c'est pas moi je l'jure!

hello le soleil brille

Lundi prochain, mon dernier grand projet à ATPN commence!

L’histoire a commencé quand j’ai demandé à plusieurs amis et collègues s’ils voulaient bien présenter leur travail à mes étudiants de cet hiver. Martin a accepté, et comme ça faisait très longtemps qu’on ne s’était pas revus, on s’est fait un petit zoom pour se raconter ces dernières années. Quelques jours plus tard, Martin m’a envoyé un email me demandant si j’étais intéressée par un projet qu’une collègue de sa soeur voulait organiser. Sans savoir de quoi il s’agissait, j’ai dit OK, why not! 

La soeur de Martin est cheffe de département à l’université de Los Angeles qui m’a fait une offre d’emploi en 2016, et l’une de ses collègues, Dani, a été engagée dans ce département l’année dernière après avoir travaillé dans une autre université de Los Angeles où j’ai failli avoir un job en 2017! Dans cette autre université, Dani avait organisé un programme d’échange culturel pour les étudiants étant les premiers de leur famille à aller à l’université. (Aux Etats Unis, on appelle ces étudiants First Generation university students, ou simplement First Gen, et ces universités font beaucoup d’efforts pour que ces étudiants terminent leurs études avec succès. Au Canada, cette distinction n’existe pas.) Après avoir été engagée par l’université de la soeur de Martin, donc, Dani avait décidé de continuer son programme d’échange et voulait trouver un “pays d’échange” qui pourrait participer, virtuellement, cette fois-ci.

C’est comme ça que Dani et moi avons décidé d’organiser un atelier de deux semaines pendant lequel 10 étudiants de son université et 10 étudiants de mon université (tous, donc, First Gen) vont pouvoir échanger et parler de leurs expériences, et apprendre à écrire pour rédiger “leur histoire” qui sera ensuite publiée dans un journal étudiant de Los Angeles. Les “profs” de cet atelier seront des étudiants de Dani (en Writing Studies), et le soutient pour la rédaction viendra des “tuteurs” employés dans mon centre. Nos participants auront des “cours” les lundis, mercredis, et vendredis; les mardis et jeudis, ils auront des trucs à lire et à écrire et des rencontres avec mes tuteurs pour parler de leurs textes et leurs progrès.

On ne voulait que 20 participants, et en une semaine, on a reçu plus de 80 demandes de participation (mais on en a sélectionné seulement 20)! Des étudiants américains, canadiens, internationaux, de tous âges, de toutes cultures, étudiants dans des domaines différentes, et dont les parents et grands parents n’ont parfois même pas terminé le lycée.

Mon cher doyen a été très heureux de payer mes tuteurs pour ce travail inhabituel. C’est une centaine d’heures de plus que d’habitude, mais la collaboration internationale est très appréciée ici, ainsi que le soutien aux étudiants, les activités originales, et les promesses de publications.

Après une année un peu pourrite, je suis heureuse de terminer mon travail à ATPN avec un chouette projet.

19 comments

  1. C’est effectivement un très chouette projet qui te permet de terminer ton séjour ici sur une bonne note!
    Quant aux “first gen aux États-Unis, je crois que c’est particulièrement lié à une culture universitaire qui privilégie la création et le maintien de liens forts avec les ancien.ne.s à travers les générations pour des raisons de levées de fonds. Cette culture qui vient des grandes universités de l’Ivy League n’existe pas autant au Canada, même dans les universités plus prestigieuses.

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    • Oui, c’est bien et c’est dommage en même temps. Mais bon, on ne peut pas dire que les université veuillent maintenant un lien fort avec les étudiants “first gen” seulement pour leurs levées de fonds, parce que les parents de ces étudiants-là sont rarement les plus riches. A Purdue, ça faisait surtout partie du prestige de l’université de pouvoir dire qu’un certain pourcentages de femmes étaient dans les programmes d’ingénieur et qu’un certain pourcentage d’étudiants “first gen” arrivaient à terminer leurs études, par exemple. J’étais étonnée ne ne rien trouver de similaire au Canada.

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  2. catandfivecats

    bravo! tu le vaux bien!!
    je suis sûre que ça sera un grand succès, et que ce sera ton grand “bouquet final”!!
    tout le monde va te regretter😥
    bon WE et des bises, câline Miss Penny de ma part

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  3. Que voilà un projet intéressant! Je ne suis pas certaine qu’en France, on se pose beaucoup la question de savoir quel niveau de formation ont les parents. Peut-être une des raisons de l’échec de certains étudiants, qui n’ont “pas les codes”?

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    • Ben oui, avec des parents et des grands parents qui ont été à l’université, c’était relativement facile pour moi (même si ce n’était pas dans les mêmes pays). Mais je peux imaginer que ça soit vraiment difficile pour des gens de familles qui n’ont jamais eu ces attentes, ce genre de discussion, ce genre de culture. J’imagine que pour un Chinois qui débarque dans une université au Canada et dont les parents n’ont jamais terminé le lycée, ça doit très difficile à beaucoup de niveaux!

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  4. N

    Intéressant et très belle révérence avant de tourner la page! Je trouve que c’est toujours “bitter-sweet” (aigre-doux?) ces derniers trucs que l’on fait avant de déménager, quand la vie change de chapitre…

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  5. mmechapeau

    Que voilà une jolie façon de terminer votre travail à ATPN.
    Des «First Gen» , il y en a aussi dans mon pays mais je ne pense pas qu’ils soient aidés en tant que «First Gen».

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    • En Europe, les étudiants universitaires ne sont pas beaucoup aidés je trouve, en tous les cas de mon temps, c’était “débrouille-toi ma cocotte!” et basta! C’est dommage. Ou peut-être que c’est fait exprès pour que tout le monde ne réussisse pas, puisque c’est si facile (gratuit, pratiquement!) pour tous d’aller à l’université. Ici on limite avec les coûts prohibitifs des études.

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      • mmechapeau

        Depuis peu, en Belgique francophone, de l’aide est offerte aux étudiants, mais cette aide est destinée à tous les étudiants, pas uniquement à certaines catégories d’étudiants comme les «First Gen» dont vous parlez.
        Par exemple, à propos d’un bureau d’appui pédagogique créé en 2005 à l’ULB, on peut lire:
        «l’une de ses missions est de favoriser la réussite des étudiants de bachelier grâce à un accompagnement des apprentissages.»…

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  6. Pingback: elle dansait seule | c'est pas moi je l'jure!

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