Punaise, le coup de massue que je me suis pris sur la tronche mercredi!
Je voulais fêter l’article terminé en allant déguster un hamburger dans un restaurant ouvert depuis quelques jours grâce au déconfinement.
Déjà, le matin, il pleuvait et il faisait froid, et Miss Penny a décidé qu’elle adorait le fauteuil devant la cheminée. J’étais en train de lui expliquer que c’était aussi l’endroit préféré de Calinette et je me suis mise à pleurer parce que Calinette me manque trop!
Ensuite, je suis allée chercher mes nouvelles lunettes et j’ai eu mal au crâne toute la journée parce qu’il fallait que je me réadapte aux lunettes progressives après avoir porté mes vieilles-vieilles lunettes pas progressives pendant dix jours (parce que je voulais garder la même armature pour mes nouvelles lunettes).
Ensuite, je suis allée sur le campus pour chercher ma nouvelle carte d’identité, la mienne ayant expiré en octobre 2014. Le centre ville était aussi rempli de voitures et de gens qu’avant la fin du monde en mars, mais le campus était vide, et c’était extrêmement déprimant.
Je voulais ensuite aller manger mon burger, mais la route pour sortir par l’ouest du campus était fermée. Je me suis dit “qu’à cela ne tienne, je vais sortir par l’autre côté du campus et manger mon sandwich préféré, le shrimp salad sandwich avec des alfafa sprouts et une bonne potato salad dans ce resto au sud-est du campus. Là, j’ai attendu 20 minutes parce que le resto ouvrait une heure plus tard que d’habitude, et la moitié du resto était sans les tables et chaises habituelles, c’était vraiment triste et j’avais envie de pleurer, et quand j’ai enfin reçu la carte (imprimée juste pour moi), il y avait tous les sandwiches habituels SAUF mon préféré! Il n’y avait pas non plus mon deuxième plat préféré, le vegetarian chili. Donc je suis partie.
Là, j’ai vraiment décidé d’aller le bouffer, ce burger, mais quand je suis arrivée devant le resto, il était fermé. C’est chiant parce que google donne les vieilles heures d’ouverture des restos et des magasins, pas les heures réduites-because-covid. Donc encore une fois, j’ai attendu environ 30 minutes (dans ma voiture, en papotant avec ma frangine qui était en train de me coudre des jolis masques parce que sinon j’allais encore pleurer).
Finalement, le resto a ouvert, et je me suis assise dans cet endroit au décor étrange (because covid) et le serveur masqué m’a servi une bonne bière et un bon burger et des bonnes frites. J’étais “libre,” pour la première fois dans un restaurant depuis mars, entourée de gens, et j’ai bu ma bière en faisant le deuil de ma “vie d’avant.”
Depuis le début de cette histoire, je suis parfaitement réaliste: les abominables politiciens profitent de cette crise pour être encore plus abominables, l’argent dépensé par les gouvernements pour “aider” le peuple aide surtout les riches, le monde a oublié les problèmes de changements climatiques, les pauvres sont encore plus pauvres, l’éducation va mettre des décennies à se remettre… bref, ce n’est pas moi qui vais crier sur les toits “chouette, la vie reprend comme avant!” Je pensais donc être prête pour cette première sortie “after covid,” mais la réalité était bien plus brutale que je ne l’imaginais.
Mon sentiment de liberté et de “j’ai de la chance de pouvoir enfin faire à nouveau ces petits gestes qui étaient si normaux “before covid” et je ne savais même pas combien j’avais de chance de pouvoir les faire!” avait du mal à ne pas se laisser engloutir par mon sentiment de deuil et de solitude et de tristesse profonde.
La tempête de pluie et de vent faisait rage, quand je suis rentrée.
Et bien tu as eu une sacrée rude journée. Et ces photos de restaurants vides font une drôle d’impression
Je ne me suis pas rendue compte que le fait d’être resté (seule) sans sortir autant de temps m’a fragilisée, je ne sors que par « obligation » Le mauvais temps et les températures fraîches n’ont pas aidé… Il faut que je me réadapte mais pour l’instant je n’en ai pas trop envie.
Le monde « après covid » sera difficile, il laisse sur le bord de la route un tas de gens qui se retrouve sans plus rien. Et je n’ai pas la moindre idée de ce que sera le monde apres-covid
On dit « demain sera un autre jour » peut-être que celui qui arrive sera rempli de petites choses qui remontent le moral et qui mettent du baume au cœur
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On peut toujours espérer 🙂 En tous les cas, c’est sûr que c’est sur ces petites choses qu’il faut se concentrer, sinon on va devenir fous!
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Oui; il faudra tout reconstruire pas à pas en désignant tous les “profiteurs” qui ne vont pas laisser passer l’occasion.
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Tu es très optimiste, je t’admire 🙂
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Je vais avoir du mal à te remonter le moral car je suis catastrophée par le retour du plastique partout et le chômage et la faim ds le monde. Parfois je me dis qu’on est revenu aux années 70 !!! Et la peur qu’on a fichue aux hommes et femmes … où est la confiance en soi? Plus d’avenir ? Vraiment ? C’est le moment de puiser en soi et d’inventer…
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C’est pas nous qui allons souffrir le plus de tout ça, hélas! Ce sont par exemple tous les docteurs, les infirmières, agents de nettoyages, personnels d’EHPADs, conducteurs de bus et de métro, serveurs et serveuses, tous ces gens qui ne seront toujours pas respectés et payés à leur juste valeur…
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j’ai eu très peur en lisant ton titre! finalement une journée de m… après une journée active et productive..
c’est vrai que tes photos de resto sont flippantes, ici ils ré ouvrent le 2 juin, on verra comment les tables seront disposées et les menus..ça donne pas envie d’y aller, alors que j’en ai une envie plus que forte..
bon samedi!
bises
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Je te préviens, voir un serveur avec un masque, c’est vraiment pas la joie!!! Je te conseille d’attendre…
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Notre ministre des affaires étrangères (Le Drian), parlant de la situation internationale, il y a quelques semaines, disait que le monde serait comme avant en pire. Je pense que sur le plan social, éducatif… et globalement pour la planète ce sera la même chose !
(A noter que j’ai plutôt d’habitude un caractère optimiste !)
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Je suis triste de voir que je ne suis pas la seule à être réaliste…
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J’ai le sentiment que toi, lorsque tu veux quelque chose, tu l’obtiens.
On fréquente les restaurants et autres lieux de perdition pour un faisceau de raisons qui sont tout à fait personnelles et diverses… pour être vu, pour se nourrir, pour jouer, pour rien, pour fêter, pour tromper son ennui, pour offrir, pour voir, pour dépenser ses sous comme on l’entend, par habitude, pour rencontrer “l’autre”, pour essayer, par gourmandise, pour se faire plaisir, pour faire tourner la boutique, pour-quoi pas.
Quand je vois la photographie de ton repas, je comprends ton entêtement à obtenir ce que tu voulais, ces frites et ce burger me font de l’oeil… manquerai pour ce qui me concerne une belle couche de mousse au sommet du verre de bière, un bière “plate” c’est niet, mais ça tombe bien ce verre t’est destiné, bon appétit.
Pour ce qui est du monde fabuleux où nous vivons et dont nous faisons partie (ne l’oublions pas) il me paraît évident qu’en effet la “société” sera du même niveau “qu’avant” en un peu pire (pour nous, peuple privilégié jouissant d’un confort colossal) pour quelques centaines de millions d’autres individus ce ne sera pas beaucoup pire.
Naturellement pour les plus nantis il va exister de nouvelles opportunités de créer des richesses encore plus importantes… il suffit d’observer le panier de crabes et de tenter d’ajuster nos micros pouvoirs de citoyens de femmes et d’hommes encore un peu libres de leurs choix.
Finalement… je vais m’offrir une bière mousseuse.
Bleck
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Avec un peu de chance, la bière nous aidera à survivre…
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Tu as bien raison de t’obstiner dans ce monde absurde.
Personnellement je n’ai pas souffert du confinement et je me deconfine très bien. Il n’y a guère que mon bel agenda qui est maintenant tout cochonné avec ses ratures multiples. Je choisi les restaurants avec terrasse, l’espace s’y accepte mieux qu’ailleurs et je vais multiplier mes repas.
Tout le monde a oublié les gigantesques et effrayants incendies qui ont ravagé faune et flore en Australie, Greta est passée aux oubliettes… le peu de valeurs qui restaient disparaît et les innombrables personnes rejetées dans la misère iront voter massivement pour ceux qui ne les protègent jamais.
On va consommer chinois de plus belle en se moquant des factures énergétiques et autres. Le gouvernement chinois va s’en frotter les mains et, dans trois ans, tous les pays vont se demander si les précautions prises n’étaient pas très exagérées. On va comparer le nombre de décès d’une année ordinaire avec celui de 2020…
On pleurera beaucoup en se demandant si la Chine ne nous a pas fait marcher par le bout du nez en masquant celui de ses habitants.
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Je crois que “on pleurera beaucoup” en effet…
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Le monde d’après Covid est malheureusement bien pire que celui d’avant. “Les gens feront plus attention…” c’est sûr qu’ils sont bien plus égoïstes qu’avant. Quant à toutes ces personnes qui n’ont plus de revenu et blablabla…ben je ne sais pas où elles sont mais il y a à nouveau du monde dans les rues et les magasins….
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Certes Valvita, en France et dans la plupart des pays européens, les couvertures santé et perte d’emploi ont permis globalement à chacun de traverser la crise correctement. Les économies faites sont même suffisamment conséquentes pour que certains gouvernements appellent à les dépenser pour soutenir l’économie.
Le continent américain, que ce soit le Sud ou le Nord pour des raisons diverses, n’offre pas la même sécurité.
Comment manger et vivre sans ressources ? Les révoltes violentes vont se multiplier…
Les réflexes nationalistes seront exacerbés et les politiques qui seront mises en place seront tout sauf « humaines ».
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Eh ben, moi qui pensais que tout le monde allait essayer de me rassurer et me faire voir les choses sous un meilleur angle… Je suis triste (mais rassurée) de voir que beaucoup de gens pensent hélas comme moi… Peut-être que si assez de monde pensait comme ça, on pourrait changer un peu les choses.
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Valvita, les riches sont encore plus riches et les pauvres encore plus pauvres, comme d’hab. Et les Suisses ne sont certainement pas ceux qui vont souffrir le plus de tout ça!
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Je viens de voir une pub du fournisseur historique d’électricité qui disait en gros qu’on avait envie de tas de choses, maintenant, mais certainement pas de voir repartir les émissions de CO2. Et j’ai tout de suite trouvé cet opportunisme dégoûtant.
Et comme d’autres, je partage ce constat que j’ai une chance folle et qu’on est en train d’oublier tranquillement le reste du monde…
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Eh oui, si on essayait de penser à tous ceux et celles qui ont tout perdu, on deviendrait fous!
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