c'est pas moi je l'jure!

un p’tit coup de folie

Il y a une chose que j’ai décidé de changer dans mon nouveau centre d’aide aux étudiants à la FAK: le système des rendez-vous. En Alberta, on utilisait un système très pratique: les tuteurs annonçaient quand ils voulaient travailler, et les étudiants pouvaient choisir les dates et les heures de leurs rendez-vous selon les disponibilités des tuteurs. Le système ne coûtait pas cher, était très facile à organiser et à maintenir, et ne demandait aucun téléchargement.

A la FAK, la directrice précédente utilisait un truc “fait maison” qu’elle ne pouvait pas organiser ni maintenir toute seule, qui était compliqué à mettre en place, qui limitait énormément les utilisateurs, et qui était peu sécurisée.

Au départ, quand j’ai demandé si je pouvais acheter le nouveau système, je n’ai eu aucune difficultés. Génial!

Ensuite, la moitié du monde étant en vacances, les choses ont piétiné misérablement. Après mes quelques emails un peu énervés, les militaires m’ont dit que je devais “tout simplement” remplir un formulaire expliquant les “risques” d’utilisation de ce programme. Sauf que pour ça, il me fallait avoir accès aux réseaux hyper sécurisés auxquels je n’avais pas accès donc je ne pouvais rien faire.

Là je commençais un peu à surchauffer. Après quelques semaines sans réussir à obtenir cet accès, j’ai écrit à mon chef, Albert, pour lui demander de m’aider. Albert a dit OK et m’a invité dans son bureau pour remplir le “petit” formulaire sur son ordinateur sécurisé.

Dix jours plus tard, j’ai enfin reçu le feu vert des militaires! Ouéééé!

Il me fallait maintenant trouver comment demander au gouvernement de me l’acheter. Là encore, j’ai dû attendre de rencontrer deux personnes, qui étaient en vacances et/ou débordées, pour m’expliquer comment acheter des trucs. Après avoir encore dû remplir quelques formulaires, j’ai cru que j’allais enfin avoir le bidule! Youplaboum!

Mais ce matin, j’ai reçu un email qui m’a fait sauter de mon lit d’exaspération! Tout était en place et approuvé, sauf que le programme coûtait 800 dollars AMERICAINS et que la limite pour les requêtes d’achats “faciles” est de 1000 dollars CANADIENS. Or, aujourd’hui, avec le taux de change, 800 dollars américains valaient 1008 dollars canadiens, et donc il me fallait en plus expliquer au gouvernement 1) pourquoi ce programme était si important, 2) pourquoi je voulais acheter ce programme et pas un autre, 3) et le prix avantageux de ce programme comparé aux autres!!

Au bord de l’apoplexie, j’ai encore dû attendre deux heures que les bureaux d’un autre programme, en Arizona, ouvrent, pour leur téléphoner et leur demander combien leur programme coûtait. Heureusement, pendant ces deux heures d’attente et de mijotage de neurones en ébullition, j’ai trouvé l’argument inattaquable: non seulement l’autre programme était beaucoup plus cher et compliqué à utiliser, mais en plus il m’aurait forcée à utiliser (et donc rendre accessible à une compagnie américaine) des bases de données avec des informations sur tous nos étudiants, ce qui aurait été hyper pas sécurisé!

Et donc, ce soir, j’ai enfin pu accéder à mon petit programme chéri, après pratiquement trois mois d’énervement! 

Nous pouvons tirer deux leçons importantes de cette histoire de militaires gouvernement fous: 1) les bonnes nouvelles sont rarement de vraies bonnes nouvelles. Et 2) l’argument de la “sécurité” sera toujours gagnant.

17 comments

  1. mmechapeau

    Que l’argument de la “sécurité” soit important quand on travaille pour l’armée me semble logique. Assurer notre sécurité est tout de même sa mission principale, non?

    Like

  2. catandfivecats

    au moins tu pourras travailler l’esprit en paix et sans crainte que le levier de sécurité soit levé! toute bonne chose se paie,🤔😥bravo à toi qui ne reste jamais sur un échec😉
    bises bon WE

    Like

  3. Ah l’administration dans toute sa splendeur ! Au moins tu sais maintenant quels arguments sont les plus efficaces…. Et je suis contente de voir que malgré les galères et le blues de l’installation tu sembles retrouver ton énergie dans ces démarches

    Like

  4. Magali

    La sécurité est le credo de l’armée, je le sais.
    l’obstInation en est un autre, je le constate.

    Tu as fait un travail remarquable, qui ne répond toutefois pas à ma question : pourquoi n’as-tu pas repris le système d’Alberta ?

    Like

  5. Isabelle

    Challenge relevé brillamment, grâce à votre force de persuasion et vos arguments. Trois mois intenses, mais le jeu en vaut la chandelle. Vos neurones n’en seront que plus forts pour les prochains défis.

    Like

  6. Pingback: un p’tit bout d’bonheur | c'est pas moi je l'jure!

Merci pour vos commentaires que j'adore :)