Le premier jour de classe, dans le couloir, il avait pensé que j’étais aussi étudiante. Quelques minutes plus tard, il avait été bien déçu de voir que j’étais la prof! Après ça, il était absent à tous les examens pour pouvoir les passer plus tard tout seul, dans mon bureau, à côté de moi. Et puis un jour, j’avais trouvé une rose dans ma voiture, mais je ne me doutais de rien. Lorsque mon petit frère était venu passer deux mois chez moi, il avait pensé que c’était mon copain et était mort de jalousie, jusqu’à ce qu’il apprenne que c’était mon frère. Ca a été le flirtage le plus euphorisant de ma vie!
Je ne sais plus comment je me suis rendue compte de l’affaire, mais à la fin de l’été, je conduisais mon frère à ses cours d’anglais et puis j’allais chez lui pendant quelques heures, en cachette, dans son basement appartement, et petit à petit, on a fait connaissance… enfin… pas juste avec des mots… J’allais ensuite rechercher mon frère à la sortie de son cours… mine de rien… Ca a été l’été le plus euphorisant de ma vie!
A l’automne, j’allais tous les matins manger le petit déjeuner chez lui, puis on allait ensemble à l’école. Là, il fallait faire semblant qu’on ne se connaissait pas, mais parfois, on se retrouvait “par hasard” dans les couloirs, et on se souriait. Au bout de quelques semaines, il avait trouvé une petite maison pas loin de l’école, où nous avons emménagé ensemble. Et pendant les pauses, parfois, on rentrait vite vite à la maison pour rigoler un p’tit coup avant de retourner vite vite en cours… mine de rien… Ca a été l’automne le plus euphorisant de ma vie!
Et puis un jour, tout s’est effondré. Mais avant que la vie nous sépare, on s’est échappés en Californie et au Nevada, pour manger un brunch de Noël à la Cliff House, plonger nos pieds dans l’océan glacé, perdre nos derniers dollars dans les plus grands casinos, profiter de notre dernier soleil ensemble, et faire les fous dans tous les hôtels de Californie et du Nevada… Ca a été la rupture la plus euphorisante de ma vie!
Je repense à tout ça depuis quelques jours parce que c’est cet été-là que ma Mazda Protégé est morte, alors que j’allais chercher mon petit frère à l’aéroport, et c’est avec mon petit frère que j’ai acheté la voiture que j’essaye aujourd’hui de revendre, et dans laquelle j’ai trouvé sa jolie rose…

Pour cette jolie tarte “rustique,” aux prunes, j’ai tout simplement fait une pâte brisée mais ne l’ai pas mise dans un moule. Je l’ai étalée sur du papier sulfurisé (lui-même sur une grande plaque qui va au four), puis j’ai mis plein de poudre d’amandes au centre (environ 1/2 centimètre d’épaisseur), en laissant 8-10 centimètres sans rien sur les bords. Ensuite, j’ai mis mes prunes sur la poudre d’amandes (mais j’aurais pu les faire se chevaucher un peu parce qu’elles ont bien rétréci à la cuisson), puis j’ai sopoudré les prunes de sucre (parce qu’elles n’étaient pas super super sucrées). Finalement, j’ai replié les bords de la pâte sur les prunes pour faire un bord rustique, et ai badigeonné tout ça avec un jaune d’oeuf avant de le sopoudrer lui aussi d’un peu de sucre pour le faire caraméliser.
J’ai mis le tout au four (180 C, 350 F) pendant environ une heure (le plus bas possible dans le four), jusqu’à ce que le jus des prunes soit bien épaissi (ça se voit à la façon dont ça bout) et la croûte bien dorée. Le jus sera aussi absorbé par la poudre d’amandes.
Réussite: 9/10. J’aurais pu mettre plus de prune, ça aurait été encore meilleur! Mais là c’était déjà exquis, et surtout, il n’y avait pas de moule à tarte à nettoyer 😉 L’inspiration pour cette recette vient de là (mais c’est mon pôpa qui mettait de la poudre d’amandes dans les tartes aux prunes, quand j’étais petite).
Hummm, trop bon ce genre de tarte, surtout quand les prunes sont un peu acides (mais pas trop non plus).
As-tu garde sa rose?
LikeLike
Y avait pas de risques à se faire accuser au sujet de cette relation prof/élève?
Sinon: pas de peine à croire que ça aie été euphorisant au possible!!!! 😉
LikeLike
tu parles si bien des moments qui ont compté pour toi ! ca me donne envie de plonger dans un bouquin d’Irving…(happy sigh)… tu as eu de ses nouvelles par la suite?
LikeLike
Minute nostalgie… c’est vrai qu’elle a dû en voir, des kilomètres, ta voiture… Enfin même sans elle, il te reste pas mal de bons souvenirs, non? 😉
LikeLike
Cet “il” devait vraiment être euphorisant !
LikeLike
Alors !!! on fait dans la rêverie ?
Connaissant ton gout (immodéré ?) pour la musique classique je te mets 2 liens pour un petit “Casse-noisettes” avec un Seiji Osawa en grande forme…j’adore 😉
Partie 1 => http://www.youtube.com/watch?v=Mi_efzYcXGI&feature=related
Partie 2 => http://www.youtube.com/watch?v=O3CjBLrazE8&feature=related
Bises et caresses à qui de droit – Olivier
LikeLike
Olivier, tu veux vraiment faire arriver l’hiver si vite? Casse-noisettes c’est pour Noël 🙂
Michèle, il était, il était 😉
elPadawan, ouaip, comme le flic qui m’a arrêté à Yonge et Egglinton quand je revenais de chez toi après avoir regardé Desperate Women, parce que je n’avais pas ma vignette 😉
Candy, ensuite, il est venu passer quelques semaines en Suisse, puis je suis allée le voir deux semaines chez lui… et puis je l’ai revu, un soir par hasard, juste avant de quitter ma ville précédente 🙂
!Béo! ben si y’avait des risques, même si je n’étais plus sa prof quand on a commencé à “sortir ensemble.” Je me suis même fait virer… https://cestpasmoijeljure.wordpress.com/2008/10/18/32-mesures-de-haine/
E. j’ai dû la garder un moment… mais j’ai trop déménagé depuis, et en général, je ne garde pas trop ce genre de souvenir… je n’ai aucun coeur, je sais 😉
LikeLike
Hmhmmm Dr CaSo, cette histoire est jolie mais tout de même un peu triste…
Je te souhaite d’autres roses qui vivront un peu plus longtemps que ce que vivent les roses. Et que Ronsard te célèbre encore et encore…
LikeLike
Ca fait du bien parfois de se replonger dans ses souvenirs… bon après, il faut aussi parvenir à s’en extirper !
LikeLike
C’est fou comme certaines rencontres gardent toute leur puissance. Et puis tu as vu combien il était une belle personne quand tu l’as revu. C’est important les souvenirs, et la vie te réserve d’autres très prometteuses roses !
LikeLike
J’aime beaucoup ce côté fruité rustique
LikeLike
raconté comme cela, je me demandais justement si c’était les mêmes faits que ceux que tu décrivais dans 32 mesures de haine.
Je trouve ça formidable que tu en aies gardé le côté électrisant aussi vivant, alors que souvent c’est la haine qui gomme le reste. Je t’envie ces souvenirs de casinos et de brunch de noël…
LikeLike
C’est joliment raconté. C’est vrai que c’est digne d’un scénario d’Irving 🙂
Je dis mille fois “miam” pour ta tarte rustique en tout cas.
Des bises!
LikeLike
Mais pourquoi vous vous êtes quitté finalement?
LikeLike
jolie histoire triste..
sous les fruits très juteux des tartes, je mets des biscuits petits Lu que j’écrase en miettes, ces bouts de gâteaux secs absorbent bien le jus.. ( c’est comme la poudre d’amandes à mon avis)..
LikeLike
Valérie, c’était triste mais pas triste. Je n’en garde qu’un peu d’amertume et beaucoup de bons souvenirs 🙂
dieudeschats, bon d’accord, la prochaine fois je parle de chats 😉
meerkat, bravo, t’as trouvé l’autre post où je parlais de lui 🙂
mayacook, merci 🙂
Krysalia, la haine n’était pas dirigée contre lui donc ces souvenirs étaient intacts 🙂
Llyn, bonap’ 😉 Et bises à toizossi!
Mahie, parce que je me suis fait virer des Etats Unis et j’ai dû rentrer en Suisse, et lui aussi s’est fait virer des Etats Unis et a dû rentrer dans son pays… qui n’était pas la Suisse. Et quand on a enfin réussi à se revoir, des mois plus tard, c’était trop tard…
catherine, bonne idée les miettes de biscuits 🙂 (certaines recettes disent simplement d’utiliser de la farine mélangée à un peu de sucre). Tu devrais essayer les amandes, ça donne un petit goût pas mal du tout!
LikeLike
Damned! Virés des US tous les deux!? Ils sont fous ces américains! Virés à cause de votre histoire? La vache, t’es bien magnanime d’y être retourné!
LikeLike
Ben pour être précis, je me suis fait virer de l’université donc j’ai perdu mon visa d’étudiante donc j’ai dû quitter les Etats Unis. Lui (qui voulait commencer un nouveau diplôme dans la même université l’été suivant), on l’a menacé de me renvoyer définitivement s’il osait remettre un pied aux Etats Unis (ce qui signifiait à l’université, en fait, parce que légalement il avait toujours le droit d’entrer et de sortir des Etats Unis en temps que touriste). Cette deuxième partie, je ne l’ai appris que très récemment… Et j’étais pas magnanime d’y retourner, je voulais finir mon diplôme (il ne me restait qu’un cours à prendre pour avoir ma maîtrise)!
LikeLike
Et tu n’as vraiment aucun regret ? Tu n’as jamais joué à “What if” ?
En même temps, le côté clandestin de l’affaire devait être électrisant, non ?
LikeLike
Il reste le côté romantique de l’histoire, dans ce que tu racontes. Mais ça n’a pas dû être facile tous les jours à ce moment-là…
LikeLike