Depuis un an ou deux, j’entends de plus en plus de gens autour de moi parler de s’arrêter de travailler à plein temps ou entièrement. Les gens sont fatigués mentalement, surtout, et beaucoup de mes collègues vont et viennent en congés maladie. Je dois avouer que je les comprends… et que je suis passablement jalouse de ceux et celles qui peuvent se permettre de travailler à mi-temps seulement ou même plus du tout pendant quelques mois ou quelques années. Ces gens ont des conjoints ou des conjointes qui font que c’est possible, et ce n’est bien évidement pas mon cas, donc je suis forcée de continuer à bosser, et à plein temps, et ce n’est pas demain ni après-demain que je pourrai prendre ma retraite.
Pendant leur petit séjour ATPNois, Jujunette et son mari m’ont fait découvrir “le dîner à la ferme” version helvético-québecoise, et cette série me fait beaucoup réfléchir et rêver. Ces Suisses ont déménagé au Québec et développé de superbes fermes dans des coins absolument sublimes. Que ce soit dans l’agriculture, la production de lait/fromage, les machines, l’agrotourisme, foresterie, ou l’élevage d’animaux en tout genre, ces Suisses ont trouvé au Québec une qualité de vie unique au monde.
Chaque épisode de la série décrit une ferme helvético-québecoise et à chaque fois, j’ai de plus en plus envie d’aller m’installer là-bas, dans une de ces fermes, pour quelques mois, pour changer de rythme un peu, changer de vie, changer ma vision quotidienne du monde. Le stress, le bruit, les budgets, la pollution, le boulot, les problèmes, les embouteillages, la routine, les réunions… Y’en a marre. Je sais que je ne voudrais pas aller m’installer définitivement là-bas, je sais que le travail est rude, et je sais que j’ai trop besoin de la proximité et de la facilité de la ville pour mon quotidien, mais je me dis qu’une coupure nette pendant un ou deux ou six mois me ferait sûrement du bien. Je rêve.
Bien sûr, c’est impossible. Ce n’est pas Calinette qui va ramener le bacon à la maison, comme on dit en anglais, même si elle aussi commence à rêver de nature. Et je n’ai pas encore trouvé de mari millionnaire. Et puis bon, je ne peux pas me plaindre, mon grand appartement en plein centre ville est calme et au bord de la rivière et mon boulot est relativement flexible et pas trop pénible au quotidien. Donc bon, la situation pourrait être pire, mais je fatigue de plus en plus rapidement, physiquement et mentalement, et ça fait du bien de rêver un peu de temps en temps, non?

Photo prise par Jujunette
j’en connais une qui est heureuse avec toi, que ce soit en ville (avec un peu d’herbe de temps en temps) ou à la campagne..tu as déjà pris un congé sans solde, sabbatique, pourquoi ne pas essayer à nouveau? pas de sous qui rentrent, ni de bacon, mais un moral qui remonte en flèche!
le choix est compliqué..mais apparemment en ce moment, tu vas un peu mieux?
grosses bises
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Non, je n’ai jamais pris de congé sans solde, je ne pourrais jamais me le permettre. J’ai eu un congé sabbatique (payé à 80% et c’était déjà limite) et un congé maladie (payé à 100%). Et oui, cet été j’allais un peu mieux, étrangement, après mon voyage en France, mais là, depuis quelques jours, j’ai l’impression de couler…
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Petite question Dr CaSo : si un médecin te mettait en arrêt maladie pour, mettons, six mois ou un an, que deviendrait ton salaire selon la législation canadienne ? En France, je ne veux pas dire de bêtises mais je crois que c’est paiement à 85% pensant six mois puis demi-traitement (mais certaines mutuelles judicieusement choisies, comme la mienne, peuvent compléter durant un an de plus). Mais j’imagine que là où tu es ce serait très différent, non ?
Plein de courage. Je t’embrasse 😽
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Je crois qu’un congé maladie de trois mois est payé à 100%. Après ça, je ne sais plus. De toutes les manières, prendre un congé ne résout rien, parce que je sais que je retrouverai une situation catastrophique au boulot si je m’en vais, c’est ce qui m’est déjà arrivé lors de mes congés sabbatiques et maladie. La dernière fois ça m’a pris un an pour tout remettre à peu près d’aplomb à mon retour… Donc ce n’est pas une solution vivable.
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Je rêve de ne pas avoir d’obligations professionnelles pour pouvoir enfin travailler sérieusement, sur des projets qui me tiennent à cœur, notamment dans le domaine de la transmission du savoir, mais avec des approches complètement différentes de celles, très scolaires, pratiquées à l’université. Et d’autre part, je n’arrive pas à faire correctement deux métiers alors qu’un universitaire est censé en faire au moins trois :-\. Les universitaire Français sont statutairement surhumains, et ça doit être le cas chez toi aussi :-).
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Oui, je ne sais pas pourquoi c’est si difficile, parce qu’en réalité on a beaucoup de flexibilité et de liberté… et en fait on a aussi énormément de pression. J’adore travailler avec mes étudiants et mes employés mais en ce moment, c’est comme si je n’avais plus la force de les écouter et les aider et les guider, comme j’ai toujours aimé le faire… J’ai toujours été nulle en recherche et publications, et maintenant je suis en plus nulle en enseignement alors que c’était toujours mon point fort. Ca me surprend et me déçoit et m’épuise.
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Oui ça fait du bien de rêver et parfois aussi ça fait encore plus de bien de réaliser ses rêves! 🙂 Se donner des objectifs, changer de vie 🙂 Tu dis que les gens pour qui c’est possible ont des conjoints ce qui leur permet de prendre cette liberté.
Je vois les choses différemment : quand je pense à un changement de vie possible pour moi je le fait d’avoir un mari ne me semble pas être une liberté. Si je faisais ce que j’ai envie (repartir par mon monts et pas vaux) je casserai sa vie et celle de mon fils… le fait d’être célibataire et locataire me parait au contraire une grande liberté.
C’est juste une réflexion personnelle sur les questions que moi je me pose… Après il ya forcément toujours : le nerf de la guerre… Les sous! C’est autre chose…
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Merci pour cette perspective très différente 🙂 C’est vrai que le fait d’être célibataire permet de faire des choses qui seraient plus difficiles si j’étais mariée et/ou avec des enfants à charge. Mais là je parlais de mes amies mariées dont les maris peuvent provenir à leurs besoins sans qu’elles aient à travailler du tout, ou à travailler à plein temps. C’est sûr que ça leur permet de moins (ou pas) travailler mais elles ne pourraient quand même pas se casser pendant quelques mois. Dois-je en conclure qu’il est impossible d’avoir le beurre et l’argent du beurre? 😉
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Notre fils vient de prendre un congés sans solde de 6 mois pour partir au Brésil Il n’en pouvait plus du rythme parisien et plutôt que de le voir prendre des anti dépresseurs nous avons choisi de le dépanner financièrement pour qu’il vive son rêve
Je n’aime pas trop lire que tu vas moins bien en ce moment
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Vous êtes de bons parents 🙂 Je suis juste fatiguée, ça fait plus d’un an que je n’ai pas eu de vraies vacances et les contraintes au boulot m’épuisent mentalement.
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