c'est pas moi je l'jure!

soldats sans armes

Savez-vous ce qu’est un “nom épicène,” un “adjectif épicène,” ou même un “pronom épicène”? Et les “doublets abrégés”? Moi, je ne le savais pas! Jusqu’à ce que la folle du bilinguisme m’envoit un lien vers un site du gouvernement et que, curieuse, j’aille voir ce que c’était. Et ben mes p’tits loups, c’est PA.SSIO.NNANT! Non mais sérieux, c’est le genre de truc de linguistique dans lequel je peux me perdre pendant des heures et des heures!!! Donc, allez voir ce que sont ces mots épicènes, c’est fascinant 🙂

Ce que j’apprécie en particulier, c’est cette notice: “Certaines des possibilités présentées pourraient ne pas faire l’unanimité. Les lignes directrices vous offrent des pistes de solutions aux questions que soulève la rédaction d’un texte inclusif, et non des réponses à appliquer automatiquement dans toutes les circonstances.” Je sais que ça fait chier beaucoup de monde ces histoires-là, et j’entends souvent “c’est vraiment complètement con!” mais moi je trouve ça génial formidable (ajectif épicène) si c’est fait intelligemment, et ce site canadien est vraiment très bien fait!

Maintenant, je dois m’exercer à ne plus écrire les étudiant.e.s mais étudiant·es, avec le point médian (·) que je ne connaissais pas, et le féminin ET le pluriel ensemble. (Clavier américain: shift+option+9. Clavier suisse: shift+Alt+H. Clavier français (je suis bien généreuse): shift+Alt+F). D’ailleurs c’est dommage que “étudiant” ne soit pas un nom épicène alors que “élève” l’est.

Si j’aimais l’allemand, j’étudierais l’évolution du language inclusif en allemand, c’est encore plus compliqué qu’en français! En espagnol, on peut mettre un X à la place du A ou du O, comme dans “latinx” au lieu de “latino” ou “latina.” Ici, j’ai déjà vu “Mx.” au lieu de “Mr.” ou “Mrs.” ou “Ms.” Je trouve ça fabuleux magnifique de voir les langues évoluer. (OMG, j’adore ces adjectifs épicènes, ça va faire travailler mes neurones, c’est épatant fantastique!)

Tout ça pour vous dire que j’ai découvert un truc très chouette à la FAK: je peux demander n’importe quoi aux étudiant·es, ils n’ont pas le droit de refuser! Je rencontre un·e militaire (nom épicène, youpi!) dans le couloir et je lui demande de m’ouvrir la porte. Je croise un·e militaire sur mon chemin et je lui demande de porter mon sac jusqu’à mon bureau. Je trouve trois militaires dans la bibliothèque et je leur demande de venir bouger l’énorme bureau massif qui a été mal placé et donc on ne peut plus allumer la lumière à un endroit plus commode. C’est vraiment pratique, les militaires!

PS. Ma nièce adorée a visiblement les mêmes batailles que moi et je suis très fière d’elle ❤️❤️❤️

36 comments

  1. Je suis convaincu de l’utilité du langage inclusif (écrit et parlé) depuis que j’ai regardé cette vidéo : https://youtu.be/url1TFdHlSI de la chaîne Scilabus, très bien documentée. Par contre j’abhorre les abréviations à base de points médians. Je ne lit pas les phrases qui en contiennent (donc je n’ai pas lu certaines phrases de ce billet). Je déteste l’idée d’un langage écrit imprononçable et je n’aime pas les abréviations en général.
    J’utilise les pronoms iel et iels parce qu’il sont prononçables. Et j’utilise des tournures comme “les personnes enseignantes”, “les personnes apprenantes”, qui s’accordent au féminin.

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    • La vidéo est géniale, merci, elle explique très clairement ce que j’ai appris dans mes cours de linguistique et que j’essaye d’expliquer depuis des années (par exemple les changements réels qui ont eu lieu quand on est passé de fireman à firefighter). Ca fait 15 ans que je n’ai hélas plus fait de recherche là-dessus donc c’était bien d’avoir les dernières nouvelles 🙂 Quand au point médian, moi je ne le vois même plus, c’est une question d’habitude, tu prononces le mot comme tu veux, on s’en fiche, plus tu le fais et moins ça te dérangera de le faire, c’est d’ailleurs bien ce qu’elle explique! Et c’est ma petite contribution à l’effort qui, comme elle l’explique très bien, en vaut vraiment la chandelle! Quand je parle, j’essaye d’utilise uniquement les formes féminines, sauf bien sûr si je parle de quelqu’un en particulier. Il m’arrive aussi parfois de faire exprès d’utiliser (sur ce blog en particulier) la proximité pour promouvoir la forme féminine, en écrivant, par exemple, “les hommes et les femmes sont intelligentes” ou “les hommes et les femmes que j’ai rencontrées…” (et je suis ravie de voir que je n’ai pas entièrement tort: https://www.noslangues-ourlanguages.gc.ca/fr/cles-de-la-redaction/ecriture-inclusive-accords)

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  2. Mme Chapeau

    J’admire votre enthousiasme. Ici, le mot “épicène” est devenu connu grâce au roman d’Amélie Nothomb, “Les prénoms épicènes”.
    https://le-carnet-et-les-instants.net/2018/08/23/nothomb-les-prenoms-epicenes/
    Personnellement, je trouve qu’un truc comme “cher·e·s lecteur·trice·s” n’est pas facile à appréhender si on est un·e apprenant·e ou simplement une personne mal à l’aise avec l’écrit. Mais c’est juste mon opinion.

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    • C’est pour ça que c’est mieux d’écrire cher·es que cher·e·s, ça élimine une complication 🙂 Mais comme l’explique la personne de la vidéo, c’est vrai qu’il n’y a pas encore eu beaucoup d’études pour vérifier l’effet de tout ça sur tout le monde.

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    • Mme Chapeau

      La vidéo est effectivement très intéressante (merci à Olivier Bailleux pour son lien).
      Si je n’aime pas le point médian, j’aime ce qu’on nous explique dans la vidéo.

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  3. Tu ne seras pas surprise de savoir que j’étais familier avec l’écriture épicène, mais j’avais quelque peu oublié le point médian (pour lequel il me faudra trouver le raccourci clavier correspondant sur un appareil PC). Merci du rappel! Et la page du GC est vraiment utile.

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  4. Je connais “épicène” depuis un roman (que je n’ai pas lu) de Mme Nothomb, je crois. Claude, Dominique, Camille sont des prénoms épicènes. Il faudra que j’aille lire l’article pour comprendre pourquoi il faut écrire le féminin et le pluriel en même temps dans l’écriture inclusive, et que je teste le point médian (effectivement recommandé, mais que personne ne sait exécuter sur un clavier). Quant aux Allemands, ils se posent des questions depuis longtemps, et j’ai observé différentes manières de faire, du I majuscule au milieu du nom à l’alternance des formes masculines et féminines, en passant par l’ * et les particpes substantivés au pluriel pour annuler le genre (le pluriel, en allemand, n’est pas genré, c’est curieux, non?).

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  5. catherine

    Je n’arrive pas à taper un point médian, j’ai essayé toutes les méthodes😭
    (je vais demander de l’aide à mon informaticien préféré😁)
    Les prénoms épicènes, un bouquin que j’ai lu il y a quelques années, dommage je n’aime pas trop les livres d’Amélie Nothomb, (à part son tout premier), je le lis par “snobisme” je pense..Mais j’ai bien retenu le sens de ce terme, les Dominique sont légion dans ma belle famille..
    Je en comprends rien de ce que tu racontes dans cet article, peut être que je deviens imperméable à ce genre de problème?
    bon WE bises

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      • catherine

        j’ai été féministe bien avant beaucoup de personnes, j’ai été une femme dans un métier d’hommes (maintenant cela a radicalement changé), je suis mariée mais j’ai toujours gardé mon nom de naissance (alias nom de jeune fille), je n’ai pas pris celui de mon mari, mais tous ces changements (par ex il=elle) sont venus tard dans ma vie, mais je vais essayer de les adopter😉peut être lentement, mais sûrement, promis!

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    • Toi aussi tu aimes bien ma photo de parking? 😉 Je vois hélas que le débat a pris des tournures très négatives en France, et c’est vraiment regrettable, parce que c’est un sujet extrêmement important et qui, oui, me tient très à coeur. Quand on voit ce qui se passe en Iran en ce moment, par exemple, on ne peut pas l’ignorer et se dire “mais tout va bien” en France ou au Canada!

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Merci pour vos commentaires que j'adore :)