c'est pas moi je l'jure!

le silence n’est pas un oubli

Quand j’ai décidé d’aller vivre au Canada, j’ai cherché sur les blogs quelqu’un de francophone qui aurait vécu quelques années aux Etats Unis puis déménagé au Canada anglophone. Les expériences de Français ayant déménagé au Québec ne m’intéressaient pas et je n’ai jamais eu besoin d’avoir des amis Français. Je cherchais quelqu’un qui comprendrait mes pensées et mes réactions après mes 10 ans passés aux Etats Unis et un déménagement à Toronto.

And lo and behold comme on dit, Karibou, une Française vivant aux Etats Unis depuis cinq ans, allait déménager à Toronto trois jours après moi et a vu mon appel sur le blog d’un certain Sébastien qui habitait à Atlanta! Elle m’a contactée, et quelques jours après nos déménagements respectifs, on s’est rencontrées, à Toronto.

Karibou avait environ mon âge, et elle avait travaillé en Finlande pendant quelques temps. C’est là qu’elle avait rencontré son futur mari, un Canadien d’ATPN! Quand elle avait reçu une offre d’emploi à Atlanta, son canadien de mari avait accepté de l’y suivre à condition qu’ils déménagent au Canada après cinq ans à Atlanta. Ils avaient trouvé un job à Toronto, et paf, nos chemins se sont croisés.

On s’est immédiatement bien entendues, Karibou et moi. Son mari était sympa mais Karibou était une fille pleine d’énergie, drôle, intelligente, patiente, et généreuse. On rigolait bien ensemble et on s’adaptait le mieux qu’on pouvait à nos nouvelles vies à Toronto en se soutenant le plus possible.

Malheureusement, j’ai très vite compris qu’Atlanta et sa vie là-bas manquaient terriblement à Karibou et qu’elle n’allait pas être très heureuse à Toronto, alors que moi, qui venais de passer quatre ans dans un champ de maïs remplis de ploucs ayant voté pour Bush (après six ans chez les mormons), j’ai tout de suite adoré Toronto. Et effectivement, après sept ou huit mois à Toronto, à peine trois jours après avoir signé avec son mari pour l’achat d’une superbe maison, Karibou l’a quitté.

Elle est venue vivre chez moi dans mon petit appartement au bord du lac Ontario. Comme j’avais à ce moment-là énormément de problèmes au boulot, on a passé beaucoup de temps à parler des choix de nos vies, de notre futur, des possibilités. On a passé des moments très chouettes ensemble pendant un peu plus d’un mois.

Et puis une nuit, j’ai remarqué que Karibou était rentrée “chez nous” très tard et qu’elle n’était pas seule. Le lendemain, elle m’a présenté son amoureux et collègue de travail, qui venait de se faire virer manu military par sa femme quand elle avait découvert qu’il était amoureux de sa cheffe. Il n’avait donc lui non plus plus de lieu de résidence, et ils sont donc tous les deux restés chez moi jusqu’à ce qu’ils trouvent un appartement.

Mon appartement n’était vraiment pas grand (je n’avais même pas de balcon), mais mes deux chatounes étaient ravies de l’attention, et on a eu beaucoup de chance que l’amoureux (Sherlock sur la photo) et moi nous entendions extrêmement bien.

On s’est ensuite souvent revus tous les trois. Je les adorais, même si parfois leur côté franchouillard m’énervait. Ils se sont occupés des chatounes quand je voyageais et m’ont aidée avec mon déménagement. Je suis retournée les revoir plusieurs fois, comme en 2010, et lors d’une conférence à Toronto, puis à la fin de mon premier congé sabbatique. Ensuite, ils ont quitté Toronto pour aller vivre en France. Avec la distance, on a gardé le contact (surtout grâce à mon blog) quand ils étaient encore au Canada, mais on n’était pas très doués pour ça, et je n’ai eu pratiquement aucune nouvelle après leur départ du Canada, qui a eu lieu en 2014.

Ils auraient pu me rendre visite à ATPN, et j’aurais pu essayer de les voir en France; j’aurais pu leur écrire, et ils auraient pu m’écrire; ils lisent peut-être toujours mon blog…

En tous les cas, ils me manquent beaucoup!

Les gens qu’on aime #8: quelqu’un qu’on n’a pas vu depuis longtemps

16 comments

  1. Celine de Belgique

    #8: J’adore ce surnom Karibou ! C’est un mot typiquement canadien, c’est ce qui me plait. Espérons que ton apppel sera entendu !
    Mélanie me manque aussi.
    Nous avons passé nos premières années de primaire ensemble et on s’aimait beaucoup. Je me souviens qu’on s’invitait à passer un après-midi chez l’une ou chez l’autre régulièrement. Puis nous avons toutes les deux changé d’école mais nous avons continué de nous voir régulièrement. Puis ses parents ont déménagé dans une autre région. Nous avons encore continué à nous écrire et nous inviter mais pour une semaine pendant les vacances. Des très beaux moments dont je me souviens avec délice. Chez ses grands-parents, des visites dans le Doubs, des forts-boyards maison, et j’y ai encore pensé hier: de ma première fabrication maison de pop-corn. J’ai appris beaucoup avec elle et son frère aîné. Ils étaient pour moi des modèles, car ils s’entendaient si bien. Leur petite sœur aussi était géniale !
    Ils m’ont entraîné dans les études de médecine qu’ils ont tous brillamment réussis – contrairement à moi qui ai dû changer de voie. Je ne me souviens pas très bien si on s’est beaucoup vu pendant mes années étudiantes.
    Mais nous nous sommes revues quand je travaillais à Paris.
    J’étais tellement heureuse de la recevoir que j’ai fait le ménage à fond dans mon appart et j’ai laissé passer l’heure de son train. Je suis arrivée un peu en retard. J’ai passé un chouette week-end avec elle, à lui faire decouvrir des lieux que j’aimais à Paris.
    Je ne sais plus dabs quel ordre, mais j’étais aussi allé lui rendre visite dans son appartement et on avait aussi passé des bons moments ensemble à papoter.
    Et puis il me semble après un week-end parisien, plus rien…
    J’ai plusieurs fois tenté de reprendre contact. Elle aurait perdu son téléphone, j’ai écris chez ses parents.., j’ai annoncé que je quittais Paris, j’ai écris pour la naissance de mon fils… sans plus jamais de réponse. J’ai cherché où elle pratiquait, je lui ai écris là aussi mais rien n’y a fait. Elle avait décidé qu’on ne devait plus se revoir. Je n’ai pas compris pourquoi, j’ai essayé d’analyser ce qui avait pubse passer si je l’avais blessée, si nos chemins s’étaient trop éloignés. Je n’en avais pas l’impression, mais c’est difficile de savoir.
    Je pense que nous ne reverrons plus, mais elle me manque. Elle fait partie des pilliers de mon enfance et j’aimerais tant reprendre contact.

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  2. (beau gosse le Sherlock)

    # 8 Il y a bout de temps que je n’ai pas revu L…. il y a vraiment trop longtemps que je n’ai pas serré ce petit bout de femme dans mes bras et elle me manque L., je l’aime.
    On s’est rencontrés en juillet 2003 lors d’un petit festival de Jazz, L. est chanteuse et prof de chant pendant une dizaine d’années j’ai participé à ses ateliers chant… ce qu’on s’est amusés, incroyable les heures heureuses que j’ai vécu avec cette fille.
    Dans la discipline du chant comme dans la danse et probablement dans certaines disciplines sportives il se passe quelque chose de très particulier, la sensualité la mise à nu, le laisser-aller… nous n’avons pas fait que chanter, il y a eu les kilomètres de voiture à deux, des discussions à n’en pas finir sur un sujet qui jaillissait au gré de nos humeurs, les soirées chant à son domicile arrosées de Château Brown, les rires et ses pleurs de chagrin d’amour. Entre nous aucune équivoque, des potes c’est ce que nous étions avec une bonne dose de fraternité en plus, c’était vachement bien et puis un jour je me suis lassé, comme toujours, j’ai stoppé le chant.
    Oh bien sûr on a continué à se parler à se voir à manger des plats de pâtes gigantesques, naturellement tout ça c’est espacé…
    L. m’a appelé juste à la fin du printemps “comment vas-tu, j’aimerais qu’on se voie…”
    Je n’ai pas revu L. depuis trop longtemps !

    Bleck

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  3. J’espère qu’ils te lisent encore et que vous pourrez reprendre même de loin votre amitié. Je lis tout ce que tu écris sur tes amis, même si c’est parfois avec retard mais je me sens incapable d’en faire autant….tant par manque de mémoire que sans doute par manque d’amis…

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    • Je suis entièrement convaincue que toutes mes lectrices et tous mes lecteurs connaissent des centaines de personnes, comme tout le monde après un certain âge, et que dans ces gens il y en a plein qui ont été des amis, même si c’était pour peu de temps. Au départ, quand j’ai pensé à mon défi, je me suis trouvée complètement dingue, mais en essayant de remplir ma liste des 30 jours, et donc en réfléchissant à chaque période différente de ma vie, j’ai finalement eu du mal à choisir entre au moins cinq ou six personnes chaque jour! Tu as travaillé pendant des années et tu avais certainement des collègues sympas. Tu as eu des enfants et tu as certainement dû être amie avec d’autres parents. Aujourd’hui encore, je suis sûre que tu as des amis! Le “manque d’amis” est une excuse que je n’accepte pas, désolée 🙂

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  4. Geneviève

    J’ai toujours été la plus grande de ma classe, et de loin. Dès la maternelle, ça me mettait un peu à part. On a beau dire que c’est cool d’être grand, ça ne l’est pas toujours : tu es “fait autrement”, ta tête dépasse celle des autres donc tu entends moins ce qu’ils disent (donc tu te voûtes), et puis bon, on a moins besoin de s’imposer dans un groupe quoi, vu qu’on a toute une enveloppe corporelle pour le faire. Déjà qu’à la maison j’étais l’aînée, au fond, je continuais à jouer mon rôle de “la plus grande”, dans tous les sens du terme.
    Au primaire, j’ai rencontré une fille qui faisait… exactement la même taille que moi. Les cheveux mi-longs aussi, des lunettes aussi. On est devenues inséparables. J’adorais aller chez elle : elle avait 2 grands frères, je n’avais que des plus petits chez moi. Elle habitait dans une maison et moi en appart. Elle voulait devenir flûtiste depuis qu’elle avait 6 ans alors que moi je ne savais pas ce que je ferais plus tard, mis à part maman. Ils étaient drôles, son père surtout, mais elle aussi. Ils avaient un petit chien alors que mes parents refusaient tout animal de compagnie. Et vraiment, les caractéristiques physiques jouent un rôle plus important qu’on voudrait s’avouer parfois. À l’école ou ailleurs, certains nous trouvaient une ressemblance ! Elle était comme un sixième enfant chez nous, mes parents l’aimaient bien et s’entendaient relativement bien avec les siens. Je suis allée en vacances chez elle deux fois, dans une maison que ses parents construisaient patiemment, pierre après pierre. De très beaux souvenirs, même si on était un peu “les deux petites” et qu’on se faisait harceler par la bande de garçons du village, à laquelle se joignaient ses grands frères. Je me suis mise à faire de la gym avec passion à cause d’elle, et encore aujourd’hui, j’adore ça (mes enfants se moquent de moi : mon fil IG c’est juste des comptes de gymnastes…)
    On est toujours restées en contact malgré des écoles différentes, mais ça a fini par se perdre un peu. On ne se voyait plus que de loin en loin, et qu’elle fréquentait plutôt mes soeurs musiciennes. Mais nos parents vivent dans la même ville, lorsque sa mère a été malade la mienne l’a beaucoup soutenue. Elle a été témoin à mon mariage, parce que c’était une promesse que je m’étais faite quand j’étais petite. Elle est venue nous voir à Montréal il y a une douzaine d’années avec son copain de l’époque.
    Et puis le contact s’est quand même étiolé parce qu’elle n’a pas réussi à avoir d’enfant pendant longtemps, alors que moi je les pondais quasiment sans y penser… Elle a maintenant une fille de 4-5 ans, que je n’ai jamais vue, et elle est prof de flûte en conservatoire, parce que les concours pour devenir musicienne pro n’ont jamais marché. Je crois qu’elle en a longtemps souffert, sans jamais trop oser lui demander, de peur de remuer un couteau dans une plaie trop béante. Je ne connais pas son mari, et je crois que ses relations avec ses frères se sont pas mal dégradées.
    Bref, je ne sais plus grand chose d’elle mais lorsque j’ai eu mon petit chien il y a 2 mois j’ai immédiatement repensé à nos après-midis dans son minuscule jardin chez elle, à jouer avec lui, les frères qui nous regardaient, nous emmerdaient ou nous ignoraient, selon le jour, et le morceau de chocolat dans le bout de baguette auquel on avait droit pour le goûter, une de mes madeleines proustiennes…

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      • Geneviève

        Elle m’a écrit 24h plus tard ! La pauvre, pour m’annoncer une mauvaise nouvelle… C’est fou. Je lui ai dit que j’étais justement en train de parler longuement d’elle et de notre amitié avec une copine. Il y a bien des gens que je n’ai pas vus depuis longtemps, j’aurais pu choisir quelqu’un d’autre… mais certains diraient que les astres se sont alignés pour qu’elle se matérialise dans mes pensées alors qu’elle passe par un moment difficile…

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  5. wam

    #8: quelqu’un qu’on n’a pas vu depuis longtemps
    J’aurais pu parler de mon amie de lycée, M., quelqu’un avec qui je suis allée à l’école
    Ou de mon ancien amoureux quelqu’un qui habite loin
    mais ce sera A, finalement…
    On s’est rencontré en Ecole de Commerce et on a bien sympathisé. On a oeuvré tous les 2 pour la même association. On a fait ensemble des déplacements et des voyages pour cette même asso. Il était sérieux, et drôle. Entreprenant et raisonnable. Il visait l’international. Il l’a eu.
    Quand nos études se sont terminées, on est restés un peu en contact. Il m’a invitée avec d’autres à fêter le nouvel An.
    On s’est perdu de vu par la suite.
    Et, depuis environ 4 ou 5 ans, le petit groupe de potes de l’époque s’est plus ou moins reconstitué. Et j’ai repris contact, à travers certains d’entre eux, que j’ai revus, pour la plus part, lors de longs week end de rencontres. Mais lui, il est expatrié en Afrique, donc, ca va être un peu compliqué à court terme. Peut être, un jour ?

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  6. #8 Quelqu’un qu’on n’a pas vu depuis longtemps.
    Mon copain P. que je connais depuis l’été 89. C’était le petit ami d’une copine. Cet été-là, on a traîné ensemble alors qu’elle était en vacances à l’étranger avec ses parents. Et on s’est embrassés une fois, du bout des lèvres. Rien de plus. Sa copine est rentrée (j’ai appris par la suite qu’elle avait eu une aventure pendant les vacances). Quelques années après, cette amie a plaqué P. Il en est resté dévasté pendant encore quelques années. On se voyait de temps en temps et on n’abordait jamais le sujet de son ex. On ne parlait jamais de ce baiser non plus. On se voyait en copains : j’avais un copain, il avait une copine et même des enfants. A tel point que je me demandais si ce baiser avait vraiment eu lieu. Et puis un jour, il y a fait allusion en passant, comme à un souvenir précieux.
    On s’envoie une carte pour nos anniversaires, tous les ans depuis 30 ans. On se parle au téléphone à la même fréquence. On se voit une fois par an et parfois même moins. Mais on reste proches. Je ne l’ai pas vu depuis… 2018 ?

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  7. Pingback: ¿como estais amigos? | c'est pas moi je l'jure!

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