c'est pas moi je l'jure!

ça sent si bon la france

Je viens de découvrir que je ne suis pas une vraie française!

Je lisais cet article, ce matin, et l’auteur explique que la plupart des expatriés français se font surtout des amis français, à l’étranger, et ont du mal à se faire des amis américains, que c’est plus facile d’être avec d’autres français à cause de la langue et parce que les américains sont superficiels, et tout ça.

Bon, il faut déjà savoir que je n’ai pas longtemps vécu en France donc peut-être que mon avis ne compte pas. J’y suis née et y ai vécu les sept ou huit premières années de ma vie, mais ces années-là ne me manqueront jamais.

Ensuite, mes parents et le reste de ma famille sont français, et j’ai passé beaucoup de temps en vacances en France, donc je suis de “caractère” plus français qu’autre chose, c’est sûr, mais en ce qui concerne la “culture” française, je ne suis pas sûre qu’elle me manque. Je ne connais rien à la musique française, je n’aime pas beaucoup le peu de littérature française que je connaisse, je suis nulle en histoire… Et l’attitude des français par rapport aux handicapés ne me manque pas du tout. Ni le sexisme et le racisme français. Ni le “j’m’en-foutisme” français. Quant à la langue, c’est sûre que c’est plus facile pour moi de m’exprimer en français au quotidien, mais au boulot par exemple, je suis beaucoup plus confortable en anglais.

Je ne dis pas que c’est “mieux” ailleurs, mais c’est différent, et je supporte visiblement mieux les problèmes d’ailleurs. Peut-être parce que j’ai toujours vécu entre plusieurs cultures, ma mère étant d’origine italienne, et en plus j’ai grandi en Suisse. Donc je n’ai jamais ressenti un attachement viscéral pour un endroit ou une culture en particulier.

Tout ça fait que “les français” ne me manquent pas du tout (au quotidien) depuis que j’ai quitté l’Europe, il y a plus de 22 ans, maintenant. Et pendant ces 22 ans, je me suis fait extrêmement peu d’amis français–je peux même les compter sur les doigts d’une seule main! Par contre, je me suis fait énormément d’amis étrangers comme moi, de Pologne, d’Italie, du Japon, etc., et beaucoup d’amis américains et canadiens aussi. Aujourd’hui, la majorité de mes amis proches sont canadiens, et les autres viennent d’autres pays du monde entier–mais pas de France. Et mes amis proches français sont en France (je trouve les français en France beaucoup plus supportables charmants que les français à l’étranger) (non mais j’ai rencontré de tas de français très chouettes hors de France, mais on n’est jamais vraiment devenus proches)!

Donc d’après cet article, il faut croire que je ne suis pas une vraie française. Ca ne m’attriste pas trop, à vrai dire, du moment qu’on me laisse aller passer des vacances en France pour y voir ma famille française et mes amis français, et pour y profiter de toutes les belles et bonnes choses qui s’y trouvent. Et je suis très heureuse d’être une franco-hélvético-canadienne de souche!

Mortecouille!

17 comments

  1. En tant qu’expat dans mon propre pays (sisi, je te dis, être vaudoise à Fribourg, c’est une expatriation!), après l’avoir été aux USA; je reconnais qu’il est parfois plus facile de se retrouver avec d’autres “déracinés” qu’avec des locaux. Ensuite, c’est vrai aussi que le fait de connaître plus d’une langue permet aussi de rencontrer davantage de gens! Mais il me semble que j’ai tissé des liens très solides avec des américains à St. Louis, même plus facilement qu’ici avec des fribourgeois! Mes amies sont aussi d’autres cantons, ou d’autres pays. Les locaux n’ont pas besoin de moi ;), tellement leur famille est étendue et les fêtes de famille nombreuses!

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  2. pour ma part, Lorraine expatriée depuis 30 ans en Bretagne, je peux te dire que mes amis sont plutôt comme moi expatriés en Bretagne..les Bretons sont assez difficiles d’ “accès” ..un caractère assez fermé, et regardant l’ “étranger” avec suspicion en premier abord..
    lorsque tu es expatrié à l’étranger, (je peux en parler via mes mômes) tu te raccroches à défaut aux personnes qui te rappellent ton pays, non?
    tu as quitté depuis si longtemps la Suisse, peut être es tu vraiment devenue une Canadienne??
    voilà, des réflexions complètement inutiles, :-), bonne journée et des bises

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    • Je ne connais (malheureusement) pas la Lorraine. Les habitants de la Bretagne ont cette attitude avec les arrivants parce qu’ils sont imprégnés du même régionalisme que le sont les Basques, Corses, Catalans et autres Alsaciens…

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  3. MAG

    Les Français à l’étranger ? Il y aurait de quoi écrire longtemps, depuis la mentalité coloniale au mépris des voyageurs actuels pour les autochtones d’autres pays où régions françaises. En fait, j’ai pu remarquer que ce comportement était permanent, un aspect de leur personnalité,
    Je suis une constante expatriée. Originaire du Sud, patrie du je m’en foutisme et de la superficialité, j’ai quitté cette région à la fin de mes études. Je n’ai depuis vécu que dans des régions qualifiées d’inhospitalières. Les “gens du Sud” (qui n’émigrent pas) n’y sont pas bien vus, ce qui ne m’a jamais empêchée d’y vivre bien.
    Le “faire ensemble” est un lien extraordinaire, le milieu associatif est riche, et chacun y trouve sa place, handicapé ou pas.
    Il me semble que c’est ce que tu fais, l’intégration ne va pas de soi.

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    • Je ne suis pas absolument convaincu que l’attitude des Allemands à l’étranger soient beaucoup plus “intéressants” que l’attitude des Français… j’ai écrit Allemands j’aurais pu écrire Mexicains, Irlandais ou Algériens.

      Bleck

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  4. En tant qu’expat depuis bientôt 23 ans (presqu’en même temps que toi, dis donc) et faisant partie d’une minorité (franco en terre anglo), j’avoue que le français me manque beaucoup. Je n’ai pas beaucoup d’amis ici qq anglos, qq francophones… surtout des québécois. La majorité de mes amis sont au Québec, en Belgique et en France… mais j’apprécie beaucoup de piquer une jasette de qq mots en français avec les inconnus à l’accent tordu 🙂

    Cependant, ce qui me hérisse au plus haut point ~ ce qui m’est arrivé la semaine dernière ~ est quand … allez, je raconte!

    Donc je suis au Village des Valeurs (pour les non canadiens, c’est comme un giga magasin seconde main) dans la section livres. Je regarde ce qu’ils ont comme livres en français. Une dame vient près de moi, regarde les livres aussi et en prend qq uns. Elle est française de France… ça se voit comme le nez au milieu du visage. Je lui demande, en français, si elle parle français. Elle me regarde, agressive, le bec en cul de poule et me répond rudement, en anglais et avec le gros accent tordu, qu’elle ne comprend pas un mot de ce que je dis. Un regard acéré comme un couteau, un air “de bœuf” (comme diraient les québécois), elle se redresse, le coin droit de ses lèvres retroussé vers le haut dans un air de dégoût, me regardant comme si j’étais une chose nauséabonde et me tourne le dos. Alors, je n’ai pu résister de lui dire, toujours en français, que de dénier sa langue et sa culture n’était pas qq chose de joli à voir et d’une façon polie, je lui ai laissé entendre que certains français agissaient en vrais trou du cul quand ils étaient ailleurs. À sa réaction corporelle, j’ai bien vu qu’elle avait parfaitement entendu ce que je venais de lui dire.

    Voilà… elle m’avait frustrée au plus haut point… surtout que je l’ai croisée sur la rue avec son compagnon et elle jasait en français avec l’accent pointu. Alors, j’ai trouvé l’expérience un brin frustrante car moi… je suis bien fière d’être franco! Et je suis bien heureuse quand un anglo me dit qq mots de français (paraît que j’ai un accent tordu aussi 🙂 )

    Heureusement, elle est l’exception… il y a pas mal de français ici qui aime communiquer, des gens adorables à l’accent qui glisse dans mes oreilles comme un doux miel. L’Association Francophone de Victoria est une des plus grosse au Canada… j’ai entendu dire… va falloir que j’y aille, un de ces jours… si je trouve une place pour stationner 😀

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  5. C’est marrant, mais pareil pour moi. Je dois pas être un vrai expatrié alors. Ou pas vraiment un français :D. Mais ce même comportement m’avait choqué quand j´étais à TO. Tous les français dont la priorité était de tenter de se retrouver… “au secours je suis entouré d’anglophones! Vite, vite, il me faut des français!” Alors que bon, on pourrait penser que l’interêt de ce genre d’expérience c’est justement l’immersion dans un autre pays, une autre culture… Ou pas. Et même ici, quand je rencontre des français, ça traîne pas pour critiquer la qualité du pain ou du vin ou du fromage tchèque… Ben mon couillon, si tu sais que le fromage tchèque ne vaut pas un Camembert millésimé vendu sous cloche affiné avec des plumes de coq et rincé à la saumure de larmes de lutins capturés dans la forêt de Brocéliande, ben le mange pas, leur fromage, et goûte à autre chose…

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  6. Je pense que le fait de passer du temps dans d’autres pays et/ou avec des gens d’autres cultures permet à la fois d’enrichir sa propre identité (par exemple, de rendre un français ‘moins français’ et plus multiculturel), mais aussi de comprendre ce qui fait la spécificité de sa propre culture, ses atouts et ses faiblesses. Pour ma part, c’est en passant du temps à l’étranger que j’ai commencé à accepter ma culture française et son ‘poids’ dans ce qui fait mon identité. Et quand je sors de France, j’ai autant envie d’aller vers des français que vers d’autres, c’est juste que je n’attends pas la même chose de nos échanges.

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Merci pour vos commentaires que j'adore :)