c'est pas moi je l'jure!

tant de choses à vous dire

En octobre dernier, je suis allée à une conférence à Atlanta. L’année précédente, j’avais décidé de ne pas y aller parce que j’étais trop déprimée à cause de mon boulot. Cette année, j’avais besoin d’inspiration et je n’ai pas été déçue!

En écoutant une présentation, j’ai eu une soudaine inspiration qui a ensuite mûri pendant quelques mois avant que j’arrive à exprimer exactement ce que je voulais faire comme projet de recherche. Début décembre, j’ai réussi à écrire un gros proposal pour le Research Ethics Board de l’université (accepté plus rapidement que toute autre demande similaire faite dans ma vie)!

En gros, je voulais enregistrer les conversations entre mes employés et nos clients, puis transcrire ces conversations et les analyser (discourse analysis) pour trouver des thèmes de problèmes récurrents et mieux former mes employés (enfin, c’est le message officiel, pas la vraie raison, qui elle est secrète). Dans mon proposal, j’explique que j’espère arriver à enregistrer 20 conversations en trois mois.

On a ouvert le 14 janvier, et en 13 jours ouvrables, donc, j’ai déjà accumulé 62 enregistrements (qui durent tous entre 30 minutes et une heure)!

C’est super chiant à faire, parce que je suis au boulot toute la journée et je recrute, organise tout mon petit monde, et lis quelques pages de Discourse Analysis pendant 20 minutes avant de recommencer à recruter, organiser tout mon petit monde, et reprendre ma lecture pendant 20 minutes…

Je pourrais m’arrêter aujourd’hui, vous me direz! C’est vrai. D’autant plus que je n’aurai jamais, JAMAIS assez de sous pour faire transcrire toutes ces conversations, parce qu’une transcription de 30 minutes de conversation, ça coûte $140 minimum. Mais en fait, je remarque que mes employés étaient nerveux au début et deviennent de plus en plus à l’aise avec ces enregistrements. Nos clients ont aussi des requêtes différentes à différents moments du semestre, et ils parlent aussi de choses différentes à différents moments–par exemple, pendant les premières semaines du semestre, ils avaient surtout besoin d’aide avec des trucs personnels ou des gros projets à long terme; mais on commence déjà à voir apparaître les perfectionnistes, qui doivent rendre leurs premiers papiers dans une semaine ou deux; et dans une semaine ou deux, ceux qui auront attendu jusqu’à la dernière minute pour écrire leur truc vont arriver, hyper stressés…

Donc j’ai décidé de continuer à enregistrer tout ce beau monde autant que possible, puis de sélectionner trois ou quatre conversations au hasard chaque semaine, pendant trois mois, pour les faire transcrire, pour avoir un bel éventail de participants.

Ceci-dit, j’ai encore trois gros problèmes: 1) je dois tout apprendre sur les transcriptions, et mes cocos, ce n’est de loin pas aussi simple que je le pensais (je vous raconterai tout la semaine prochaine, c’est fascinant!); 2) je dois presque tout apprendre sur le discourse analysis (j’en ai fait un chouïa pour mon doctorat) et là franchement, c’est chiant et compliqué; et 3) je ne sais même pas comment je vais pouvoir payer pour ces transcriptions parce que j’ai calculé l’affaire et j’ai besoin de QUINZE MILLE DOLLARS (pour faire les trois-quatre transcriptions par semaine, donc).

La suite au prochain épisode!

14 comments

  1. Blanche

    Bravo pour ce nouveau thème de recherche.
    J’ai été payée il y a 30 ans pour retranscrire des ateliers marketing (on présente un produit et les personnes s’expriment autour d’un fil conducteur), en français évidemment, si j’avais été payée 140 $ pour une demie heure, j’aurais continué bien longtemps, malheureusement, j’ai souvenir d’une rémunération qui ne valait pas le temps que j’y passais. Es-tu sûre du prix ?

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    • Non je ne suis pas sûre du prix après avoir demandé à 5 agences de traduction et trois collègues qui ne font que ça! 😉 Comme je vais l’expliquer bientôt, il y a beaucoup de différents types de transcriptions et ce qui marchait pour un atelier de marketing n’est probablement pas la même chose que ce dont on a besoin pour mieux servir nos étudiants 🙂

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  2. La zia

    C’est pas encore au point les logiciels qui retranscrivent par écrit ce qui est énoncé… dommage. J’ai un jour utilisé un logiciel qui reconnaissait ma voix et j’ai pu ainsi taper plus de 300 entretiens. Mais que de fautes d’orthographe et de grammaire !!!

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    • Ah non, les logiciels ne marcheraient absolument pas dans ce cas. Déjà que pour des conversations “normales” c’est pas très au point, comme tu l’as vu, mais en plus, la majorité de nos conversations sont avec des gens qui ont des accents étrangers, donc ça ne donnerait rien du tout! 🙂

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  3. oui comme dit ta tante, il existe des logiciels de transcription, mon mari en utilise parfois, je peux lui demander lequel? (car je n’en ai aucune idée)
    mais c’est un super sujet, c’est passionnant, les rapports entre entre les gens! et courage pour les sous, j’ai l’impression que c’est compliqué!
    bon WE bises

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    • Comme l’explique la zia ci-dessus, les logiciels sont utils mais très limités dans leur capacité à transcrire certaines choses. 65% de nos clients sont étrangers et les logiciels actuels sont nuls avec les accents, hélas 🙂

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  4. Miyax

    Ah oui ça a l’air passionnant… J’ai hâte d’en savoir plus ! (Mais apparemment la passion coûte cher !!)
    Je pensais que tu n’étais pas fana de cookies mais je vois que tu t’y remets 😉

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Merci pour vos commentaires que j'adore :)