de mal à en vouloir au personnel d’ici parce que je ne les trouve pas extraordinaires mais pas non plus si nuls que ça. Je les trouve en particulier très gentils. C’est sûr que ca pourrait toujours être mieux, mais il ne fait pas oublier deux choses: ma mère a TOUJOURS été chiante et en plus de çà, elle a une maladie dont les symptômes sont un peu imprévisibles. Essayer de garder un certain degré de “normalité” est illusoire et épuisant.

Vendredi, ça a été mon meilleur jour avec ma mère. On est sorties déjeuner dans la salle à manger sans aucun problème, elle a dit à sa voisine qu’elle était sa résidente préférée de la maison, on s’est baladées dans le grand salon aux peintures que j’aime beaucoup et elle a lu tous les titres des tableaux et ma expliqué que la carte de la France avec les régions de différentes couleurs était là pour apprendre les départements aux enfants, on a même parlé un peu et elle m’a dit qu’elle avait été une mère “faible,” on est sorties dans le petit jardin pour admirer la première jonquille et elle a caressé une jolie pensée violette en disant “pauvre petite violette, tu dois avoir froid!” et puis on est rentrées se reposer. Moi, je suis allée rejoindre la tata au cinéma pour voir Pentagone Papers qui était un film très intéressant.

Et puis aujourd’hui, c’était beaucoup plus difficile. J’ai passé l’après-midi avec mes grands parents dans leur EHPAD (à l’autre bout de Paris) et c’était hyper sympa, puis je suis allée dîner avec ma mère et là, elle était épuisée et de très mauvais poil et sa chambre était sans-dessus dessous. J’ai quand même réussi à ce qu’elle mange son dîner, puis j’ai coupé ses ongles de pieds et l’ai mise en pyjama–mais ce n’a pas été facile! En la quittant, je tremblais d’énervement et d’angoisse de la laisser comme ça et de repartir au Canada.

Comme je l’ai dit ce soir à mes frangines (Dieu merci pour Skype et le soutient constant des frangin/frangines), les prochains mois vont être hyper importants pour ma mère: il faut qu’elle fasse la connaissance des gens qui prennent soin d’elle, qu’elle apprenne à leur faire confiance, qu’elle arrive à comprendre qu’elle est chez elle, qu’elle découvre ce qui lui fait du bien, et, on l’espère, qu’elle réussisse à être moins angoissée tout le temps. Mais tout ça, c’est long et difficile et ça demande à nous quatre et à la zia beaucoup de patience et de positivité (alors même qu’au fond on peut être épuisés et tristes et souvent découragés). Mais plus on attend, plus ça sera difficile.

Donc voilà, mes 9 jours à Paris sont terminés. Je repars le cœur plus serein que quand j’ai quitté ma mère en décembre, et je sais qu’on ne va pas courir un marathon mais plutôt faire une course de relais. Je sais qu’en vouloir à mes parents pour tout ce gâchis et être attristée par l’état de ma mère ne va pas m’aider à avancer sereinement, donc je vois ce qu’il me reste à faire pendant les années qui viennent: faire mon deuil de tout ça et laisser cette putain de vie suivre son cours tranquillement. Et je sais que je n’ai plus qu’à revenir à Paris très bientôt (merci my sister pour les billets!).

8 comments

  1. “laisser cette putain de vie suivre son cours tranquillement” … sage décision car, en fin de compte, quoi que tu fasses, quoique tu dises… ce qui doit arriver arrivera alors… et s’en rebeller n’apportera que de la frustration pour toi et ça ne changera rien au cours des choses… mais comme cela a passé vite… il me semble que tu viens juste de partir 😦

    Alors, bon retour au Canada… et admire les jonquilles avant de partir car je ne crois pas qu’elles soient sorties où tu demeures. Ici, elles sont sorties… du moins les feuilles et les tiges… et les fleurs devraient popper d’ici une semaine… ish… les feuilles sont sorties à mes rosiers et les bourgeons des arbres sont tout gonflés.

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  2. Tu ne peux effectivement rien changer au cours de la vie de ta mère, alors profite de ce que tu as en ce moment, tu dois d”abord être bien dans ta vie avant d’envisager de rendre celle des autres plus supportables..
    9 jours loin de ton université, c’est déjà ça de pris, non?
    j’en connais une qui sera ravie de te revoir, même si elle te fait un peu la tête lorsque tu le retrouveras..
    bises et bon voyage

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  3. Le désordre de la chambre traduit le désordre intérieur… Oui, c’est sûrement important que ta maman prenne ses repères et s’habitue à être chez elle au milieu de tous ces nouveaux visages.
    Tu es partie juste avant que la vague de froid n’arrive. Bon retour dans le froid encore plus froid de l’Alberta.

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  4. Pingback: boire et mousser | c'est pas moi je l'jure!

Merci pour vos commentaires que j'adore :)

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