c'est pas moi je l'jure!

mon amérique à moi

Ca m’embête de l’avouer, mais j’adore retourner aux Etats Unis. La vie y est facile, les gens sympatiques, et l’accessibilité extraordinaire. Que ce soit au restaurant, à l’aéroport, dans les magasins, ou n’importe où, tout est pratique et facile d’accès, rapide, efficace, et les gens sont toujours prêts à rendre service, et avec le sourire en plus. Je sais, je sais, ça peut sembler artificiel et forcé, et cette facilité coûte beaucoup à la société. Je le sais tellement bien que c’est une des raisons pour lesquelles j’ai quitté ce pays! Mais Dieu que c’est agréable et que ça me manque!

Ici, on recycle tout, on interdit les bouteilles en plastique dans les écoles, l’utilisation de sagex dans les restaurants, la vente d’angrais à gazon, et encore plein d’autres choses incroyables. Ici, on a droit aux congés maladie, on a des vacances, et tout le monde a une assurance sociale. Et ici, on ne peut pas se faire virer de son boulot si facilement, les syndicats sont présents un peu partout, et on n’a pas besoin de se battre constamment pour survivre. Mais à cause de tout ça, la vie est chère, rien n’est pratique ni efficace, tout est compliqué et lent, et l’accessibilité est inexistante*.

Je dirais qu’aux Etats Unis, le mode de vie a un coût social très élevé. Ici, le mode de vie a un coût économique très élevé. Ethiquement parlant, je préfère vivre ici. Mais je ne sais pas combient de temps mon sens moral va l’emporter sur la facilité…

Pour cette petite soupe (dont j’ai adapté la recette de mon magazine préféré et qui était plus une purée dans mon cas, mais c’est mieux en soupe), il suffit de faire revenir un oignon coupé finement, une carotte coupée en petites rondelles, un petit piment (si on veut), une tomate coupée en morceaux, et deux bettraves coupées en petits morceaux dans un peu d’huile à feu vif pendant 3-4 minutes. Quand les oignons sont transparents, rajouter quelques herbes (persil, thym) et quelques verres de bouillon de légumes. Laisser mijoter à feu moyen pendant 30 minutes (ou jusqu’à ce que tous les légumes soient tendres). Laisser ensuite refroidir le mélange avant de retirer presque tout le bouillon de la soupe (et le garder!) puis passer les légumes au mixeur.

On peut ensuite remélanger le bouillon petit à petit, jusqu’à ce que la soupe ait la bonne consistence, puis rajouter du sel et du poivre à volonté. On peut aussi passer la soupe au chinois si on veut, pour retirer les pépins de tomates et autres morceaux qui feraient moins jolis dans la soupe. Ca se sert froid (glacé si on veut) dans des petits verres individuels!

Réussite: 8/10: j’aurais dû laisser plus de bouillon pour faire une vraie soupe froide, et puis j’avais mis un peu trop de piment. Mais c’était bon et très printanier comme recette.

* Ce n’est pas évident à première vue de comprendre pourquoi l’accessibilité est si importante aux Etats Unis et pas ici, et ce que ça a à voir avec le reste de ma discussion. Un jour j’essayerai d’expliquer tout ça..

PS. Vous pouvez maintenant aller voter là-bas. Merci 🙂

** Ce week-end c’est “photographiez-moi un truc qu’on peut partager.” (Pour les règles du jeu c’est par là). Vous avez jusqu’au vendredi 23 mai (inclu) pour m’envoyer votre contribution (drcaso @ rogers . com). Les participants sont invités à copier le petit badge rose qui se trouve au début de ce post et à le mettre sur leur blog pour crâner et inviter d’autres lecteurs à participer 🙂 **

Tchin tchin! Dr. CaSo.

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Les chats partagent leur lait et leur pâtée avec le hérisson du jardin!! Catherine.

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Quiche lorraine entrain de cuire dans notre four à pain et que bien sûr l’on a partagée une fois cuite 🙂 Valérie de Haute Savoie.

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Un pain fait à la maison rien que pour le plaisir. Béatrice.

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Partager un bon repas, des rires, la joie d’etre ensemble. à l’ouest.

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La plus jolie des secrétaire en temps partagé, experte en dérangement de papiers et en tripatouillage de clavier (pour macophiles exclusivement néanmoins). Meerkat.

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Le coinbiiiip c’est del.icio.us. Jérôme.

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Je partage mon goût pour les maths avec qui veut, parfois seulement avec les fleurs et les oiseaux. Tirui.

Une grenade pour voir si je suis vraiment le moins doué du monde pour manger ça… Dorian.

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Un truc qui se partage dans la joie et la bonne humeur : La paëlla de ma belle- mère qui est espagnole. Mahie.

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De la musique, à partager sans modération. ElPadawan.

22 comments

  1. Chuis vachement déçue, je croyais que c’était des framboises 😛

    C’est vrai que j’ai du mal à comprendre pourquoi l’inaccessibilité serait une conséquence d’un pays plus socialement protecteur ? Tu crois que les gens ne peuvent pas être soucieux d’accessibilité s’il n’y a pas leur job à la clé ? J’espère que non, ce serait triste 😦

    Moi je pense que l’accessibilité c’est plutôt une question d’investissement politique, en argent (équipement) et en réglementation (au risque de déplaire aux businessmen). L’avantage des USA, c’est leur système de procès, qui fait qu’une ville ou une entreprise risque plus à priver d’accessibilité qu’à payer les aménagements. En France par contre, c’est l’inverse. Et sans le système de procès, c’est les politiques qui fixent les priorités, et ils privilégient ce qui concerne le plus grand nombre : l’école, la police, le chômage, … ou ce qui flatte leur ego : l’armée, le mécénat, …
    Les gens, eux, suivent ce mouvement : s’il y a des équipements, c’est facile d’aider, s’il n’y en a pas, ça devient trop difficile, ils laissent tomber. Je pense notamment à un reportage qui stigmatisait une caissière de cinéma parisien qui ne pouvait qu’indiquer un autre cinéma, aménagé pour les fauteuils roulants. Si son cinéma avait été équipé, je pense qu’elle aurait très bien accueilli la personne en fauteuil ; mais les salles n’étant pas accessibles, elle ne pouvait rien faire !

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  2. Excellente analyse, elle explique d’ailleurs bien pourquoi les élites dirigeantes, en général pétées de pognon, préfèrent largement faire évoluer les sociétés occidentales d’un coût économique vers un coût social.

    J’aime bien ta photo avec le ptipiment vert comme ça, c’est frais 😀 !

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  3. Jérôme 😆 tu peux pas savoir comme je me réjouis de boire du rivella très bientôt!!!

    Mouton, cette photo a été prise dans notre dystillerie locale, ils font des très bon trucs 🙂

    Lune, tu as mis le doigt sur la réponse, c’est bien une question de procès. Il y a aussi la question des guerres (notemment le Viet Nam), aux Etats Unis, et donc le retour de milliers d’estropiés. Ca a beaucoup influencé le dévelopement de l’accessibilité au départ, ça. Ensuite, ça a été une question de législation (c’est la loi, on va se faire poursuivre en justice si on ne le fait pas). Aujourd’hui, c’est surtout une question d’habitude. Les gens n’y pensent même plus tellement c’est devenu naturel d’aider, de faire que tout soit accessible, et de traiter tout le monde de la même façon (en ce qui concerne le droit de travailler, par exemple). J’y reviendrai 🙂 En ce qui concerne les framboises, tu peux essayer, mais je suis pas sûre que ça se marie aussi bien avec les carottes 😉

    krysalia, merci m’dame 🙂 Ce que tu dis est très vrai, mais je continue à croire qu’ici, on se “retient” d’aller dans cette direction le plus possible (un peu comme en France, en gros). Par exemple récemment, certaines personnes voulaient que les magasins soient ouverts 364 jours sur 365, comme aux Etats Unis (où c’est seulement lors de Thanksgiving que presque tout est fermé). Mais les politiciens et la population ont voté contre cette idée, parce que ça aurait empêché les gens qui travaillent dans les magasins de passer les fêtes en famille! Je trouve ça dingue!

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  4. dr caso> un peu comme en france… plus pour longtemps en fin de compte. Il paraît que le modèle à suivre est américain, et l’autre taré qui nous gouverne tient absolument à avoir le même genre d’économie :/ . L’ouverture le dimanche ici c’est pour bientôt, avec tout un tas d’autres lois déplaisantes socialement mais qui conviennent à ses amis. Je suis contente de savoir que les idées humanistent persistent encore un peu par chez toi en tout cas…

    Lune >

    tu as écrit : ” Je pense notamment à un reportage qui stigmatisait une caissière de cinéma parisien qui ne pouvait qu’indiquer un autre cinéma, aménagé pour les fauteuils roulants. Si son cinéma avait été équipé, je pense qu’elle aurait très bien accueilli la personne en fauteuil ; mais les salles n’étant pas accessibles, elle ne pouvait rien faire !

    Hmm… je crois que tu es bien gentille avec cette ignoble bonne femme. Elle était si éprise de bonne volonté contrariée que lorsque la jeune femme en fauteuil lui a dit que l’autre cinéma était loin quand même, elle a répondu ce morceau de bon goût et de tact : “bah non, c’est pas loin, moi j’y vais à pied ! (sourire plein de mépris)”.
    Le sous entendu était très clair : “les gens normaux y arrivent, donc arrêtez d’abuser et de réclamer des trucs inutiles, faignasse, et démerdez vous parce que ça n’est pas mon problème !”

    Je crois pouvoir dire sans me tromper que la jeune femme dans son fauteuil aurait probablement beaucoup aimé pouvoir s’y rendre à pied au ciné suivant, elle aussi.

    La femme en question n’aurait certainement pas eu ce genre de discours hautain si ce n’était ici qu’une question d’équipement, ou d’impossibilité de faire autrement. Non seulement elle ne le voulait pas, mais elle n’en voyait même pas l’interêt.

    C’est important je crois de s’en rendre compte parce qu’avant même d’accessibilité, ce qu’il faut changer en france c’est la mentalité bien trop répandue que les handicapés sont des parasites inutiles, ou des faignasses profiteuses déjà trop gâtées par l’état.
    Si on parvenait à changer uniquement ça, je crois que tout le reste coulerait de source ici. Mais avec le Princident qu’on se tape, c’est pas gagné 😦 .

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  5. Krysalia :
    On a bien regardé le même reportage, mais on n’a pas vu la même chose. Je suis peut-être trop indulgente, mais je n’ai pas vu ce que la caissière pouvait FAIRE. Elle aurait pu faire preuve de plus d’empathie dans ses paroles, mais ça n’aurait rien changé à la situation. Je n’ai pas sur-interprété son “j’y vais à pied” (expression malheureuse certes), je n’ai pas vu son “sourire plein de mépris” (et toi non plus, c’était une caméra cachée, son visage était flouté 😉 ), et, comme elle, je ne me rends pas compte si parcourir une certaine distance avec un fauteuil roulant (à moteur en plus) c’est dur et compliqué ou non, faisable ou non. Elle n’aurait peut-être pas dit la même chose si la femme avait eu une canne ou des béquilles. Et je n’ai pas du tout aimé le montage et le commentaire, qui visait à la présenter comme une méchante ; ni les reproches de la femme en fauteuil, assez agressifs vis-à-vis d’une simple caissière qui préférerait sûrement pourvoir lui répondre “Bien sûr nos salles sont accessibles”. Le vrai responsable, c’est le propriétaire du cinéma, et encore plus les politiques qui n’osent pas imposer une réglementation pour protéger une minorité. Il ne faut pas se tromper de cible.

    Je pense que tu te trompes : personne ne pense que les handicapés sont des fainéants ; les gens les regardent comme des bêtes curieuses, voire comme des monstres, ne savent pas comment se comporter, préfèrent les ignorer, ça oui. Ou au contraire les traitent comme tout le monde, avec la même malpolitesse. Et puis c’est difficile parfois de savoir s’il faut leur proposer de l’aide, ou si au contraire ils mettent un point d’honneur à se débrouiller seuls.
    Ce qu’il faudrait, c’est que tous les équipements soient accessibles ; après, ça ne dépendrait effectivement que des mentalités de maintenir cette accessibilité (ne pas se garer sur les trottoirs, ou devant les bateaux, ou sur les places réservées ; respecter la priorité dans les files et pour les places assises ; regarder de travers ceux qui ne respectent pas ces règles). Il faudrait certainement des campagnes de sensibilisation, mais j’ai bon espoir que ça marcherait.

    Là où je te rejoins, c’est que ce n’est pas la priorité des gouvernements : ça ne concerne que trop peu de monde, trop peu de voix 😦 .
    Sauf peut-être si un industriel spécialisé dans les équipements accessibles se fait des amis dans les hautes sphères 😕

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  6. Pour le sourire plein de mépris, on est d’accord que je ne l’ai pas vu, mais je l’ai entendu et je l’ai retranscrit de cette façon. Tu vois bien ce que je veux dire : ” non c’est pas loin, moi j’y vais à pied”, dit sur ce ton là, ce n’est pas sur-interprêter que de constater qu’elle cherche à remettre à sa place la personne qu’elle a en face d’elle. Je ne vois pas bien pourquoi dans la mesure ou la personne handicapée n’a rien fait de mal.
    Je crois que tu fais de l’angélisme vis à vis de cette caissière. Je comprends bien cette personne handicapée qui a certes un ton de reproche, mais qui en a le droit, dans la mesure ou cette personne lui dit froidement qu’elle n’a pas sa place ici ( au propre comme au figuré donc). Ce ton de reproche vient naturellement quand on constate que la personne en face de soi n’a même pas envie de faire semblant d’être désolée, exactement comme si c’était la normalité, et la demande de la personne une exagération. Elle le lui indique d’ailleurs : moi j’y vais à pied => donc tout est normal, le problème ici c’est vous.

    Quant au fait qu’on ne considère pas en france les personnes handicapées comme des fainéantes, là encore, tu fais de l’angélisme : on a pas du voir la même campagne polit… heu marketing pour l’autre là, et on a pas entendu les mêmes discours de la part de ses militants et sympathisants. Tout ce que je combats depuis un an, c’est justement cette phrase qu’on entend partout, qui ne semble plus choquer personne : ” moi j’ai voté sarko parce que MOI je n’ai pas attendu qu’on me tende la main, je ne vis pas au crochets de l’état MOI” . Si tu creuses un peu et que tu fais parler ces gens, tu en entends des vertes et des pas mures sur “ceux qui vivraient au crochet de l’état, comme par exemple les handicapés qui EUX, ne feraient qu’attendre qu’on leur tende la main au lieu de se débrouiller seuls, alors que si ça se trouve, HEIN, si ça se trouve, ils peuvent faire des choses mais ils ne travaillent pas parce que ce sont des fainéants surtout, au contraire des gens méritants”.

    Et cette idée là, elle ne vient pas de nulle part, elle nous est distillée savamment depuis des années. C’est ce qui fait qu’en france, une femme peut sans honte rabrouer une handicapée qui a l’audace de lui demander un peu de compassion. C’est ce qui fait que le genre de propos que je te cite plus haut est prononcé sans honte par un pourcentage toujours croissant (ah, les fameux 53%) de la population française, qui ne voit même plus ce que cette mentalité peut avoir de choquant ou de malvenu. Pire, qui en vient à croire que ça n’a pas été dit ? qu’on a mal compris ?

    Je pense sincèrement que si ça n’est pas la priorité des gouvernements de changer cela ce n’est pas parce qu’il y a trop peu de voix à prendre, c’est parce que ce genre de système de bouc émissaire les sert, principalement. Il serait temps que les gens se rendent compte que ça n’est par contre pas du tout à leur avantage.

    en dernier lieu, une petite remarque :

    tu écris : ” comme elle, je ne me rends pas compte si parcourir une certaine distance avec un fauteuil roulant (à moteur en plus) c’est dur et compliqué ou non, faisable ou non. Elle n’aurait peut-être pas dit la même chose si la femme avait eu une canne ou des béquilles. ”

    et après ça tu dis que personne ne traite les handicapés de fainéants 😀
    bah c’est bien imité didon 😀 … personnellement si une personne en fauteuil m’explique que d’aller à tel endroit c’est trop loin, je n’ai pas de raisons de ne pas la croire, que son fauteuil soit motorisé ou pas.

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  7. Mesdames, mesdames 🙂 Bon, pour le coup du fauteuil motorisé, ça me rappelle un épisode de Dr. House où il se dispute avec une docteure qui est en chaise roulante et qui lui pique sa place handicapée parce que lui n’est QUE avec une cane… Et je dois dire que ça m’a bien fait rire, parce que j’étais entièrement du côté de House: c’est plus difficile de marcher avec une cane que de de rouler en fauteuil électrique! MAIS… ce n’est pas toujours aussi simple. Pour aller d’un cinéma à un autre en fauteuil, il faut qu’il y ait des trottoires abaissés et sans encombre, pas d’escaliers, etc. Ce n’est pas évident. Et en plus, je n’ai pas vu le reportage dont vous parlez mais ça m’aurait fait sacrément raler qu’on me dise “allez voir dans un autre cinoche” où le film que je veux voir ne passe peut-être pas ou bien je dois attendre deux heures. Donc… pas toujours évident.

    En ce qui concerne la fénéantise, je suis d’accord avec vous deux. Souvent, c’est le regard des autres qui blesse le plus (du genre, qu’est-ce que tu fais dans la rue à faire peur à ma fille au lieu de rester cachée chez toi), mais le discours est souvent sur le fait qu’on en demande trop, qu’on pense que parce qu’on a des problèmes on nous doit tout, etc. Ce n’est pas nécessairement toujours un discours sur la fénéantise mais plutôt d’oser demander trop, d’oser vouloir des exceptions, d’oser prétendre qu’on ne peut pas tout faire comme tout le monde. Et puis bien sûr il y a le fait que “pourquoi je devrais payer pour des trucs qui ne me concernent pas!” Ce genre de discours est très présent en France, encore beaucoup ici, mais beaucoup moins aux Etats Unis.

    (je mets mes trucs au four et je reviens continuer la discussion 😉 )

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  8. Jérôme

    C’est aussi difficile de savoir si l’on doit aider : en faire trop ou pas assez. Parfois la personne ne souhaite pas être aidée et si on propose son aide, elle peut nous le reprocher. La fois d’après dans une situation a priori proche, une autre personne râlera parce qu’on ne l’aide pas…

    Concernant l’accessibilité, c’est normalement à prendre en compte pour les nouveaux bâtiments : ce n’est guère plus difficile, si c’est pensé dès le départ du projet.

    Mais quand on voit ce qui se fait sur l’internet pour l’accessibilité des sites, je pense qu’il y a encore du travail de pédagogie à faire ! Je ne parle pas d’accéder aux sites avec des navigateurs exotiques comme Lynx mais simplement avec des navigateurs portés par Mac ou Linux.
    Je pense que la réflexion sur l’accessibilité au monde numérique celle au monde réel procèdent de la même logique et ont les mêmes freins. Il y a encore du travail à faire !

    Je suis sérieux tout d’un coup, ça fait peur 😉

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  9. Arf, je me suis mal exprimée sur le fauteuil roulant et les difficultés du trajet ; je te donne un exemple : avant d’avoir une poussette, je ne m’étais JAMAIS aperçu que les trottoirs de ma ville sont pleins de trous (le bitume est enlevé par endroits pour des travaux sur les canalisations). À pied, tu les enjambes, tu ne les vois même pas. Avec une poussette, tu galères, il faut passer devant pour la soulever. Avec un fauteuil, je pense que tu ne passes pas. Si, il y a un an, un type en fauteuil m’avait demandé si il pouvait passer par telle rue, j’aurais dit oui, parce que les trottoirs sont larges et qu’il n’y a jamais de voitures dessus ; et il m’aurait maudit ! Maintenant, je lui déconseillerais, parce que j’ai remarqué le bitume. Ça n’a rien à voir avec la fainéantise ! Au contraire, pour quelqu’un en fauteuil propulsé à bras, je dirais “Attention, c’est loin” alors que je n’y penserais pas pour un trentenaire sur ses deux jambes !

    D’ailleurs je pense que son problème, ce n’était pas que c’était loin, mais que ce n’était pas carrossable. Elle s’est mal exprimée en disant “c’est trop loin” au lieu de “c’est trop compliqué avec le fauteuil”, et la caissière a entendu “loin” et a donc répondu “non c’est pas loin”, comme elle l’aurait fait avec une personne valide en fait, c’est le contraire d’une discrimination !

    Pour la caissière, peu importe, tu as peut-être raison, ce que j’ai pris pour de la maladresse était peut-être du mépris. Je reste néanmoins convaincue qu’il n’y aurait pas eu de problème avec un cinéma équipé et une c.. à la caisse, et que la caissière n’était donc pas la bonne cible, ce que je reproche à ce documentaire.

    Pour “ceux qui vivent au crochet de l’État et qui devraient travailler plus”, j’ai entendu ce discours nauséabond sur les RMIstes, les chômeurs, les SDF, les parents isolés, les familles nombreuses, les étudiants boursiers, les immigrés, mais jamais sur les handicapés, donc je n’ai pas l’impression que ce soit répandu. Au contraire, j’ai l’impression qu’on essaie de les faire rester chez eux contre leur gré, pour qu’ils ne se montrent pas dans le monde bien lisse des entreprises.

    Pour les équipements adaptés, je pense que ça ne dérange personne en soi, mais par contre, personne ne veut payer, et l’état non plus parce que ça concerne trop peu de monde, pas assez d’électeurs.
    Et pour les exceptions (genre priorité, place assise, …), c’est un peu pareil, les gens jouent perso et manquent d’empathie, mais je ne pense pas que ce traitement soit réservé aux handicapés, ni dirigé contre eux : c’est du pur égoïsme. Encore que, enceinte, on m’a toujours cédé une place assise (même si j’ai parfois dû la demander) et souvent proposé de passer devant dans la file d’attente (à part une c… qui m’a au contraire doublée, ainsi qu’une autre femme enceinte devant moi !)

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  10. dr caso> Voila, tu as tout à fait raison sur ” les handicapés demandent trop selon l’avis des gens “, c’est tout à fait ce qu’on reproche aux handicapés en france.

    Le souci c’est que les politiques ici cherchent à tout axer sur le travail, or donc toute personne qui ne travaille pas est automatiquement soupçonnée d’être dans cette situation par choix, et de cacher des capacités pour vivre aux crochets de la société. Et à ce ” les handicapés croient que tout leur est du ” vient s’ajouter “ALORS QU’EN PLUS EUX ILS NE BOSSENT PAS ET VIVENT à NOS CROCHETS CES SALAUDS”.

    Le discours que j’entends est le suivant, et tu noteras sa logique imparable en plus de sa bêtise sans fond :
    on parle d’handicapés qui travaillent malgré leur handicap donc c’est possible qu’ils travaillent > les entreprises ont des pénalisations s’ils ne font pas travailler d’handicapés > or, je ne vois aucun handicapé à mon travail > Ils pourraient donc travailler, on a besoin d’eux, mais ils ne le font pas > handicapés = fainéants profiteurs.

    cqfd hein, LE handicapé, c’est une situation unique et si certains peuvent travailler, tous le peuvent. mouahaha (enfin il vaut mieux rire que pleurer).

    Voila comment on en vient à penser que le handicapé est une personne qui pourrait faire un tas de trucs mais qui ne fait aucun effort, qui n’a aucun mérite, au contraire qui se laisse vivre en exigeant que la société s’adapte à lui alors que la société est en faillite.

    Le fait qu’il existe une allocation d’adulte handicapé, pour beaucoup de gens c’est déja un énorme cadeau qu’on leur fait et ils devraient s’en contenter par exemple. (sans imaginer une seconde que c’est un minimum indécent dans beaucoup de situations, puisqu’il ne tient pas compte des besoins du handicap… mais puisqu’aux yeux de ces gens les besoins du handicap n’existent pas, le serpent se mord la queue).

    lune a écrit : Au contraire, j’ai l’impression qu’on essaie de les faire rester chez eux contre leur gré, pour qu’ils ne se montrent pas dans le monde bien lisse des entreprises.

    Ce que tu dis là, c’était vrai il y a dix ans ou plus.

    Pour l’instant, toute personne qui reste chez elle sans avoir d’employeur est soupçonnée de mettre la france en faillite et d’y rester pour de mauvaises raisons. Je pense qu’on les laisse chez eux contre leur gré, parce qu’en effet beaucoup d’entreprises préfèrent payer l’amende, qui n’est pas prohibitive, au lieu d’engager les personnes handicapées qui pourraient l’être. Mais durant ce temps, la mentalité haineuse globale en france permet de ne pas revaloriser les minima sociaux avec l’aval de la population par exemple, comme l’allocation d’adulte handicapé qui n’a pris qu’un peu plus de 1% contre 4 a 5% d’inflation cette année.

    C’est logique à pleurer là encore : les entreprises ne font pas travailler les handicapés, mais c’est de leur faute, forcément 🙂 .

    tu parlais d’égoïsme, il s’agit bien de cela, mais pas seulement pour ce qui est de payer les équipements, on en est plus là.

    Les gens en viennent à concevoir de l’aigreur quand une aide ou une augmentation ne tombe pas dans leur escarcelle à eux => “La personne handicapée à droit à une aide spéciale pour équiper sa maison ? C’est HONTEUX, puisque moi qui suis un travailleur méritant et qui ai voté sarko je n’en ai reçu aucune. Et pourtant moi je travaille ! moi je ne suis pas un profiteur ! j’aurais du avoir ces sous et lui rien, parce qu’il ne les mérite pas “. Bien sûr, ce discours est encore plus fort en ce qui concerne les chômeurs et les rmistes, mais il ne faut pas se leurrer, l’handicapé qui n’a pas de job est placé au même niveau par ces imbéciles.

    Si tu n’entends pas ces discours régulièrement, félicite-toi de plutôt cotoyer des gens intelligents et ou plutôt à gauche, (perso je n’en peux plus des débiles sarkosystes que je suis forcée de croiser !) mais je t’assure qu’hélas cette espèce de grogne faite d’aigreur et de jalousie se répand comme une maladie à travers toutes les couches de la population, en profitant de leur ignorance, de leur absence de compassion et de leur bêtise.

    Je rebondis du coup sur ce que tu disais au début de ton commentaire, au sujet des impairs qu’on peut faire parfois par exemple au niveau du trajet en fauteuil. Je vois tout à fait ce que tu veux dire, et en effet ce genre d’impair arrive à tout le monde un jour, y compris au gens de la meilleure volonté qui soit. C’est très compréhensible. Mais toute la différence qu’il y a avec cette mentalité globale qui se dessine en france, c’est que maintenant sont de plus en plus nombreux les gens qui pensent sans honte que ” ces handicapés n’ont qu’a se débrouiller !”. Non pas ” je voudrais l’aider mais je ne sais pas comment “, ou encore ” je vais aider cette personne ” avec une gaffe qui reviendrait à lui faire une crasse. Non non.

    Juste éhontément ” je n’ai pas envie d’aider cette personne qui peut surement y arriver seule et qui veut juste profiter de moi, qui ne mérite que mon mépris et qui n’a qu’à se prendre un peu en charge”.

    Ils s’autorisent d’ailleurs non seulement à le penser sans honte depuis quelques temps, mais à le DIRE sans honte et ils y sont encouragés parce que la plupart du temps ce genre de propos trouvent un écho favorable autour d’eux. pourquoi alors changer de mentalité ? (jusqu’au moment ou eux mêmes ou un de leurs proches vient rejoindre le rang des personnes handicapées, auquel cas ils tombent souvent de très, très haut.)

    C’est la bonne volonté qui disparaît, rien de moins :/ .

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  11. tant que j’y suis, je voudrais juste rajouter une anecdote qui m’est arrivée il y a quelques mois : je suis arrivée à une caisse “moins de 5 articles” au supermarché à côté de chez moi, et j’entends la personne devant moi, élocution difficile, béquille et tremblements, demander à la dame devant elle si elle pouvait passer devant, montrant son article unique.

    La dame en question, une espèce de secrétaire clinquante très maquillée, a regardé cette personne du haut en bas et lui a lancé un cinglant : ” ben heu non hé, MOI JE TRAVAILLE j’ai pas le temps (air offusqué – refus définitif)”.

    o_o…

    jamais de ma vie ( j’ai 31 ans) je n’avais entendu quelqu’un refuser de laisser passer une personne à la caisse, valide ou pas. très franchement ça m’a fait un choc.

    détail croustillant, il se trouve que cette caisse moins de 5 articles est aussi la caisse prioritaire femmes enceintes et handicap. Autre détail croustillant, cette dame avait un panier plein d’articles. à ras bord. mais bien sûr.

    j’ai été la seule à réagir avec indignation (!), avec l’aval de la caissière mais sans aide directe de sa part, et cette dame a fini par changer de caisse. A voir la tête de la resquilleuse, je vous confirme qu’elle ne s’en voulait pas à elle même d’avoir été ridicule, mais à ce salaud d’handicapé à qui tout est du et qui lui avait fait perdre 10mn de queue.

    Brèfle, aux marchés de plein air, dans la rue, dans les parcs, partout je ne fais qu’entendre se multiplier ce genre de réflexions dont la bêtise cotoie l’égoïsme crasse, mais ce qui est nouveau c’est que cet égoïsme est maintenant sûr de son bon droit, et ça me glace le sang.

    C’est pour ça que je me permets d’insister précédemment au sujet de l’angélisme, parce qu’à mon sens refuser de voir le point auquel les mentalités en france en sont arrivées, c’est ne pas pouvoir les combattre comme elles le devraient. Enfin personnellement je me refuse à donner à ce genre d’incident un écho favorable, ne serait-ce que par mon silence.

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  12. Eh ben, quelle discussion 🙂 C’est très intéressant tout ça parce que moi, je n’aurais jamais osé raconter tout ça et “gueuler” ainsi contre la société, et pourtant dieu sait si j’en ai souvent envie. Pourtant, j’essaye de croire que le problème de fond n’est pas né d’un mauvais sentiment vis-à-vis des handicapés mais seulement d’un égoïsme généralisé. La vie devient de plus en plus difficile pour la plupart des gens et il faut se battre pour avoir un travail, pour le garder, pour trouver une maison, pour payer l’éducation des enfants, pour avoir une vie pas trop pourrie… Je pense que tout ça rend les gens un peu égoïstes et c’est probablement normal. Si moi j’ai déjà du mal à trouver un boulot décent, je ne vois pas pourquoi je devrais le filer à quelqu’un d’autre à cause de législations que je n’ai jamais approuvées et qui le fera moins bien que moi parce qu’il/elle aura besoin d’aide spéciale pour le faire et donc en plus ça coûtera cher à la société blah blah blah. Ce genre d’attitude se retrouve partout, pas seulement à propos des handicapés. Je le vois bien dans l’éducation, quand on donne des bourses d’études à des minorités, ou qu’on essaye d’aider les étudiants qui ont des difficultés particulières. Tout de suite, le reste du monde s’offusque. MOI je n’ai pas reçu d’aide particulière, MOI je n’ai pas demandé de bourse et je me saigne aux quatre veines pour payer mon éducation… Comme dans l’histoire que tu racontes, krysalia: MOI je n’ai pas le temps d’attendre parce que je travaille, MOI.

    C’est triste à dire, mais je n’ai aucune foi en la bonté naturelle de l’être humain. Je pense que les gens à qui on n’a pas appris à faire attention à ce qui se passe autour d’eux et à être attentif aux besoin d’autrui ne sauront pas le faire naturellement. D’un autre côté, il faut bien voir que ça demande du courage et de la patience de faire attention autour de soi. Rien qu’hier, la caissière avait mal enregistré mes trucs et oublié de compter un gros article. Pendant 2 secondes, j’ai eu envie de partir sans le lui faire remarquer, et puis j’ai eu honte et je lui ai dit que je voulais le payer. C’était un truc cher, et ça m’a presque énervé d’être si honnête. A la maison, j’étais super crevée, mais j’avais dépassé une vieille dame qui portant plein de sacs, en allant prendre l’asenceur, et même si je n’avais qu’une envie c’était de rentrer en vitesse, j’ai pressé le bouton de la porte pour attendre la vieille dame qui a pris un temps fou, sans compter qu’elle sortait avant moi, etc. Et je me suis dit à ce moment-là: je comprends pourquoi le monde est si égoïste, c’est tellement plus facile!

    Pour conclure, parce que j’écris un roman, là, je pense qu’heureusement que tout le monde n’est pas égoïste. Il y a des gens qui font attention, qui comprennent qu’une société diverse et où tout le monde a sa chance est une meilleure société, qui sont généreux de leur temps et de leur argent, qui sont prêts à aider les gens autour d’eux, qui respectent les lois, et qui veulent améliorer le monde plus ou moins pourri dans lequel nous vivons. Je pense à tous les gens qui m’ouvrent les portes, ceux qui me laissent leur siège, ceux qui me laissent passer devant aux caisses, ceux qui offrent de me porter mes sacs, etc. Il y a plein de gens comme ça, heureusement, ne l’oublions pas!

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  13. Moi je me demande souvent, comment font les gens pour croire qu’ils seront TOUJOURS BEAUX, PERFORMANTS ET EN SANTé?

    Rien n’est figé dans la vie, un accident, une maladie et tout chavire. Pourquoi ne pas tout simplement avoir un peu d’empathie pour l’autre, près de nous à l’occasion-caisse au supermarché, etc-, en pensant tout simplement qu’un jour: ça pourrait être NOUS!

    Tout ça m’énerve grandement.

    Est-il vraiment nécessaire de se casser une jambe, de se fouler une cheville, d’avoir un lumbago pour arriver à comprendre??? 😯

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  14. !Béo! c’est souvent le cas, on ne se rend pas compte de la chance qu’on a jusqu’à ce qu’on la perde…

    Béatrice, bienvenue par ici 🙂 Et merci pour ta jolie photo qui me donne très envie!!

    Valérie, c’est adorable, hein 🙂

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  15. J’ai trouvé le vieux Québec bien plus accessible que T.O…. surtout quand on voit le panneau dont j’ai parlé à Union Station… -_-. Et faut avouer qu’un Basilique avec des ascenseurs dedans, j’en suis toujours pas revenu!

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Merci pour vos commentaires que j'adore :)