c'est pas moi je l'jure!

cueillez dés aujourd’huy les roses de la vie

Il y a beaucoup de “j’aurais dû” et de “ah si j’avais su” dans ma vie, mais je suis heureuse de pouvoir annoncer que je suis bien consciente, depuis des années, que mon boulot actuel est le meilleur boulot du monde. Il y a eu des hauts et des bas, bien sûr, mais en général, je ne pense pas qu’il existe beaucoup de jobs ailleurs qui offrent autant de liberté, de sécurité, et de moments de bonheur, et le tout avec un bon salaire.

Quand j’ai rencontré ma psy, en 2014, je lui ai dit que mon boulot était parfait à 80%. Les deux ans avant covid, sans John et avec un nouveau Doyen, étaient parfaits à 90%. J’en ai toujours été consciente, et je suis reconnaissante d’avoir pu faire cette expérience pendant douze ans! J’ai pris la photo ci-dessous cet après-midi, sur le campus. Mon bureau, lieu de beaucoup de bons moments (et aussi de quelques larmes et crises d’énervement), est au rez-de-chaussée, au coin à gauche.

Depuis le début de la pandémie, tout le monde se rend compte des “petites choses de la vie d’avant” qui nous rendaient la vie bien agréable et qui nous manquent beaucoup: aller au restaurant, boire un café en terrasse, sortir avec des amis, aller au cinéma, voyager, aller chez son coiffeur, inviter des gens chez nous, faire du sport, etc. Et pour l’instant, quand ces choses sont à nouveau permises, on en profite avec joie et en se disant qu’on a vraiment de la chance.

Mais avec le retour de “la vie normale,” on va petit-à-petit oublier ce sentiment de gratitude. Rapidement, on ne se souviendra plus de “quelle chance on a de pouvoir faire ça!” Et pourtant, “savourer la vie” apporte du bien-être, du bonheur, moins de depression, et un meilleur sommeil, d’après de nombreuses études.

Des chercheurs ont demandé à deux groupes de prendre une photo par jour. Le premier groupe pouvait prendre des photos de n’importe quoi. Le deuxième groupe devait prendre des photos de choses qu’ils appréciaient, qui leurs étaient importantes, qui leur apportaient de la joie. Finalement, les participants du deuxième groupe étaient en meilleure santé mentale et physique que les étudiants du premier groupe, comme avec les gens qui notent régulièrement les choses positives qui leur sont arrivées pendant la journée.

Plusieurs études démontrent aussi les bienfaits non seulement de la gratitude mais aussi du sentiment d’émerveillement qu’on peut ressentir devant un magnifique coucher de soleil, un cerisier en fleur, ou le Grand Canyon. Heureusement, pas besoin d’aller jusqu’au Grand Canyon: on peut cultiver ce sentiment d’émerveillement au quotidien, en observant attentivement les petites choses qui nous entourent et qui peuvent être surprenantes, magnifiques, délicates, et précieuses, mais auxquelles on fait rarement attention. Ronssard n’avait pas tord quand il disait,

Vivez, si m’en croyez, n’attendez à demain :
Cueillez dés aujourd’huy les roses de la vie.

Alors, le devoir d’aujourd’hui est de prendre une “gratitude picture,” une photo de quelqu’un, un endroit, quelque chose, pour lequel on est reconnaissant.

Vous pouvez m’envoyer votre photo (avec ou sans explications), et je la posterai ci-dessous.

Valérie de Haute Savoie

Catherine

Catherine

Lucienne: ravie d’avoir planté une nouvelle fleur dans mon vase bleu !

Lucienne: ravie de voir mon hibiscus prêt à fleurir !

Bleck.

N: Charlotte-rigolotte, princesse de Goias 😂

Babeth de Lille: un endroit où je n’étais pas retournée depuis septembre, où j’adore aller et qui me rend reconnaissante d’y passer un bon moment.

Babeth de Lille: une première bière à une terrasse depuis longtemps, ça m’a rendue reconnaissante aussi!😃

20 comments

  1. J’essaie de mettre au quotidien une photo qui me plaît sur mon blog. Ca m’oblige à mieux observer ce qui m’entoure. Hier j’ai photographié une mâchoire trouvée dans les champs. Tu veux la photo ? 😀

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  2. catandfivecats

    j’ai mon appareil photo dès que je vais au jardin, et en ce moment (même s’il y a 15 jours de retard pour les floraisons, maudit mois de mai 21, pluvieux, venteux et froid), il y a toujours un rayon de soleil qui pointe, et j’ai un sentiment de bonheur! je t’envoie une photo de fleurs, bien sûr!
    je suis heureuse pour toi de savoir que tu as apprécié ton travail, même à 80%, peu de personnes peuvent écrire la même chose (en tout cas pour ma part, c’est 20%)
    bises et à bientôt

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  3. Les photos que je fais quand je parcours les rues me rendent heureuse.
    Par contre, je n’ai pas envie de me sentir reconnaissante de revivre prochainement dans la normalité. Pour l’instant, c’est toujours “masque et geste barrière et crainte de l’autre”… Donc je ne suis pas reconnaissante, encore, d’être dans le bonheur simple retrouvé…
    Je ne me dis pas du tout que j’ai de la chance de pouvoir à nouveau reprendre un café en terrasse, je me dit que nous avons bien été maudits que le Covid, cette saloperie de marde, nous tombe dessus et nous empêche de vivre normalement.
    Aucun sentiment de gratitude non plus de ma part de pourvoir retourner aux puces : mais un immense bonheur de pouvoir y aller. Immense bonheur que j’ai tous les dimanche depuis des années 😉
    Je trouve que nous avons eu une sacré malchance de vivre tout ça (et ce ‘est pas terminé!) mais je ne vois pas la chance que cela soit (peut-être) le début de la fin du cauchemar.
    je ne dois pas être une personne très positive… Pourtant je suis assez heureuse et joyeuse….
    Aujourd’hui je suis contente (mais sans gratitude) d’être au boulot et de faire un job que j’aime et pour lequel paye : faire l’inventaire de mon CDI, désherber, mettre au pilon.
    La phrase fétiche de ma grand mère (protestante) était “Optimisme et reconnaissance” (gratitude). Elle le disait au moins une fois par jour… Et si pour l’optimisme je n’ai pas d’objection. La reconnaissance m’a toujours agacée. Mais peut-être devrais-je avoir une sérieuse conversation avec un pasteur?
    Il est facile d’être reconnaissant quand on est comblé. Mais quand on est dans la peine? Et qu’en dirait Kant?
    Bisous

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    • J’aurais aimé avoir une de tes photos, surtout les portes, elles sont magnifiques 🙂 En ce qui concerne la gratitude, ton point de vue est intéressant et il faudrait en parler plus longtemps. Je crois que ce qui a fait “naître” ma gratitude est le fait que je n’aurais rien pu faire dans ma vie sans l’aide d’autrui. Par exemple je suis très reconnaissante à ma copine Michèle de m’avoir aidée à sortir de l’enfer à l’école. Je suis très reconnaissante à mes parents de m’avoir soutenue même dans mes projets les plus fous. Je suis très reconnaissante à ma copine Justine de m’avoir engagée ici il y a 12 ans. Etc. Je crois que sans les autres, on n’est pas grand chose. Et si je disais simplement “je suis heureuse de la vie que j’ai ici,” pour moi, ça serait égoïste, parce que beaucoup de personnes ont directement et indirectement contribué à rendre ma vie si agréable. Mais ce que je décris est différent de la gratitude religieuse dont tu parles, sûrement 🙂

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  4. N

    En effet, moi aussi les fleurs me rende d’humeur joyeuse! Et écouter un opéra de Rossini aussi, inmanquablement! (mais ça c’est plus difficile à prendre en photo!) 😀

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  5. Je ressens très souvent de l’émerveillement et de la gratitude. Une graine qui germe, une fleur qui éclot, un rayon de soleil, un ciel d’encre, un chant d’oiseau, un nichoir occupé, un hérisson qui passe, une pluie bienvenue, un repas partagé, un chat qui roule ou qui vient se frotter, la musique que j’écoute ou que je joue, le vent dans les arbres, une osmie qui butine, un graphe dans la rue… sans oublier le retour des fraises et les asperges ! :miam:
    Par contre je ne l’écris pas et j’ai perdu l’habitude de prendre des photos suite à la panne de mon APN.

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  6. wam

    J’ai pris une photo, puis ai fait autre chose et n’ai pas pris le temps de l’envoyer. J’ai apprécié le repas dans notre courette, avec – enfin – du ciel bleu et une douce température. Et mes ado qui ont pu déjeuner avec nous.
    Gratitude… cela me fait penser à un bout de Tedx que j’ai vu. Le conférencier (un sociologue ou quelque chose comme ca) y indiquait que les personnes qui “réussissaient” ne se rendaient bien souvent pas compte de ce qu’elles devaient aux autres dans leur réussite. Je vois la gratitude comme de la reconnaissance : reconnaitre l’apport des autres dans ce que nous avons accompli.
    Et dans gratitude, je mets aussi, par extension, être consciente des petits bonheur de la vie, qui ne sont pas donnés à tous le monde, ou que tout un chacun ne voit pas.
    j’ai dans mon simili Bullet Journal une page “les petits rien qui font du bien”. Je ne l’alimente plus tant que ca, mais j’avoue que dans la période où je le faisais, cela m’aidait à voir le merveilleux de ma vie. L’éboueur qui éclate un ballon de baudruche avec une joie enfantine avant de le ramasser et le déposer dans le camion, le trottoir recouvert de feuilles mortes toute dorées sur le chemin du boulot et s’imaginer que je marche sur un parterre d’or, un café avec un collègue sur le toit du boulot, lieu quasi secret (pas tant que ca, faut juste savoir que c’est là ; ca date un peu maintenant…) Et aujourd’hui, encore la joie enfantine entendue au téléphone, quand j’ai pu parler au type dont j’avais récupéré le porte feuille sur la route à côté de chez moi.

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  7. Sur Instagram j’essaie avec une copine (virtuelle) américaine de faire une espèce de jeu où on poste une photo tous les jours sur un thème et on a décidé ces derniers mois de proposer des thèmes plutôt optimistes, rigolos ou bienveillants. Et ça me fait un bien fou de trouver une photo tous les jours ainsi que de voir celles des autres.

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