c'est pas moi je l'jure!

les deux écoles

J’ai eu une enfance merdique. Le pire, c’était entre 10 et 18 ans. Entre les problèmes de santé, les problèmes de bullying à l’école, et les problèmes avec mes parents et ma mère en particulier, c’était carrément l’horreur.

Heureusement que ma copine Michèle, débarquée dans ma classe lorsque j’avais 14 ans, m’a sauvée. C’est elle qui m’a appris à vivre et à survivre.

On était ensemble à l’école pendant six ans. Aujourd’hui, on ne se cause pas souvent, peut-être quelques textos une ou deux fois par an, mais quand je suis en Suisse, c’est chez elle que je vais me réfugier et retrouver de l’énergie (et prendre des kilos!).

Je dois tout à Michèle: tous les bons moments de ma vie, parce qu’elle m’a appris à les créer et à en profiter; tous les moments où j’ai survécu aux pires emmerdes, parce qu’elle m’a appris à y survivre et à en rire et qu’elle m’a toujours soutenue; toutes les bonnes décisions que j’ai prises, parce qu’elle m’a appris à regarder les choses en face et à me lancer à l’aventure sans peur; tous les succès que j’ai rencontrés dans mes études et mon boulot, parce qu’elle m’a forcée à arrêter de me plaindre et à prendre les choses au sérieux; et tous les amis que j’ai pu me faire dans ma vie, parce qu’elle m’a appris ce que c’était que d’être une amie, littéralement.

(Et pour celles et ceux qui n’auraient pas lu les derniers commentaires, oui, j’ai contacté mon copain Jerry juste après avoir écrit ce post, et on déjeune ensemble lundi 🙂 Il a admis avoir toujours compté sur moi pour organiser nos rencontres et faire la même chose avec ses autres amis!)

Je ne peux pas vous décrire ma copine Michèle ici, parce qu’il me faudrait 400 pages, et en plus je viens de passer 8 heures devant Zoom à enseigner et en réunion et je crois que je vais aller me flinguer. Je n’ai même pas eu le temps d’avancer mon petit panda aujourd’hui…

Les gens qu’on aime #5: quelqu’un avec qui on a étudié ou été à l’école

15 comments

  1. Celine de Belgique

    #5: je réponds sous celui-ci, pour aligner les planètes 😀
    Je suis heureuse de lire que tu vas revoir Jerry !
    J’ai passé mes dernières années lycée avec mon ami Raph. Il était drôle, super bon, très ouvert et il m’éclairait beaucoup sur le monde.
    J’étais -et lui aussi- en classe scientifique, il a eu mention Très Bien au bac, puis il a fait une prépa littéraire ! Il a continué ensuite en philo pour devenir prof se philo. C’est une personne que j’admirais beaucoup. Je crois que nous n’avons jamais éprouvé l’un pour l’autre que de l’amitié, et je suis triste de l’avoir perdu de vue. Il a fini ses études à Paris, puis a eu un poste près des montagnes. Je suis allée lui rendre visite 1-2 fois mais cela remonte à loin maintenant. Je voulais reprendre contact pour nos 40 ans, et j’ai eu de ses nouvelles, mais voilà après avoir échangé les statuts et les grands changements de la vie qu’attendre d’autre de nos mails? En plus, on peut même plus dire : si tu passes par Bruxelles, fais signe, on ne sait plus quand on pourra ré-voyager librement…
    Enfin c’est un gars super et je vais aussi faire le pas de lui envoyer des nouvelles, tu m’encourages !

    Like

  2. encore une belle histoire d’amitié!
    #5 j’ai lu quelque part, que les chagrins d’amitié sont aussi forts que les chagrins d’amour (et c’est peut être chez toi? mais je ne me rappelle plus🙄) et c’est ce qui m’est arrivé vers les 13 ans, ma “meilleure” amie (nous avons été ensemble en classe tout le collège) ) m’a complètement dézinguée, en devenant complètement indifférente à notre amitié à cause des hormones (c’était l’époque des premières boums et des premiers petits copains) et cela a tellement influencé ma vie que jamais plus je n’ai eu de “meilleure” amie, je me méfiais énormément de ces amitiés aussi intenses que brèves..
    voili, encore un défi rempli!
    bonne journée bises

    Like

    • Je suis triste que tu n’aies pas eu d’amie comme ça dans ta vie, c’est si précieux! J’ai eu la chance incroyable de connaître Michèle et puis ma copine Justine, et sans elles, je ne serais jamais devenue ce que je suis aujourd’hui!

      Like

  3. # 5 Je ne sais pas ce que c’est qu’étudier. L’école… à la limite, mais alors vraiment à la limite, le sourire que m’adressait Véronique en 6 ème une fois alors qu’elle était sur l’estrade… je me souviens de ses jolies fesses moulées dans un des premiers “Levis” qu’il m’a été donné d’admirer, oui de ça je me souviens.

    Like

  4. Jenny

    #5 Quelqu’un avec qui on a étudié ou été à l’école.
    A 30 ans, j’ai décidé que je voulais apprendre l’italien. Je me suis donc inscrite à un cours du soir, un soir par semaine. J’y ai rencontré C. qui venait de prendre sa retraite, qui avait onze petits enfants à l’époque (je crois qu’elle en a 18 maintenant) et qui voulait apprendre l’italien pour emmener ses petit-enfants à Rome.

    C. m’a proposé d’aller travailler ensemble entre les cours. Je suis donc allée chez elle de temps en temps et j’ai appris à la connaître. Elle était veuve et avait cinq enfants, dont une qui était décédée d’un cancer à la quarantaine. Elle et moi sommes très éloignées politiquement : fille d’entrepreneur élevée dans des valeurs “vieille France” en Alsace, catholique, et son côté “bourge” n’était pas pour me plaire.

    En 2005, j’ai été contactée par une de ses filles que je ne connaissais pas car j’avais été identifiée comme une de ses amies (elle avait parlé de moi à ses filles). Cela m’a surpris car je ne pensais pas entrer dans la catégorie de ses amis. Nous avions quand même réussi à créer des liens amicaux. Je vais dîner chez elle de temps en temps depuis des années. Elle aime lire et continue à prendre des cours d’italien dans un club du 3e âge. J’admire son énergie et sa curiosité malgré nos divergences. Vendredi, je l’ai appelée et cela lui a fait plaisir. Nous avons pris rendez-vous pour après le confinement.

    Like

  5. wam

    #5 Quelqu’un avec qui on a étudié ou été à l’école
    Je ne sais plus comment cette amitié a commencé. Je sais que j’étais rentrée au Lycée, pas celui de mon secteur, celui du centre ville. Et ce lycée faisait aussi collège. Je ne ne connaissais donc personne, et à contrario, la plupart des aux élèves de secondes se connaissaient déjà entre eux. Lycée du centre ville, donc, pas mal de bonnes familles, enfants de professions libérales, commerçants, et officiers de marine. Je faisais Allemand 1er langue et latin. J’étais dans une bonne classe. Evec de bons profs. Exigeants, en tout cas.
    Néanmoins, dans cette classe, il y avait M. On est devenue amie. Elle était frêle, intelligente, voire brillante. Elle était discrète et modeste, patiente et attentive et ça, ça me convenait bien, parce que ca me ressemblait. Malgré mes efforts, je peinais à maintenir un niveau acceptable. Elle m’ai aidé autant qu’elle pouvait, je crois. Je lui suis encore reconnaissante d’avoir essayé de m’expliquer des notions de chimie, sur laquelle je bloquais. Elle m’a invitée quelque fois chez elle. Elle habitait dans un petit appartement avec ses parents son grand frère et sa soeur plus jeune. Toute la famille était gentille (pas dans le sens neuneu, hein), agréable, simple. Son frère m’impressionnait un peu. Il était au lycée naval, l’élite de l’élite à mes yeux. Sa soeur était plus expansive que le reste de la famille.
    M et moi sommes parties ensemble au voyage scolaire en Allemagne. Je me souviens d’une longue discussion ensemble dehors, à la fête de départ dans le lycée allemand.
    Nous n’avons pas fait le même bac, j’ai changé de lycée pour ma Terminale mais nous sommes restées en contact. J’ai fait une prépa Ecole de Commerce, elle a fait une prépa scientifique dans une autre ville. Nous continuions à nous écrire, je pense, car le contact a été maintenu. Elle a intégré une école d’ingénieurs dans le Sud Est et moi une école de commerce dans le Sud Ouest de la France. Je suis allée lui rendre visite sur son campus et elle sur le mien. Elle avait une chouette bande d’amis. On a fait une journée de vélo dans les contreforts des Cévennes. Ca me paraissait merveilleux.
    Elle m’a ensuite non seulement invitée à son mariage mais elle m’a demandé d’être son témoin. j’ai été très touchée et très honorée. Un chouette mariage, sympa comme tout, avec aussi sa même bande de pote et sa famille sympa.
    Malheureusement, je crois que c’est à partir de là que nos chemins ont commencé à se séparer. Elle a commencé sa vie de femme mariée, moi, j’étais encore étudiante dans ma tête, libre et avide de liberté. Puis elle a eu des enfants, et moi, même si à ce moment là j’avais un copain, J’étais à des années lumière des préoccupations et obligations qui vont avec la parentalité. Nous sommes allés leur rendre visite 2 ou 3 fois dans la ville où ils habitaient. J’ai sans doute été maladroite, du moins, je le pense.
    Nous nous sommes envoyés des cartes pour les voeux. puis, moins, puis pas. Bref, nos relations se sont éloignées progressivement. Nous avons tenté des rapprochements, mais force est de constater que nous nous sommes éloignées. Ca ne “prend” pas.
    Je garde malgré tout bons souvenirs et estime pour elle, la famille qu’elle a fondée (à vrai dire, je ne connais pas ses enfants devenus jeunes adultes), et la famille dont elle vient. Peut être… un jour…

    Like

  6. Geneviève

    Quand je suis entrée en Seconde, j’ai entamé ce qui allaient être les trois plus belles années de ma scolarité obligatoire. Le primaire avait été pas mal, mais c’était loin. Le collège, l’enfer. Le lycée… Encore aujourd’hui j’en ai des frissons. Des profs géniaux. Un cadre superbe, une école dynamique (c’était la première de ma vie que JE choisissais, plutôt que mes parents et dieu sait quel concours), le tout accessible en vélo ce qui me donnait toute la liberté de mouvement qu’on apprécie quand on a 15 ans.
    Dans ma classe, il y avait 2 Clotildes. L’une était un clown qui me faisait rire, mais rire ! Mais malheureusement je ne jouais pas dans sa cour à elle. Elle était sympa comme tout, mais sa gang c’étaient d’autres filles et garçons. Et il y avait l’autre Clotilde, une fille un peu plus effacée, avec qui ça a mis plus de temps à faire “clic”. Mais une fille géniale. En Première et Terminale, on n’était plus ensemble parce que moi j’allais en Littéraire et elle en Économique et Commercial. Mais on avait nos cours d’option Allemand ensemble — enfin quand je dis ensemble, elle ne pouvait pas y assister pour des raisons de conflit d’horaires. Donc je lui enregistrais les cours sur une cassette, et je lui filais le tout à la fin de la semaine. Je n’ai jamais su comment elle a réussi à réussir cette matière quand même assez difficile, alors que pour elle ça voulait dire littéralement 4h de cours de PLUS que tout le monde, chaque semaine, sans pouvoir poser de questions !
    Après le bac, elle est allée à Sciences Po directement, alors que moi j’allais en prépa. On était séparées et chacune dans une filière avec un boulot de débiles, alors on ne se voyait plus, mais on avait des nouvelles de loin en loin. Et puis je l’ai retrouvée à Sciences Po après trois ans. Quelle joie ! On partageait uniquement les cours magistraux, mais on se marrait bien.
    Elle avait une vie très différente de la mienne — la plus jeune de la famille, une famille très franchouillarde et assez pauvre, des parents en conflit perpétuellement au bord du divorce, une très grande soeur en dépression permanente — et ça m’ouvrait un peu l’esprit. Juste avant mon mariage, sa mère a fait une tentative de suicide, ce qui l’a empêchée de venir alors qu’elle me disait que ça lui ferait tellement de bien de se changer les idées en plein mois de novembre ! (Oui je me suis mariée 1 mois avant Noël…)
    J’aime beaucoup ma Clotilde, et je lui parle chaque année pour son anniv qu’elle partage à un jour près avec celui de ma soeur. Elle a eu 2 enfants sur le tard alors que les miens sont quasiment adultes, et quand je lui dis que je ne sais pas comment elle fait avec la fatigue, l’alzheimer précoce et tout, elle me dit qu’au fond ça la garde jeune : elle a fêté ses 40 ans avec un bébé de 2 ans dans les bras… et elle n’a pas tort.

    Like

  7. Ton article est très touchant, je souhaite à tout le monde d’avoir une Michèle dans sa vie 🙂 J’avais la mienne, au lycée, à une période où j’étais très timide et n’avais pas beaucoup d’amis, elle était comme moi et avait les mêmes passions… aujourd’hui, on est toujours meilleures amies et je suis la marraine de sa fille 🙂

    Sinon, entre ton post sur Jerry et celui de Valvita où elle disait envoyer des petits messages audios aux gens pour les soutenir pendant le confinement, j’ai eu envie de recontacter plusieurs personnes à qui je n’ai pas parlé depuis un moment… J’ai envoyé plein de petits messages l’autre jour, et ça m’a fait plaisir d’avoir des nouvelles de certaines personnes.

    Like

  8. Pingback: marins, amis, amants ou maris | c'est pas moi je l'jure!

Merci pour vos commentaires que j'adore :)